Bureau des Arts

Grands classiques

Dom Juan

De Molière, mis en scène par Jean-Pierre Vincent

22/10/2014 à 20h30 à la Salle Richelieu (Comédie-Française)

20 places, 9 euros (catégorie 3)

Don Juan « l’épouseur du genre humain » a enlevé Elvire dans son couvent, l’a séduite et abandonnée. Elle le poursuit en vain tandis qu’il part déjà vers une prochaine conquête, accompagné de son inséparable Sganarelle. Une tempête le jette sur une plage où il promet d’épouser deux paysannes et gifle un pêcheur. Pourchassé par les frères d’Elvire, il doit fuir encore. Perdu dans une forêt, il va pousser un pauvre ermite au blasphème, sauver un des frères d’Elvire des bandits, et inviter à dîner la statue d’un commandeur qu’il a tué naguère. Rentré chez lui, il se débarrasse de son principal créancier, refuse méchamment les remontrances de son père, tente de séduire à nouveau Elvire venue lui parler de son salut. À sa grande surprise, la statue vient dîner et le convie en retour. Sentant que sa situation commence à être périlleuse, Don Juan décide de tromper son monde en jouant les tartuffes et fait l’éloge de l’hypocrisie religieuse au pouvoir. Trop tard, la statue réapparaît et entraîne le jeune fou en enfer.

Dom Juan ou le Festin de pierre est une pièce centrale et unique dans l’oeuvre de Molière. D’un genre assez inclassable, ni comédie ni tragédie, elle balance entre les deux, dans un développement libre et imprévisible. Molière adapte à grands frais cette fable bien connue des théâtres parisiens en visant le succès dont il a besoin, mais aussi, au passage, ses plus récents et éminents ennemis : le clan dévot qui, autour de la reine mère, tente d’influencer le jeune Louis XIV.

Donjuan

Antigone

De Jean Anouilh, mis en scène par Marc Paquien

23/10/2014 à 20h30

20 places, 9 euros (catégorie 3) à la Salle Richelieu (Comédie-Française)

Issue de l’union fatale d’Oedipe et de Jocaste, Antigone est aux prises avec son destin, en révolte contre l’ordre des hommes. Ses frères Étéocle et Polynice se sont entretués lors de la guerre des Sept Chefs. Leur oncle, Créon, devenu roi de Thèbes, organise des funérailles solennelles pour le premier et refuse que le corps du second soit enseveli. Bravant l’interdit, Antigone recouvre de terre le corps de Polynice. Arrêtée, conduite devant le roi qui tente de la sauver, l’inflexible jeune fille rejette avec véhémence l’avenir que son oncle lui promet. Et le verdict tombe, déclenchant l’implacable mécanique tragique, sans que rien ni personne ne parvienne à faire fléchir Créon…

 « Je n’ai pas de biographie », aimait à dire Jean Anouilh. En effet, la vie de cet auteur à succès se confond avec la chronologie de ses pièces. Triomphe à sa création en 1944 dans une mise en scène de Barsacq, Antigone fait partie des « pièces noires », selon la classification que l’auteur fit lui-même de la quarantaine de pièces qu’il a écrites. Après Sophocle, Anouilh reprend le mythe d’Antigone qu’il ancre dans la modernité du XXe siècle, développant l’héroïsme d’une enfant, symbole de l’opposition au tyran.

Rappelant qu’Anouilh a écrit et fait représenter son Antigone sous l’Occupation, Marc Paquien s’attache au choc que fut cette création. Antigone, femme moderne qui s’extirpe du mythe, nous adresse, dans une langue d’une simplicité et d’une beauté rares, un message de résistance qui fait écho au monde d’aujourd’hui.

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Tartuffe

De Molière , mis en scène par Galin Stoev

10/11/2014 à 20h30 à la Salle Richelieu (Comédie-Française)

20 places, 9 euros (catégorie 3)

Orgon et sa mère, Madame Pernelle, ne jurent que par Tartuffe, qui se dit dévot et vit à leurs crochets. Les autres membres de la famille partagent quant à eux le sentiment de la suivante Dorine, scandalisée par l’emprise de l’homme d’église sur son maître. Ils vont tout entreprendre pour convaincre Orgon que Tartuffe est un hypocrite de la pire espèce. Rien n’y fait, ni les mises en garde du beau-frère Cléante, ni les supplications de Mariane – la fille promise en mariage à l’imposteur. Il faudra toute la ruse d’Elmire, sa femme, pour qu’Orgon ouvre enfin les yeux sur les desseins de Tartuffe. Au moment d’être chassé de la maison, ce dernier brandit un acte de donation qui en fait le nouveau propriétaire. Et seule une intervention royale, véritable Deus ex machina, sauvera la famille de la ruine.

Écrit en 1664, le Tartuffe est une réponse cinglante aux critiques féroces des membres de la Compagnie du Saint-Sacrement à l’Ecole des femmes, jouée deux ans plus tôt. La cabale déchaînée, dès avant la première représentation, par cette satire du fanatisme religieux et de l’hypocrisie des faux dévots dure cinq ans. La sympathie du public parisien n’aurait pas suffi à sauver la pièce si elle n’avait eu le jeune Louis XIV en personne comme allié. Il faut attendre 1669 pour qu’elle soit donnée dans sa version définitive.

Metteur en scène d’origine bulgare, Galin Stoev vit et travaille entre la Belgique, la France et la Bulgarie. Pour lui, Tartuffe, avant d’être un personnage, est d’abord un syndrome qui circule entre les différents protagonistes, et qui révèle les conflits et les paradoxes de la nature humaine. Il permet d’observer les va-et-vient entre confiance et manipulation, raison et fanatisme, volupté et spiritualité, toutes ces oscillations qui définissent la part intime de notre humanité.

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George Dandin

De Molière, mise en scène d’Hervé Pierre

20/11/2014 à 20h au Théâtre du Vieux Colombier (Comédie-Française)

20 places, 9 euros

Riche paysan, George Dandin a épousé Angélique de Sotenville, fille d’un gentilhomme ruiné, et obtenu le titre de « Monsieur de la Dandinière ». Mais il ne tarde pas à s’apercevoir que son mariage, véritable marché de dupe, en fait un mari confondu… Apprenant de Lubin, valet du jeune Clitandre, que sa femme se laisse volontiers courtiser par son maître, Dandin tente de faire éclater l’affaire aux yeux de ses beaux-parents qui le méprisent. Il se heurte alors à la fourberie de Claudine et de sa maîtresse Angélique, qui n’a pas choisi cette alliance et refuse de « s’enterrer toute vive dans un mari ». Par trois fois, tandis que Dandin est sur le point de prouver la légèreté de sa femme, la situation se retourne contre lui. Et c’est ridiculisé et humilié qu’il doit présenter lui-même des excuses à ceux qui l’ont trompé.

Hervé Pierre a ici choisi de créer un grand spectacle vivant, mêlant originalement musique et danse au jeu des acteurs, accentuant le côté farce de la pièce, sans perdre sa dimension sociale chère à Molière. Moins connue que Tartuffe ou d’autres grands classiques de l’auteur, ne ratez pas cette occasion de découvrir George Dandin !

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Un chapeau de paille d’Italie

Eugène Labiche, mis en scène par Giorgio Barberio Corsetti

20/11/2014 à 20h30, Salle Richelieu (Comédie-Française)

15 places, 9 euros, catégorie 3

Le jour de ses noces, Fadinard se retrouve pris dans une spirale rocambolesque à la poursuite d’un chapeau de paille. Le matin même, son cheval a mangé le chapeau de Mme Anaïs Beauperthuis en plein rendez-vous avec son amant. Fadinard est alors contraint de se lancer à la recherche d’un couvre-chef de substitution, rigoureusement identique au premier, car la dame s’est barricadée chez lui et son mari est violent et jaloux. Pour ne pas éveiller les soupçons de son futur beau-père, qui arrive avec toute la noce, il entraîne cette dernière dans sa quête folle, qui le mène chez une modiste, laquelle l’envoie chez une baronne, qui l’envoie… chez le mari de l’épouse volage. Une suite de quiproquos lui fait achever sa course devant chez lui, où la police finit par embarquer tout ce beau monde pour tapage nocturne.

En 1837, Eugène Labiche, fils d’un industriel aisé, né à Paris en 1815, fonde avec Auguste Lefranc et Marc-Michel une association de production théâtrale qu’il se plaît à appeler « usine dramatique ». C’est le début d’une carrière qui fera de lui – avec divers collaborateurs – le maître absolu de la comédie et du vaudeville avant que le flambeau ne soit repris par Georges Feydeau. Les années fastes, il produit jusqu’à vingt pièces à succès, dans divers théâtres dont la Comédie- Française. Son talent, qui va au-delà d’une parfaite maîtrise du genre comique, le place en précurseur du théâtre de l’absurde. Élu à l’Académie française en 1880, il meurt comblé d’honneurs en 1888. Giorgio Barberio Corsetti s’empare ici d’un chef-d’oeuvre du théâtre comique pour explorer la façon – excentrique – dont l’idée de « destin » prend la forme d’un simple chapeau, qu’on vend, donne, perd, détruit et retrouve.

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La double inconstance

de Marivaux, mis e scène par Anne Kessler

14/12/2014 à 20h30 à la Salle Richelieu (Comédie-Française)

20 places, 9 euros (catégorie 3)

Silvia et Arlequin se portent un amour pur et réciproque, mais le Prince a jeté son dévolu sur la jeune villageoise. Il la fait enlever, la garde en son palais, et livre les amants à Flaminia pour qu’elle mette en oeuvre la machination de la double inconstance. Pas à pas, les amoureux sont pris au piège d’une mise en scène habilement menée sans jamais s’apercevoir qu’ils en sont les acteurs, ou les marionnettes. Silvia se laisse séduire par un officier qui se révélera être le Prince tandis qu’Arlequin tombe sous le charme des paroles de Flaminia. Un couple défait en donne deux. L’amour qu’on pensait éternel cède le pas au temps du plaisir éphémère. Le monde rural, rustique, pauvre et impuissant ne résiste pas à la corruption de la cour, de la coquetterie, de la richesse et des honneurs. L’inconstance du monde, son instabilité, contamine qui croit être fidèle à ses émotions et pense n’être que le spectateur de ce déséquilibre sans y participer.

Marivaux (1688-1763) donne La Double Inconstance au Théâtre-Italien en 1723. La « métaphysique du coeur » frappa les contemporains plus que la représentation des relations sociales. Le jeu de l’actrice Silvia, muse de Marivaux, est pour beaucoup dans le succès de la pièce. La Comédie-Française la fait entrer au répertoire en 1934.

Anne Kessler, pour sa première mise en scène à la Salle Richelieu, présente La Double Inconstance, pièce de contrastes, lumineuse et sombre, joyeusement tragique. Pour elle, le théâtre de Marivaux apporte à l’acteur une sensation de virtuosité grisante, l’expérience d’une sensibilité exacerbée, et plus particulièrement dans cette pièce qui livre les personnages à l’expérimentation sentimentale. Un spectacle qu’Anne Kessler souhaite inscrire dans la particularité du rapport au public de la salle à l’italienne, un rapport proche et intime avec l’oeuvre de Marivaux.

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Oblomov

De Ivan Alexandrovitch Gontcharov, mis en scène par Volodia Serre

13/01/2015 à 19h au Théâtre du Vieux Colombier (Comédie-Française)

20 places, 9 euros

Propriétaire terrien installé à Saint-Pétersbourg, Oblomov passe ses journées dans son canapé, vêtu de sa robe de chambre, habité par une paresse proche de la léthargie. Tandis qu’il vient d’apprendre de son serviteur Zakhar qu’il doit libérer sous huit jours son logement et que ses revenus vont diminuer, il rêve d’Oblomovka, le village de son enfance. Touché par l’oblomovisme – terme inventé par son ami Stolz pour définir son apathie –, l’aristocrate oisif est brusquement réveillé par cet ami qui le rappelle à la vie. Stolz tente de lui faire reprendre un quotidien normal, dynamique et optimiste. Et il lui présente la jeune et belle Olga. Oblomov saura-t-il se dépasser et prendre le risque de tomber amoureux ? ou la crainte des souffrances engendrées par la passion et son aspiration profonde à la tranquillité triompheront-elles ?

Cette pièce, à la fois pleine d’humour et très critique, vous fera réfléchir sur la course à la croissance et au progrès dans notre société, tout en vous faisant passer un bon moment !

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Platonov

D’Anton Tchekhov, création collective dirigée par Rodolphe Dana – Collectif Les Possédés

15/01/2015, à 20h, A la Colline – Grand Théâtre

20 places, 9 euros.

Le Tchekhov du collectif d’acteurs Les Possédés est cousin de Dostoïevski, entre fureur de vivre et mort de Dieu. Il n’est pas fait de nostalgie, mais de colère contre la résignation, d’espoir insensé dans l’amour pour se consoler de soi. Pas d’échappatoire pourtant pour Platonov dans un monde aussi orphelin de certitudes que le nôtre… Mais rien de triste non plus dans cette noirceur fiévreuse. Car ce dont le spectacle veut avant tout se nourrir, c’est de la générosité, du chaos, de la maladresse joyeuse propres aux premières oeuvres – le bouillonnement d’une pièce écrite par un auteur de vingt ans. Contre l’ennui, Tchekhov y dresse le désir, tous les désirs, d’aimer, de détruire, d’être riche, et peu importe que ces élans soient grandioses ou ridicules : s’il y a ici échec de la vie, il flamboie !

Une pièce-fleuve mythique, dans un format original : le BdA dit oui.

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Trois soeurs

d’Anton Tchekhov, mis en scène par Christian Benedetti

13/02/2015 à 20h00 à l’Athénée

15 places, 13 euros (catégorie 2)

Christian Benedetti a conçu le projet de monter l’intégralité de l’oeuvre dramatique de Tchekhov avec une troupe d’acteurs évoluant dans un unique dispositif scénique. Après La Mouette et Oncle Vania, voici maintenant Les Trois Soeurs. Iront-elles jamais à Moscou, Olga, Macha et Irina ? Atteindront-elles jamais cet idéal auquel elles aspirent ? Ou sècheront-elles sur pied, avec des rêves trop grands pour une ville trop petite ? Comme toujours chez Tchekhov, il s’agit ici de petits et grands arrangements, qu’il observe, en bon médecin, avec un mélange d’empathie et de rigueur clinique.

En écrivant, Tchekhov ne prenait pas partie mais posait factuellement les situations sur scène. Grâce à sa mise en scène, Christian Benedetti entreprend de révéler cet aspect du texte : « Il ne s’agit pas seulement de montrer différemment, mais il s’agit aussi de changer la façon de regarder en laissant au spectateur son libre arbitre. (…) S’il disait que ses pièces étaient des comédies, c’est, selon moi, parce qu’il pensait que cela devait se jouer dans un rythme de comédie, vite. Ce mélange de ce tempo et de ces thèmes est un fondement de son théâtre.”

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La Dame aux jambes d’azur

Par Eugène Labiche, mis en scène par Jean-Pierre Vincent

08/02/2015 à 18h30, au Studio Théâtre (Comédie-Française)

10 places, 9 euros, catégorie 3.

Ouverture musicale, lever de rideau sur la scène du Théâtre du Palais-Royal et… l’annonce que, faute de préparation, la première de La Dame aux jambes d’azur est remplacée par une répétition publique ! L’auteur est alors confronté à un invraisemblable enchaînement d’imprévus : le souffleur remplacé au pied levé par un machiniste analphabète, l’interprète de la princesse mangeant une saucisse et achevant son tricot, l’intrusion d’un confrère envahissant, le doge de Venise cherchant un appartement dans tout Paris… Labiche nous entraîne aux confins de l’absurde.

L’impitoyable portraitiste de la bourgeoisie du Second Empire, dont il est lui-même issu, esquisse avec l’un de ses plus fidèles collaborateurs, Marc-Michel, une « pochade » plus savamment écrite que ne le suggère cette appellation. La Dame aux jambes d’azur parodie les sombres drames romantiques dont on se délecte alors. Elle est créée en 1857 au Théâtre du Palais-Royal. Disparue depuis des affiches, elle met en scène les acteurs de ce théâtre à qui l’auteur destina la majorité de ses pièces, comédiens qui prêtent d’ailleurs leur nom aux personnages de la pièce : Arnal, Ravel, Grassot, Hyacinthe. Mais cette référence est dépassée pour caricaturer plus férocement le monde théâtral dans son ensemble. Jean-Pierre Vincent signe sa dixième mise en scène à la Comédie-Française dont il fut administrateur de 1983 à 1986. Il monte pour la troisième fois Labiche. La Dame aux jambes d’azur préfigure pour lui les grands burlesques américains, tels Laurel et Hardy ou les Marx Brothers. Ce cauchemar de l’acteur et du metteur en scène incompétents, où triomphent l’échec et la « ringardise », est une formidable machine comique, grinçante : le spectacle d’un metteur en scène saisi dans une autodérision jubilatoire, « pris dans un tissu mortellement sérieux d’idioties absurdes ».

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Ivanov

D’Anton Tchekhov, mis en scène par Luc Bondy

22/04/2015 à 20h au Théâtre de l’Odéon

25 places,12 euros, (catégorie 2)

Ivanov, en russe, c’est un nom qui se rapproche de Dupont ou Durand – un monsieur tout le monde. Propriétaire terrien dans un district de la Russie centrale, intelligent, gentil, amoureux, Ivanov est envahi depuis peu par une certaine mélancolie. Sa femme très malade, sa propriété qui part à vau-l’eau, sa gestion de l’argent, tout est remis en question. Tchekhov disait : Il y en a des milliers, des Ivanov… l’homme le plus normal du monde, pas du tout un héros. C’est le drame de cet anti-héros confronté au temps dilaté par l’ennui, à l’impuissance, l’immobilisme, l’inaction et la paresse, un homme lâche enlisé dans l’existence. C’est aussi une satire aiguë et très drôle d’une société de petits-bourgeois en décrépitude, bête, méchante, hypocrite, antisémite et avide de ragots pour nourrir sa vacuité. L’histoire de ce plongeon tragique d’un homme rongé par le dégoût de tout ce qui l’entoure a été la première pièce montée du vivant de Tchekhov.

Luc Bondy met à nouveau en scène une pièce de Tchekhov, après La Mouette. Pour résumer l’atmosphère dans laquelle se déroule la pièce, on citera Tchekhov lui-même : « Je mène tout l’acte tranquillement et doucement, mais à la fin, pan dans la gueule du spectateur ! ». Chaque fin d’acte amène un bouleversement, une surprise, qui ne vous laissera pas indifférent-e !

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Les Fausses Confidences

De Marivaux, mis en scène par Luc Bondy

29/05/2015 à 20h au Théâtre de l’Odéon

20 places, 12 euros (catégorie 2)

Le contenu essentiel de la pièce tiendrait en quelques mots : il y est question des stratagèmes mis en œuvre par un jeune homme sans le sou, Dorante, avec l’aide de son valet Dubois, pour conquérir le cœur de sa belle, la jeune et riche veuve Araminte. Cependant, madame Argante, mère d’Araminte, souhaite ardemment voir sa fille acquérir un titre de noblesse par un mariage avec le Comte. Dorante, grâce à son oncle, est engagé au poste d’intendant dans la maison d’Araminte. Dubois, devenu entre-temps valet d’Araminte, entreprend d’insuffler à celle-ci de l’amour pour Dorante. Une série de « fausses confidences » finiront par avoir raison du cœur de la belle.

Le duo Luc Bondy/Isabelle Huppert ne pouvait que réussir dans cette mise en scène
des Fausses Confidences. Le premier, à la tête de l’Odéon depuis mars 2012, est
familier de Marivaux. La seconde, l’une des plus grandes actrices françaises, l’est du
théâtre de l’Odéon. Après un franc succès et une tournée internationale, les revoici à
l’Odéon.

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 Antigone

De Sophocle, mis en scène par Ivo van Hove

En anglais surtitré en français

04/05/2015 à 20h30 au Théâtre de la Ville

25 places, 22 euros

Née de l’union incestueuse d’Œdipe et de Jocaste, survivante d’une guerre entre Étéocle et Polynice, ses frères, qui tous deux en mourront, Antigone n’est pas femme à s’inscrire dans le rang. Alors, lorsque Créon, devenu roi de Thèbes, décide de laisser sans sépulture la dépouille de Polynice, qu’il considère comme un traître, elle se révolte. Avec acharnement, elle s’oppose à cet homme qui porte en lui la légalité du pouvoir. En elle, Ivo Van Hove voit l’incarnation de tous les interdits. Un personnage capable de faire entendre ces vérités humaines, si souvent oubliées lorsque le monde est en crise, et que fait vivre pour nous Juliette Binoche.

Le metteur en scène belge Ivo Van Hove aime adapter les textes classiques dans des mises en scène folles. Pour cette nouvelle création, il saura donner à Juliette Binoche un rôle qui mettra son talent en valeur.

Ville - antigone

Le système Ribadier

De Georges Feydeau, mise en scène de Zabou Breitman

03/06/2015 à 20h au Théâtre du Vieux Colombier (Comédie-Française)

20 places, 9 euros

« Mais regarde-moi donc dans les yeux… » Chaque fois que M. Ribadier veut rejoindre une de ses maîtresses, il abuse de ses dons d’hypnotiseur. Les yeux dans les yeux, les mains dans les mains, un « je t’aime » rassurant, et voilà l’épouse endormie par le mari volage qui peut s’enfuir en toute tranquillité. Il fallait bien trouver ce « système » pour contrecarrer la jalousie d’Angèle depuis qu’elle a découvert le carnet de son premier mari, Robineau, qui y notait méticuleusement ses fredaines. Apprenant ainsi que celui qu’elle aimait aveuglément l’avait déshonorée par 365 fois en huit ans de mariage, Angèle est aujourd’hui sur ses gardes. L’arrivée impromptue de Thommereux, amoureux transi qui s’était exilé à Batavia pour ne pas trahir l’amitié de son ami, feu Robineau, pourrait faire imploser l’imparable système.

«Ce que l’on croit n’est pas forcément ce que l’on voit, ce que l’on voit n’est pas forcément ce que l’on croit » : voilà ce que dit Zabou Breitman à propos du Système Ribadier, une des grandes pièces de Georges Feydeau. Alors on court voir cette pièce hilarante ! 

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