Un couple de retraités fait le voyage à Tokyo pour retrouver enfants et petits-enfants. Dans le tourbillon de la grande ville, la famille est absorbée par le quotidien et le temps manque pour être véritablement ensemble. Les jours de repos en bord de mer ne seront pas plus réjouissants… Une création qui questionne sur le temps qui passe, la filiation et l’éclatement de la cellule familial dans un pays qui se modernise.
Cette pièce est adaptée du film Voyage à Tokyo (1953), réalisé par le grand réalisateur japonais Yasujiro Ozu (1903-1963). La poésie d’Ozu donne à voir sans juger. Derrière une simplicité apparente propre à la fable, il révèle les moments de vérité des personnages qu’il met en scène : leurs regrets, leurs errances mais aussi leurs espoirs.
Adapté par le metteur en scène suisse Dorian Rossel – qui privilégie les textes non théâtraux – le film d’Ozu (1953) retrouve une drôle de vie.
Grâce à une rare économie de moyens, un art du détail concret, de la stylisation. Comme chez le cinéaste japonais.
De l’escapade du vieux couple à Tokyo pour y retrouver des enfants indifférents, Rossel garde l’essentiel. Des lattes de bois pour figurer les maisons nippones, des coiffures, des kimonos.
Du couple, un seul est japonais, Yoshi Oïda. Les autres acteurs sont suisses. On l’oublie. Il suffit d’un accessoire – paire de lunettes, cabas – de quelques phrases murmurées pour suggérer l’âge, le temps, la détresse pudique de parents silencieux, abandonnés à la solitude, aux modes de vie qui changent.
- Date de début : 8 novembre 2016
- Date de fin : 19 novembre 2016
Théâtre Paris-Villette