Bureau des Arts

Opéras classiques

Le Barbier de Séville

De Rossini, mis en scène par Damiano Michieletto

01/10/2014 à 19h30 à l’Opéra Bastille

10 places, 23 euros

*Attention* : Les places ont dOéjà été vendues…

Sans doute l’opéra-bouffe le plus célèbre de l’histoire de la musique et une éternelle source de délices. Rossini le composa en quelques semaines, empruntant ouverture ou airs à ses propres ouvrages, sérieux comme comiques. Mais tous les remarquables ensembles sont originaux. Dans le finale du premier acte, Rossini mêle tous les styles et enchaîne avec une virtuosité stupéfiante duo, trio, quintette et sextuor. Le Barbier de Séville fut aussi l’un des premiers triomphes européens de l’opéra : la première, le 20 février 1816 à Rome, fut un fiasco retentissant où tous les ennemis de Rossini étaient réunis. Mais sa revanche fut rapide : le 22 février, « Le Barbier » était applaudi à tout rompre. Et certes, comment aurait-il pu ne pas rencontrer cette première résistance, lui qui opposait le monde ancien (Bartolo et son autoritarisme) au monde moderne, l’opéra ancien à l’opéra moderne ? Avec son incroyable verve et sa gaieté juvénile, c’est lui qui fit la fulgurante renommée internationale de Rossini. Manuel Garcia, le créateur de Figaro, le fit représenter au Théâtre-Italien à Paris en 1819. Ce fut la même gloire à Vienne en 1822, où « Le Barbier » fit tomber l’Euryanthe de Weber et le Fierrabras de Schubert, et à New York en 1826, où Garcia s’était embarqué avec sa fille, Maria Malibran.

Avec une nouvelle production de ce chef-d’oeuvre populaire entre tous, le metteur en scène italien Damiano Michieletto fait ses débuts à l’Opéra de Paris.

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Tosca

De Puccini, mise en scène par Pierre Audi

Orchestre et Choeur de l’Opéra national de Paris

Maîtrise des Hauts-de-Seine / Choeur d’enfants de l’Opéra national de Paris

13/11/2014 à 19h30 à l’Opéra Bastille

10 places, 23 euros

Une cantatrice amoureuse, passionnée, jalouse et impulsive ; un peintre romantique, idéaliste et défenseur des libertés ; un chef de la police affamé de chair, de pouvoir et de sang, prêt à tout pour arriver à ses fins : Puccini mêle avec art les ingrédients d’un mélodrame écrit pour Sarah Bernhardt et compose en quelque sorte l’opéra de l’opéra, une fresque à la fois primitive et décadente. Dans une Rome mythique et vraie, des profondeurs de l’église Sant’Andrea della Valle à la terrasse du Château Saint-Ange, les passions se heurtent et se déchirent, l’érotique se confond avec le sacré, l’amour avec la possession, le théâtre avec la vie. Tout est faux-semblant dans Tosca : les belles dames qui viennent prier sont des conspiratrices, les défaites sont des victoires et les fausses exécutions sont réelles. Une oeuvre vertigineuse qui, comme peu d’autres, capture l’essence du théâtre lyrique.

Pierre Audi signe pour l’Opéra de Paris une nouvelle production de cette oeuvre violente et ardente.

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Hansel et Gretel

De Humperdinck, mis en scène par Mariame Clément

25/11/2014 à 19h30 à l’Opéra Garnier

8 places, 27 euros.

Engelbert Humperdinck a vingt-sept ans lorsqu’il devient l’assistant de Richard Wagner à Bayreuth. Nous sommes alors en 1881 et il reste à Wagner deux ans à vivre : deux ans d’une intense collaboration artistique sur Parsifal qui marqueront à jamais la vie et le style du jeune compositeur. En 1883, le Maître meurt en laissant son disciple « inachevé », qui devient un Wanderer voyageant à travers l’Europe, puis un professeur renommé. Dix ans plus tard, nous retrouvons Humperdinck à Weimar où il livre son chef-d’oeuvre : Hänsel et Gretel, sur un livret écrit par sa soeur d’après le conte des frères Grimm.

L’opéra est créé pour Noël sous la direction d’un Richard Strauss enthousiaste. De Wagner, le compositeur a gardé le goût de la mélodie continue et du leitmotiv. Mais son opéra de conte de fées (Märchenoper) se nourrit également de chansons enfantines, de ces mélodies populaires dont l’origine se perd dans la brume des siècles. Le résultat est saisissant. La musique d’Humperdinck est profonde comme les lacs des légendes germaniques et elle nous est en même temps étrangement familière, ravivant en nous une part de notre enfance oubliée : comme si, il y a bien longtemps, nous avions été ce frère et cette soeur perdus dans la forêt, tombés dans les griffes de la sorcière à la maison en pain d’épices

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La Clémence de Titus

De Wolfgang Amadeus Mozart, mis en scène par Denis Podalydès

16/12/2014 19h30 au Théâtre des Champs-Elysées

20 places, 20 euros.

Avec La Clémence de Titus, Mozart revient à l’opera seria. Composée en même temps que l’initiatique Flûte enchantée et peu de temps avant son Requiem, La Clémence illustre brillamment le renouveau d’un répertoire alors en déclin. Elle s’offre comme un poignant témoignage de l’esprit humaniste du compositeur, où l’expressivité dramatique est magnifiée par l’inventivité musicale. Jérémie Rhorer poursuit avec cette nouvelle Clémence son parcours mozartien. Amour passionné mais contrarié, amitié fidèle, complot politique et pardon final, un cocktail au goût d’éternelle actualité qui ne pouvait que séduire Denis Podalydès, homme de théâtre rodé au grand répertoire classique.

« Vrai triomphe des Lumières » selon Denis Podalydès, où la raison souveraine tient compte de la faiblesse humaine et du doute. Si l’ombre de Racine n’est jamais loin, elle est humanisée de la tendresse musicale de Mozart. Cette nouvelle mise en scène n’st pas moins exceptionnelle puisque de grands noms dans leurs domaines respectifs (Rhorer, Podalydès, Christian Lacroix) y ont exprimé leur talent.

La Bohème

De Puccini, mise en scèn par Jonathan Miller

18/12/2014 à 19h30 à Bastille

16 places, 23 euros.

Il n’est peut-être rien de plus simple que La Bohème : un jeune homme et une jeune fille se rencontrent et s’aiment, sont séparés par la vie, se retrouvent pourtant avant la séparation suprême. C’est à Paris, un Paris à la fois légendaire et bien réel, au temps éternel de la bohème. De cette simplicité sourd le surnaturel, une émotion toujours nouvelle et irrépressible. Dans La Bohème, Puccini a su créer des images inoubliables : Mimi, entrant telle la muse, une bougie à la main dans la chambre du poète, le duo d’amour sous la lune, le grand café illuminé, les adieux impossibles dans le matin glacé, la mort enfin sur le lit misérable. Mais les lieux sont autant de régions de nous-mêmes : son café Momus, c’est le tournoiement même de l’existence, sa Barrière d’Enfer l’effrayant désert du cœur.

La Bohème évoque ce qui nous hante tous : l’amour qui flamboie et nous emporte au ciel, la jeunesse qui s’enfuit et le temps qui détruit tout. En 1896, Puccini a encore de nombreux chefs-d’oeuvre devant lui. Mais plus jamais peut-être, il ne retrouvera cette évidence et cette splendeur de la mélodie où chaque phrase nous touche et est inscrite en nous depuis le premier jour où nous l’avons entendue.

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L’enlèvement au sérail

De Mozart, mis en scène par Zabou Breitman

Orchestre et Choeur de l’Opéra national de Paris

05/02/2015– 19h30 à l’Opéra Garnier

8 places, 27 euros.

L’Enlèvement au sérail fut le premier grand opéra en langue allemande construit tel un Singspiel, cette forme théâtrale typiquement germanique alternant parties chantées et parlées. En ces temps où l’influence de l’Empire ottoman sur son voisin autrichien participait à l’humeur alla turca de la vie viennoise, Mozart piocha dans l’orchestration des fanfares de janissaires pour ornementer sa partition, dont les intentions humanistes – vertu de la tolérance, de la fidélité amoureuse, célébration de la bonté humaine – préfiguraient celles développées dans La Flûte enchantée et La Clémence de Titus, les derniers chefs-d’oeuvre.

Métaphore du combat opposant la Liberté à toute forme d’absolutisme, la quête de Belmonte pour délivrer Konstanze du joug de Selim, résonna avec force dans une Europe alors soufflée par l’esprit des Lumières. « Tous les efforts que nous faisions pour parvenir à exprimer le fond des choses devinrent vains au lendemain de l’apparition de Mozart. “L’Enlèvement” nous dominait tous. », écrivit Goethe, bouleversé par la grandeur d’âme et le radieux optimisme du compositeur.

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Don Giovanni

De Mozart, mis en scène par Michael Haneke

Orchestre et Choeur de l’Opéra national de Paris

11/02/2015– 19h30 à l’Opéra Bastille

16 places, 23 euros

Des trois opéras écrits avec Da Ponte, Don Giovanni est sans doute le plus noir, le plus désespéré. Autour du séducteur et avec lui, tous les personnages y sont hors d’haleine et hors d’eux-mêmes. Et Mozart leur a donné sa musique la plus ombrageuse, la plus haletante, la plus extrême, la plus parfaite aussi. Pierre Jean Jouve l’évoquait en ces termes : « En cet ouvrage inspiré, l’instinct est capable d’une telle Hystérie, au sens sacré du terme, d’une telle variété de comportements d’ivresse et de néant, de positif suprême et de négatif absolu, que nous devons (nous qui contenons les mêmes tendances à son image) rouler avec lui, de sphère en sphère, comme lui, sans connaître le repos. Nous poursuivons une aventure dans les éléments sombres de l’homme, sans jamais quitter le cadre infiniment doré de la parfaite beauté élucidée et devenue claire. »

Alain Altinoglu dirige la production désormais légendaire du metteur en scène et cinéaste autrichien Michael Haneke.

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Faust

De Gounod, mis en scène par Jean-Louis Martinoty

Orchestre et Choeur de l’Opéra national de Paris

05/03/2015 à 19h30 à l’Opéra Bastille

16 places, 23 euros

L’emblème de l’opéra français, l’un de ses plus grands succès – et en même temps quelque chose comme sa mémoire. Gounod se souvenait avoir eu le livre de Goethe sous le bras toute sa jeunesse, jusque dans les jardins de la Villa Médicis où il était pensionnaire. Vingt ans plus tard, Carvalho acceptait enfin de le lui commander et il eut raison : Faust fit les beaux jours du Théâtre-Lyrique puis de l’Opéra. De là, il conquit le monde entier et le Metropolitan de New York le choisit pour sa soirée inaugurale du 22 octobre 1883. Les plus grands chanteurs y ont laissé leur empreinte : Jean de Reszké ou Muratore en Faust, Faure – le créateur –, Maurel, Delmas ou Marcoux en Méphisto et, pour Marguerite, Christine Nilsson, Patti, Melba, Farrar, Garden…

Peu d’ouvrages ont été autant aimés et bien traités que ce Faust… Et certes, plus fidèle qu’on ne l’imagine à Goethe, il inspire à Gounod un lyrisme juvénile et tourmenté, des douceurs et des frayeurs mémorables. Piotr Beczala et Krassimira Stoyanova incarnent les amants maudits et légendaires.

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Le Cid

De Massenet, mis en scène par Charles Roubaud

Orchestre et Choeur de l’Opéra national de Paris

15/04/2015 à 19h30 à l’Opéra Garnier

8 places, 27 euros.

« Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées La valeur n’attend pas le nombre des années. » Combien de vocations dramatiques les vers sublimes de Corneille ont-ils provoquées ? D’après la légende, Rodrigue Diaz de Vivar sauva le royaume de Castille en repoussant l’armée des Maures et reçut le surnom de « Cid » – de l’arabe « seigneur ». Sans doute le Cid ne fut-il pas ce champion des chrétiens contre les musulmans… Qu’importe ! Le mythe littéraire avait déjà éclipsé la réalité historique… Le chef-d’oeuvre de Corneille excita bien des ambitions de compositeurs qui se livrèrent à la fin du xixe siècle une compétition sans merci – à commencer par Debussy dont le Rodrigue et Chimène devait rester inachevé.

Massenet mena à terme son Cid, qui fut créé à l’Opéra de Paris en 1885. Son amour et sa fascination pour la langue du Grand siècle éclatent à chaque page d’un livret qui cite Corneille, fût-ce dans le désordre. Mais là n’est pas la moindre irrévérence de cette oeuvre flamboyante qui joue à détourner les codes du Grand Opéra… Sous la baguette experte de Michel Plasson, une distribution épique réunit Roberto Alagna, Sonia Ganassi, Paul Gay et Annick Massis pour galvaniser ce théâtre éternel de l’honneur et de l’amour.

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Le Roi Arthus

De Chausson, mis en scène par Graham Vick

19/05/2015 à 19h30 à l’Opéra Bastille

10 places, 51 euros. C’est une soirée de Gala. Le prix comprend également le champagne à volonté (du Ruinart !) et un buffet à chaque entracte.

Enfin Le Roi Arthus à l’Opéra de Paris ! Le rare chef-d’oeuvre de Chausson lui était destiné et il y arrive (bien) plus d’un siècle après sa composition et sa création posthume, en 1903 au Théâtre de La Monnaie à Bruxelles. Élève de Massenet et disciple de Franck, Chausson travailla sans relâche à son unique opéra pendant sept ans, de 1888 à 1894. Comme tous les compositeurs de sa génération, Wagner était pour lui une passion et une terreur. « Il faut nous déwagnériser », ne cessait-il de se répéter, tout en composant un drame typiquement post-wagnérien, mais où souffle son âme si individuelle, celle du musicien mélancolique et luxuriant du Poème de l’amour et de la mer. Chausson était conscient de ce paradoxe : « Il y a surtout cet affreux Wagner qui me bouche toutes les voies. Je me fais l’effet d’une fourmi qui rencontre une grosse pierre glissante sur son chemin. Il faut faire mille détours avant de trouver un passage. J’en suis là. Je cherche. J’ai même de la patience et quelque peu d’espérance. »

Chausson a trouvé et il donne aux amours funestes de Lancelot et de Genièvre, au désespoir et à la grandeur d’Arthus les couleurs rêvées d’un Moyen Âge hérité du romantisme et revu par le symbolisme. Aux côtés de Sophie Koch et Roberto Alagna, Thomas Hampson revient à l’Opéra de Paris pour interpréter le majestueux roi Arthus et Philippe Jordan dirige cette fresque grandiose pour son entrée au répertoire.

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La flûte enchantée

De Mozart, mis en scène par Robert Carsen

Orchestre et Choeur de l’Opéra national de Paris

10/06/2015– 19h30 à l’Opéra Bastille

14 places, 23 euros

Nous ne saurons jamais comment la mort s’est annoncée à Mozart, quand et sous quelle forme elle lui a dépêché ses messagers. Toute la musique composée en 1791, la dernière année, nous fait pourtant entendre que Mozart les a écoutés sans peur et a accepté leur message. Nourrie de la philosophie des Lumières, La Flûte enchantée est une parabole des grands thèmes qui ont occupé le xviiie siècle : la nature et la culture, l’éducation et la morale, la vérité et la religion. Elle exprime ses convictions avec une naïveté revendiquée, simplifications émouvantes des choix que doit faire toute vie humaine. À la fois conte merveilleux, comédie populaire, fable philosophique, mystère religieux, opéra maçonnique, La Flûte enchantée trouve en ce chaos sa miraculeuse simplicité : elle nous montre la peine et le baume, le jour qui triomphe de la nuit, le chemin d’amour et de fraternité qu’il faut suivre si l’on veut être digne de l’humanité.

Un des opéras phares de la saison. Que vous vouliez le découvrir ou le revoir, toute occasion est bonne à prendre avec un tel chef d’oeuvre.

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Alceste

De Gluck, mis en scène par Olivier Py

Choeur et Orchestre des Musiciens du Louvre Grenoble

18/06/2015 à 19h 30 à l’Opéra Garnier

10 places, 27 euros

Simplicité, vérité et naturel, voilà quels sont selon Gluck les éternels attributs de la beauté et le but suprême qu’il se fixa. « Alceste ne doit pas plaire seulement à présent et dans sa nouveauté. Il n’y a point de temps pour elle. J’affirme qu’elle plaira également dans deux cents ans, si la langue française ne change point, et la raison est que j’en ai posé tous les fondements sur la nature, qui n’est point soumise à la mode. » En quelque sorte, pour défendre son oeuvre, Gluck n’en appelle pas à ses splendeurs musicales, mais à son emploi très particulier de la langue. C’est à l’éternité de son essence que Gluck confie la pérennité de son oeuvre : la langue de François du Roullet, librettiste de l’Alceste française, n’était pas davantage une langue courante au xviiie siècle qu’elle ne l’est aujourd’hui, elle est une langue idéale. Tout en s’incarnant, en trouvant sa réalité dans ses accents et accidents, la langue d’Alceste se déploie en même temps en un intemporel et prodigieux cérémonial.

Véronique Gens reprend ce rôle unique sous la direction de Marc Minkowski et dans la production d’Olivier Py.

Alceste de Christoph Willibald Gluck ,  Mise en scène Olivier Py ,  MARC MINKOWSKI Direction musicale OLIVIER PY Mise en scène