Vous pouvez trouver ici le catalogue visuel des spectacles proposés par le BdA pour le prochain tirage !
Le Grand Parquet
festival Fragments #12
14 octobre – 20h
Créé et coordonné par La Loge depuis 2013, Fragments permet à des équipes artistiques de présenter une première étape de leur création en devenir. Douze lieux à travers la France s’associent pour programmer et soutenir douze compagnies dans leur professionnalisation et le montage de leur production.
Fouiller Bercer Pompier
Compagnie Près d’un lac
Adam, Ève, Abel et Caïn. Un père, une mère, deux frères. Sur la toile de fond d’un opéra baroque consacré au récit biblique d’un fratricide, se dessine la vie d’une famille : celle d’Octave et Nathan, deux frères aux prises avec les injonctions à la virilité, à la violence et au déni.
Démasculinisez-moi ou comment enfin devenir un homme
Pascal Beugré-Tellier
Démasculinisez-moi tente de questionner les représentations culturelles dans lesquelles les hommes s’enferment malgré eux : performance, dureté, virilité, insensibilité, autorité. Une création parlée et dansée pour mettre en lumière les causes de cet enfermement.
Violences Conjuguées
11 décembre – 19h
Violences conjuguées est le récit d’une quête de mémoire pour dépasser la violence, celle dont on a hérité et que l’on a peur d’infliger. Un homme s’interroge sur ce qu’il a vécu petit, des évènements dont il n’a aucun souvenir et qui pourtant semblent imprégner son quotidien et conditionner son rapport au monde. Seul au plateau, le comédien incarne tour à tour les différents personnages de cette recherche et la manière dont elle l’affecte.
https://www.legrandparquet.fr/agenda/violences-conjuguees
Théâtre Paris-Villette
Delphine et Carole
9 novembre – 20h
974, Carole Roussopoulos vient d’acheter la toute dernière caméra Portapak de Sony et donne des cours vidéo à des groupes de femmes. Delphine Seyrig s’est inscrite. Elles ne se connaissent pas. Partant du documentaire Delphine et Carole, insoumuses de Callisto Mc Nulty, Marie et Caroline superposent les époques. Elles sont tour à tour Delphine et Carole, Marie et Caroline, s’inspirant de l’impertinence des premières, de leur créativité, de leur humour, de leur colère aussi, pour mieux faire résonner les mots d’hier et ceux d’aujourd’hui.
C’est l’histoire d’une rencontre. Caméra au poing, elles découvrent l’usage subversif de l’appareil. Elles inventent, créent, montent, diffusent. L’aventure commence.
https://www.theatre-paris-villette.fr/spectacle/delphine-et-carole
4.48 Psychose
27 novembre – 20h
Après le succès du spectacle lors de sa présentation au TPV en 2018, 4.48 Psychose est de retour pour dix représentations exceptionnelles ! Figure sulfureuse de la dramaturgie britannique, Sarah Kane signe avec 4.48 Psychose son ultime texte. Derrière les éclats poétiques de ce texte traversé par l’intuition de la mort comme par une puissante pulsion de vie, émerge la voix d’une femme brillante qui veut rester intègre avec elle-même, sans se conformer à un discours dominant qui marginalise ce qui s’écarte de ses normes.
« Sophie Cadieux pulvérise tout ce que l’on croyait savoir de ce texte de Sarah Kane. Impressionnant. » Le Figaro
« Sophie Cadieux irradie dans l’intense monologue écrit par la Britannique avant son suicide en 1999. » Libération
https://www.theatre-paris-villette.fr/spectacle/4-48-psychose
Opéra Comique
Picture a day like this
25 octobre – 20h
Une journée ordinaire. Un terrible événement. La mort de son nourrisson met une femme en quête d’un miracle : « Il vous suffira, avant la nuit, de trouver une personne authentiquement heureuse, et de prendre un bouton de sa manche ». Les rencontres se succèdent, aussi prometteuses que décevantes, jusqu’au seuil d’un jardin merveilleux.
Créée en 2023 au Festival d’Aix-en-Provence, cette fable lyrique est le quatrième opéra composé par George Benjamin sur un texte de Martin Crimp. Comme en 2012, à l’occasion du succès historique de Written on Skin, l’Opéra-Comique s’est associé à cette production, mise en scène par Daniel Jeanneteau et Marie-Christine Soma, afin d’en donner la première à Paris.
Crimp et Benjamin ont réussi un nouveau coup de maître avec cette œuvre délicate, poignante et lumineuse, procédant par tableaux et donnée sans entracte, qu’on aura le privilège d’entendre sous la baguette du compositeur. Servie par des interprètes hors pair, leur création démontre que la scène lyrique contemporaine peut être à la fois novatrice, poétique et accessible.
Opéra en un acte de George Benjamin. Texte original de Martin Crimp. Créé le 5 juillet 2023 au Festival d’Aix-en-Provence.
https://www.opera-comique.com/fr/spectacles/picture-a-day
Médée
dimanche 16 février – 15h
Médée n’a pas hésité à sacrifier sa famille à sa passion pour Jason. Monté grâce à elle sur le trône de Béotie, l’entreprenant Jason conforte son pouvoir en épousant la fille de Créon, le roi de Corinthe. La fureur de Médée se déchaîne alors jusqu’à commettre l’inconcevable, le meurtre de leurs deux enfants.
Installé à Paris depuis dix ans, Cherubini synthétisa opéra-comique dramatique et tragédie lyrique dans l’une de ses partitions les plus puissantes. Créée au Théâtre Feydeau, institution rivale que l’Opéra- Comique allait bientôt absorber, Médée remporta, eu égard à la notoriété de son compositeur, un triomphe européen.
L’Opéra-Comique invite Laurence Equilbey et Marie-Ève Signeyrole à se saisir de ce « sommet de la musique dramatique » – dixit Brahms – et à imaginer l’écrin et la dialectique tragiques pour la Médée de Joyce El-Khoury. Comment appréhender cette figure au XXIe siècle ?
Le mythe de la femme fatale trouve en elles les meilleures interprètes.
Opéra-comique de Luigi Cherubini en trois actes. Livret de François-Benoît Hoffman. Créé le 13 mars 1797 au Théâtre Feydeau.
https://www.opera-comique.com/fr/spectacles/medee
Philharmonie de Paris
Les Dissonances – David Grimal
7 octobre – 20h
À l’aube du XXe siècle, Debussy et Chausson partagent l’idée d’une musique française éminemment poétique, tandis que Schönberg prolonge les derniers feux du romantisme allemand.
Symphonie qui s’ignore, La Mer est un triptyque d’« esquisses pour orchestre » dont Claude Debussy préfère définir l’ambition poétique plutôt que les mouvements. Infléchis au miroitement des couleurs et à la subjectivité des impressions, « De l’aube à midi sur la mer », « Jeux de vagues » et « Dialogue du vent et de la mer » se déclinent comme trois marines… imaginées depuis la Bourgogne.
Autre allégorie, cette fois-ci du concerto, le Poème d’Ernest Chausson puise à la source d’une nouvelle fantastique de Tourgueniev ses trois sections resserrées en un unique mouvement. « Rien n’est plus touchant de douceur rêveuse que la fin de ce Poème, écrira Debussy, où la musique […] devient le sentiment même qui en inspira l’émotion. »
La relecture du drame de Maeterlinck par Arnold Schönberg est certes moins connue que l’opéra debussyste, mais son Pelléas et Mélisande tout orchestral n’en est pas moins dense, d’une veine postromantique caractéristique de ses premiers opus. Dix-sept bois, dix-huit cuivres, huit percussions, deux harpes et un grand éventail de cordes colorent sa large palette symphonique.
https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/concert-symphonique/26079-les-dissonances-david-grimal
Orchestre de Paris – Stanislav Kochanovsky
10 octobre – 20h
Dominé par la dramatique Symphonie n° 5 de Tchaïkovski, imprégnée d’oppressant fatum, ce programme lève le voile de deux princesses de féérie : celle du jeune Tcherepine, et celle de Ravel, qui signe son œuvre la plus « russe ».
Élève et ami de Rimski-Korsakov, Alexandre Tcherepine s’est inspiré d’une pièce d’Edmond Rostand pour son prélude symphonique La Princesse lointaine (1896), à l’orchestration chatoyante et raffinée. D’une princesse l’autre, Shéhérazade (1899) est assurément la partition la plus russo-orientale de Ravel, qui se met dans les pas de Rimski-Korsakov pour sertir de superbes coloris – dont celui du hautbois soliste – une « Ouverture de féérie » annonçant le merveilleux de Ma mère l’Oye ou L’Enfant et les Sortilèges.
Quant à la Symphonie n° 5 de Tchaïkovski (1888), elle n’échappe pas à la dialectique entre l’écrasant fatum et la consolation par la foi qui obsédait le compositeur. Engendrée par un thème unique, aux allures de sombre choral, l’œuvre s’ouvre de manière plaintive, bien que le drame soit tantôt allégé d’accents pastoraux et dansants. Plus serein, avec les belles mélodies du cor et de la clarinette, l’Andante précède un Allegro où s’impose la valse si chère à Tchaïkovski, avant que le Finale ne ramène le choral, solennel et victorieux, suggérant une victoire – provisoire – sur l’angoisse d’exister.
Les Murmures de la forêt
15 octobre – 20h
Féru de découverte et de transmission, l’Orchestre National d’Île-de-France propose aux auditeurs de découvrir, aux côtés du magnifique Concerto pour violoncelle de Dvořák interprété par Steven Isserlis, la compositrice Rita Strohl.
Elle reste aujourd’hui presque inconnue, mais gageons que cela ne va pas durer et que sa musique sera bientôt plus facilement accessible : Rita Strohl est une compositrice née en 1865 dont le peu qu’on peut entendre pour le moment convainc sans réserves. Audacieuse, la jeune femme était estimée de Fauré, Chausson ou Saint-Saëns, qui accepta de diriger l’une de ses œuvres. Compositrice prolifique, elle écrivit dans tous les genres, y compris dans le domaine symphonique. On entendra sa panthéiste Symphonie de la forêt, qui date de 1901, qu’elle décrit comme « une sorte d’identification de l’âme avec la Nature », et la mélodie avec orchestre Les Cygnes, chantée par Marie Perbost. La chanteuse, lauréate des Victoires de la musique 2020 et grande connaisseuse du répertoire français, participe notamment au projet discographique « La Boîte à pépites », qui regroupe plusieurs œuvres de Strohl.
Coproduction Orchestre national d’Île-de-France, ELLES – Women Composers, Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française
https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/concert-symphonique/27081-les-murmures-de-la-foret
Flamboyant
19 octobre – 15h
Fidèle à l’éclectisme prôné par son fondateur, l’Orchestre Pasdeloup perpétue depuis 160 ans des concerts populaires ouverts à la diversité des styles, des spectacles et des talents. Il rend particulièrement visibles les femmes artistes.
L’orchestre réunit ici la cheffe polonaise Monika Wolińska, qui fit ses débuts en 2004 au Festival de Lucerne, la violoniste néerlandaise Liza Ferschtman, dont les interprétations passionnées envoûtent les salles, et la compositrice lituanienne Ramina Šerkšnytė, dont Fire s’inspire de la Symphonie n° 5 de Beethoven.
« C’est le destin qui frappe à la porte », aurait déclaré le compositeur allemand pour expliquer le motif rythmique initial impérieux qui suffit à identifier et l’œuvre et le compositeur.
Une même énergie rythmique se dégage du Concerto de Brahms, l’un des préférés des violonistes. Il est aussi l’un des plus redoutables, à tel point que son dédicataire, Joseph Joachim, le déclara injouable et préconisa la réécriture de certains passages.
https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/concert-symphonique/27084-flamboyant
Les Arts Florissants – William Christie – Sonya Yoncheva
1er novembre – 20h
Depuis leur rencontre, décisive pour la jeune voix alors inconnue, William Christie et Sonya Yoncheva ne boudent pas une occasion de partager ensemble la scène. Ce programme conçu sur mesure chante une France des Lumières pleine de vitalité et d’italianité.
Aujourd’hui star adulée de la scène internationale, la soprano bulgare associe régulièrement son nom et sa voix aux rôles les plus exigeants du répertoire lyrique romantique. Elle préserve aussi, en funambule chevronnée, sa prédilection pour l’opéra baroque et ses premières amours, parrainées par Les Arts Florissants de William Christie. En dialogue avec ses fidèles compagnons de scène, elle emprunte à la figure iconique de Marie-Antoinette son regard visionnaire sur la musique de son temps, son goût éclairé pour le chant transalpin et son indépendance vis-à-vis de Versailles. Voix souveraine et port de reine, Sonya Yoncheva traverse en majesté quelques décennies de création lyrique, éperonnée par les Italiens à l’aube de la Révolution française.
https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/concert-vocal/27090-sonya-yoncheva
Alexandre Tharaud
19 novembre – 20h
Alexandre Tharaud entre le répertoire français, au cœur de son précédent récital en mai 2024, et la musique de Bach dans des transcriptions de son cru.
S’il prend soin de toujours accorder la première place au piano dans sa vie, Alexandre Tharaud est un artiste complet et curieux. On l’a notamment vu au cinéma dans son propre rôle, et il écrit – aussi bien des livres (comme l’autobiographie Montrez-moi vos mains, parue en 2017) que des œuvres musicales. Rien d’étonnant donc à le trouver également sur le terrain de la transcription, grâce à laquelle il s’approprie pour ce concert des œuvres de Bach de tous les horizons : musique vocale, avec des extraits de passions ou de cantates, mais aussi pièces pour luth ou pour orgue. En regard de ce répertoire, du Ravel (un compositeur qui lui est cher, aussi bien dans sa musique pour piano seul que ses œuvres concertantes) et une transcription du célébrissime Apprenti sorcier de Dukas.
https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/recital-piano/27102-alexandre-tharaud
Orchestre de chambre de Paris – Giacomo Sagripanti
27 novembre – 20h
Figure phare de la trompette depuis quelques années malgré son jeune âge, Lucienne Renaudin Vary apporte un vrai coup de frais et une nouvelle visibilité à son instrument. Elle se produit avec l’Orchestre de chambre de Paris.
« Révélation » aux Victoires de la musique 2016 (à seulement 17 ans !), première femme à recevoir le prix Arthur-Waser (qui récompense les jeunes musiciens) en 2019, Lucienne Renaudin Vary cumule les distinctions ainsi que les collaborations prestigieuses, tout en pratiquant aussi bien musique classique que jazz. Elle interprète une œuvre fondamentale du répertoire pour l’instrument, le Concerto pour trompette de Hummel, composé en 1803 à l’occasion de l’entrée du compositeur au service du Prince Esterházy pour prendre la succession de Haydn. La Septième Symphonie de Beethoven est à peine plus tardive, tandis que le Concerto Dumbarton Oaks de Stravinski, créé en 1938, date de la période néoclassique de Stravinski et rend hommage aux Concertos brandebourgeois de Bach.
Les Illuminations
3 décembre – 20h
Révélée en France par le premier concours de cheffes La Maestra, Stephanie Childress prend de nouveau la tête de l’Orchestre national d’Île-de-France, cette fois pour un programme Mendelssohn-Fauré-Britten.
Ce n’est pas sa première collaboration avec l’Orchestre national d’Île-de-France, toujours friand d’audace et de nouveaux talents. Elle avait notamment donné en février 2023 un programme intitulé « Les audacieux » dans lequel elle avait convaincu le public de la Philharmonie. Depuis, la jeune cheffe franco-britannique a fait des débuts remarqués à la tête de nombreux orchestres de premier plan ainsi que dans plusieurs grandes salles lyriques, et rien ne semble pouvoir arrêter sa fulgurante ascension. Pour cette nouvelle soirée, elle dirige de nouveau Britten, un compositeur que l’on trouve fréquemment dans ses programmes de concert : elle donne Les Illuminations, un cycle sur des poèmes de Rimbaud chanté par Kaëlig Boché.
https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/concert-symphonique/27116-les-illuminations
Orchestre de Paris – Klaus Mäkelä
9 janvier – 20h
Couleurs vocales et orchestrales sont à la fête avec ce programme contrasté, dans lequel l’éclat des cuivres tranche sur la moire impressionniste, avec en prime la spiritualité souriante de Poulenc et l’irrésistible imagier de Moussorgski !
Composée en 1987, Initiale de Pierre Boulez est une pièce pour septuor de cuivres, qui commence avec l’énergie d’une fanfare pour instiller ensuite, grâce aux effets de spatialisation sonore, un sentiment hypnotique. Les trois Nocturnes de Debussy (« Nuages », « Fêtes » et « Sirènes ») constituent une merveille de picturalité musicale, imprégnée des images, tantôt solaires, tantôt brumeuses, de Whistler et Turner.
Avec sa voix de soprano soliste, l’imposant Gloria de Francis Poulenc, aux six mouvements contrastés, associe à la liturgie un esprit parfois étonnamment ludique, au point que le compositeur se justifia avec humour : « J’ai pensé à ces fresques de Gozzoli où les anges tirent la langue… » Enfin, avec sa célèbre orchestrayon des Tableaux pour piano de Moussorgski, Ravel offre une splendide vitrine, de la ténuité de « Il vecchio castello » à la majesté de « La grande Porte de Kiev », à la magie des timbres orchestraux.
https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/concert-symphonique/27298-orchestre-de-paris-klaus-makela
Opéra national de Paris
La Petite Renarde rusée
24 janvier – 19h30
Pas facile d’apprivoiser une renarde ! Le garde-chasse, qui en installe une chez lui, l’apprend à ses dépens, d’autant qu’il a affaire à un animal particulièrement rusé, féministe et même révolutionnaire, appelant les poules de la basse-cour à se révolter contre le coq et à « forger un monde nouveau » ! Hélas, si la liberté lui permet de trouver l’amour, la petite renarde le paiera au prix fort…
Créée en 1924 à Brno, l’œuvre de Leoš Janáček, à l’orchestration aussi luxuriante que la nature qu’elle décrit, est une partition à part dans l’histoire de l’opéra où il est rare que renards, grillons et sauterelles soient les héros de l’histoire.
Fable féerique, allégorie de la vie humaine, hymne célébrant l’éternel renouvellement de la vie et de la nature, cette Petite Renarde rusée est mise en scène par André Engel dont les champs de tournesols abritent la nostalgie de l’enfance.
https://www.operadeparis.fr/saison-24-25/opera/la-petite-renarde-rusee
Les Puritains
6 février – 19:30
Dans l’Angleterre du XVIIe siècle, juste après la décapitation de Charles Ier, les partisans du républicain Cromwell – les puritains – se réjouissent du prochain mariage d’Elvira avec Arturo, pourtant royaliste. Mais quand le jeune Cavalier découvre l’identité de la prisonnière gardée par les puritains, tout est bouleversé…
Dans son dernier opéra où la mélancolie se mêle à un lyrisme ardent, Bellini livre l’un de ses plus beaux portraits de femme avec le rôle d’Elvira, qui passe de la gaieté adolescente à la folie avant d’accéder enfin au bonheur.
C’est précisément par son regard que Laurent Pelly aborde Les Puritains. Enfermée dans un château-prison aux arêtes tranchantes, Elvira nous entraîne dans les projections de son espace mental : un monde guerrier et masculin où elle se débat pour tenter de vivre ses désirs.
https://www.operadeparis.fr/saison-24-25/opera/les-puritains
Théâtre de la Tempête
L’Avare
18 octobre
L’histoire d’une génération qui ne veut rien lâcher au risque de nécroser celle qui vient, Molière l’a génialement racontée dans L’Avare. Pièce hilarante sur un grand vice, un désir ogresque qui confine à la folie, à la tyrannie. Clément Poirée se risque à revisiter cette comédie “en mode radin” pour interroger ses résonances au temps de la décroissance, aujourd’hui où les valeurs sont renversées. Sur scène, une troupe en slip devant des étagères vides. Tout le monde est là, les interprètes mais aussi l’équipe artistique qui habituellement œuvre dans le secret des répétitions. Ils n’attendent que le public et ce qu’il voudra bien leur donner. Objets en tout genre*, vêtements, draps, livres, papiers peints, boîtes, bijoux, CD, craies, café soluble… tout est bon ! C’est grâce à votre générosité (ou malgré votre pingrerie, c’est aussi drôle) que la représentation s’inventera sous nos yeux, comme sur une place de village. Un happening chaque soir différent. Une manière d’éclairer notre rapport intime à l’avarice et de mettre à nu ce qui fait la richesse d’un spectacle : une équipe à l’unisson et un public-artiste qui apporte la pièce manquante. Un Avare à l’épreuve de ce qui fonde l’art de la représentation : le partage. Une expérience d’économie circulaire aussi puisque tous vos dons seront redistribués pour le réemploi solidaire. Alors, prodigue ou avare ?
* liste à télécharger dans le module “documents”
https://www.la-tempete.fr/nos-productions/l-avare-723
Tous les poètes habitent Valparaiso
11 octobre – 20h30
Parfois la réalité surpasse la fiction, elle est plus incroyable encore. De là à dire qu’elle se joue de nous, il n’y a qu’un pas ! Amatrice de matériaux textuels détournés, la compagnie helvète Super trop top s’est emparée d’une extraordinaire supercherie littéraire découverte au détour d’un article publié dans le journal suisse Le Temps. Mais qui est le mystérieux auteur du poème Qui je suis ?, cette ode à la liberté qui a enflammé la jeunesse chilienne sous Pinochet ? Ce sera la quête de Scott Blum, universitaire américain, et un peu la nôtre aussi le temps de la représentation. À qui appartiennent les œuvres une fois publiées ? La résolution de cette intrigue, construite comme une série fantaisiste et pleine de suspense, nous échappe et pourtant. Quand les mots peuvent enflammer les foules et faire vaciller les dictatures, impossible de douter du pouvoir de la fiction dans nos vies. Venez donc suivre avec nous les tribulations d’un poème à travers les époques et les continents. Un véritable polar du réel porté par trois merveilleux comédiens dans une scénographie qui elle aussi se dérobe sans cesse !
https://www.la-tempete.fr/saison/2024-2025/spectacles/tous-les-poetes-habitent-valparaiso-726
Un siècle, vie et mort de Galia Libertad
6 décembre – 20h
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent pour une dernière fête. Trois jours et trois nuits durant, ils mangent, boivent, dansent et se parlent comme peut-être ils ne s’étaient jamais parlés. Pour écrire cette pièce, Carole Thibaut a mené quatre années d’interviews et d’enquêtes en s’appuyant sur l’histoire sociale, politique et culturelle du XXe siècle vue depuis une petite ville du centre de la France, Montluçon, dont elle dirige le centre dramatique national. Ce monde rural, cette culture ouvrière en train de disparaître trouvent ici leurs échos vivants et intimes portés par 9 acteurs et actrices dont la plupart ont un lien fort avec ce territoire. Comment la grande Histoire influe-t-elle, de génération en génération, sur nos destinées et nos choix ? Une comédie joyeuse et grave, une salutation à la puissance de vie d’une femme, figure du siècle écoulé.
https://www.la-tempete.fr/saison/2024-2025/spectacles/un-siecle-vie-et-mort-de-galia-libertad-729
Dans ta peau
13 décembre – 20h
C’est l’histoire d’une métamorphose, celle de Sybille qui a perdu son grand amour, parti un beau matin sans laisser de traces. De désespoir, elle se claquemure dans un appartement pensant ainsi éteindre son chagrin. Entre les sanglots et les larmes, sous les lambeaux du papier peint défraîchi, une petite voix intérieure aimerait se faire entendre, une mélodie tente de se frayer un chemin… Inspiré de Phantom of the Paradise, ce conte musical, fantastique et étrange, raconte la naissance d’une chanteuse iconique. Une longue mue en forme de quête semée de faux-semblants pour faire éclater la chrysalide et trouver sa voie/voix. Comment se débarrasser de tous nos masques et devenir soi-même ? Le théâtre et le concert se mélangent dans cette fable – glam rock en diable – portée magnifiquement par quatre interprètes tous musiciens et chanteurs. Une star est née !
https://www.la-tempete.fr/saison/2024-2025/spectacles/dans-ta-peau-730
Notre comédie humaine / Intégrale
9 novembre – 15h
« À nous deux maintenant ! » disait Rastignac en contemplant Paris à la fin du Père Goriot. Cette réplique aurait pu sortir de la bouche de Lucien de Rubempré, au moment de quitter Angoulême pour la capitale, dans Les Illusions perdues. Un titre qui résume bien le parcours d’un homme et peut-être d’une génération qui croit, puis cesse de croire, que tous les espoirs sont permis. Dans La Comédie humaine, Balzac tentait de capter les pulsations de ses contemporains et de son siècle. La troupe du Nouveau Théâtre Populaire a décidé quant à elle de resserrer la focale autour des rêves de gloire et de poésie de Lucien en s’emparant des deux romans qui lui sont consacrés pour nous offrir leur vision polychrome et chatoyante de la fresque balzacienne. 15 artistes animeront cette grande traversée des belles illusions de la jeunesse, composée de trois parties aux résonances dantesques, de l’opérette à la tragédie, en passant par la comédie politique. Des épisodes haletants, des intermèdes assurément festifs, à découvrir séparément pendant la semaine et pour les plus aventuriers, à vivre intensément en intégrale le week-end.
spectacle en trois épisodes avec intermèdes Les Belles Illusions de la jeunesse adaptation et mise en scène Émilien Diard-Detœuf / Illusions perdues adaptation et mise en scène Léo Cohen-Paperman / Splendeurs et misères adaptation et mise en scène Lazare Herson-Macarel / La Dernière Nuit (intermèdes) conception et mise en scène Pauline Bolcatto
https://www.la-tempete.fr/saison/2024-2025/spectacles/notre-comedie-humaine-728
Nos coeurs en terre
21 novembre à 20h30
La vie palpite de toutes parts, et peut-être même dans les veines de la roche. Si l’on en croit Pierre Borel, un médecin du XVIIe siècle, la sexualité minérale ne serait pas une vue de l’esprit. C’est dire s’il y a matière à discourir sur les pierres. Et cela tombe bien car l’écrivain et interprète David Wahl n’a pas l’intention de s’en priver ! Mêlant une grande fantaisie à des découvertes scientifiques encore méconnues, il va une heure durant nous faire d’incroyables révélations sur les liens inattendus entre la pierre et la chair. Pour donner corps à cette histoire de métamorphoses, il sera accompagné par le plasticien et performeur Olivier de Sagazan qui, lui, fait de l’argile sa seconde peau. Sous nos yeux ébahis, le temps d’une performance plastique spectaculaire, ces deux artistes nous entraîneront dans une enquête inédite sur les interactions secrètes du vivant et l’origine de nos vies. Et pour qui en redemande, David Wahl nous fera valser l’esprit, avec un humour corrosif, le week-end dans son Histoire spirituelle de la danse.
https://www.la-tempete.fr/saison/2024-2025/spectacles/nos-coeurs-en-terre-727
Théâtre Châtillon
L’oiseau de Prométhée
26 octobre – 18h
Un groupe d’amis franco-grec se retrouve en 2023, après 15 ans de séparation.
Chacun explique la raison de son éloignement reconstituant la crise financière et ses conséquences sur le pays et sur leur vie. Parfois sur la place Exàrcheia à Athènes, dans la salle où le gouvernement grec négocie la dette du pays avec l’Union Européenne mais aussi sur le mont Olympe, où Prométhée invite le maître des Dieux à un dernier banquet, trois époques s’entremêlent sur scène et font dialoguer Zeus avec Angela Merkel et Christine Lagarde, Dionysos avec Alexis Tsipras. Fidèles à leur univers poétique mêlant marionnettes, théâtre, musique et désormais cirque, les Anges au plafond nous convient aux agapes et orchestrent avec brio une confrontation entre mythe et réalité pour témoigner, se remémorer, avertir et tenter de répondre à la question « comment voulons-nous distribuer la richesse ? ».
https://www.theatreachatillon.com/lagenda/loiseau-de-promethee
Futur
26 novembre – 18h
Et si, contre toute attente, le futur n’était pas aussi désastreux que ce que montrent tous les signes avant-coureurs ? Et si l’avenir pouvait finalement se conjuguer ? Trois personnages prétendument venus du futur nous racontent.
Imaginez un futur digne d’une utopie des années 70. Fini, les guerres, les dictatures, les épidémies, l’argent et le travail ! L’amour et l’amitié règnent. Mais comment en sommes-nous arrivés là ?
Le Groupe Fantôme opère tour à tour sous nos yeux ce retour en arrière vers un temps où les bêtes rôdent et les peurs se propagent et ce bond en avant vers un futur heureux.
Sous des allures de conte où l’humour et le second degré dominent, Futur nous fait voyager entre présent et avenir, dans des espaces temps où le rationnel et l’irrationnel s’entremêlent, se confondent, pour finir par ne faire qu’un.
Avec l’Utopie comme point de départ et un certain sens du décalage, le spectacle interroge avec inventivité et ludisme le futur pour mieux voir, écouter, analyser la gravité du présent.
https://www.theatreachatillon.com/lagenda/futur_1
Le baiser comme une première chute
10 janvier – 20h30
De L’Assommoir de Zola, la metteuse en scène Anne Barbot livre une adaptation saisissante et fascinante… de réalisme en sondant avec acuité l’exacerbation des sentiments du couple et les conséquences tragiques du déterminisme social.
Le Baiser comme une première chute nous conte le lent et tragique avachissement de la vie de Gervaise et de Coupeau, les personnages principaux de L’Assommoir d’Émile Zola.
Avec un comédien, une comédienne et une musicienne à l’engagement physique et émotionnel exceptionnel, Anne Barbot met en scène la descente aux enfers des personnages imaginés par l’auteur des Rougon-Macquart, confrontant leurs forces et leurs faiblesses, décortiquant leurs accomplissements et leurs échecs, depuis les balbutiements de l’amour naissant jusqu’à l’anéantissement de la famille en passant par leur désir redoublé de réussite.
Après Humiliés et Offensés de Dostoïevski présenté à Châtillon en 2021, Anne Barbot poursuit son exploration intime des mécanismes sociaux qui broient l’humain et nous entraîne avec subtilité dans une chute vertigineuse jusqu’aux tréfonds de l’âme humaine.
https://www.theatreachatillon.com/le-baiser-comme-premiere-chute
Birgit Kabaret #6
24 janvier – 20h30
Devenu culte et incontournable chaque saison depuis sa création en 2022 au Théâtre de Châtillon, le Birgit Kabarett se réinvente encore et toujours avec cet opus 6.
Petit rappel en forme de mémo : en jouant des codes propres à l’univers du cabaret, emmené par quatre comédiennes et chanteuses, Le Birgit Kabarett est une forme théâtrale et musicale évolutive aux compositions originales qui s’ajuste, à chaque nouveau rendez-vous, au gré de l’actualité française et européenne. Dans un dispositif de café-concert, les spectateurs seront au plus près des artistes, attablés par petits groupes pour ce cabaret politique haut en couleurs.
Dans la droite lignée de l’école brechtienne, les chansons et saynètes évoluent dans le registre du burlesque et de la satire pour mieux croquer les personnages politiques français et européens.
Ainsi, au cours de cette soirée de fête, vous trinquerez sans nul doute avec Emmanuel Macron venu présenter ses vœux ; à moins que ce ne soit avec d’autres éminent•e•s représentant•e•s de la vie politique venu•e•s aussi se souvenir de 2024 et célébrer 2025… Mais ce qui est sûr, c’est qu’ensemble nous nous souhaiterons le meilleur et rien que le meilleur pour la nouvelle année !
https://www.theatreachatillon.com/lagenda/birgit-kabarett-6_1
Wakan – Un Souffle
28 janvier – 20h30
La nouvelle chorégraphie de Nathalie Pernette, Wakan – Un Souffle, est née de l’envie de créer un espace spirituel pour le mouvement dansé en s’inspirant des danses sacrées du monde : Kut de Corée, Teyyam de l’Inde, Apsara du Cambodge, derviches tourneurs du Moyen-Orient et bien d’autres…
Au travers des cultures et des continents, ces danses sacrées ont pourtant toutes des points communs : art de la courbe et circonvolutions, rapports au saut et à la chute, à la Terre et au Ciel, tremblements, postures pétrifiées, gestuelles savantes, symboliques ou narratives, énergie contenue, accélérations lentes et progressives, transparence de la présence, de la sérénité à la colère explosive du monde.
Toucher au divin appelle la démesure. Six danseur•se•s venu•e•s venus d’horizons différents, nourri•e•s de danse contemporaine et de hip-hop, d’acrobaties et de méditation tenteront de nous livrer sur scène la part de prouesse, d’extraordinaire, d’extrême qui vit en chacun d’eux. De rythmes lancinants en pulsations effrénées, art du bond, du ressort ou de l’équilibre, souplesse extrême, vélocité hors du commun seront convoqués pour cette cérémonie dansée.
L’air empreint d’un souffle tout juste visible, d’un doux parfum et nimbé d’une lumière vacillante, Wakan – Un Souffle, nous convie à un rite qui pourrait avoir le pouvoir, si ce n’est de calmer la colère du monde, du moins de nous apaiser.
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Trois petits cochons
3 février – 19h30
Dans ce récit inspiré du conte populaire, un couple cherche à protéger ses trois enfants d’une menace. A l’heure de quitter le foyer familial, chacun d’entre eux en gardera un sentiment différent. Et lorsque le danger viendra, qui sera le mieux préparé à l’affronter ?
En s’inspirant de la fable des Trois petits cochons, Marion Pellissier raconte avec cette nouvelle création le rapport au danger de trois frères et sœurs poursuivis par le passé de leurs parents. En gardant la structure du conte et sa part de tragédie, elle questionne la transmission volontaire ou involontaire des drames familiaux, la place des monstres qui nous hantent et l’héritage qu’ils nous laissent.
Pour raconter ce drame familial, Marion Pelissier poursuit sa recherche artistique mêlant écriture dramatique originale et création technique vidéo et sonore de haut vol. Sur le plateau, les acteurs empruntent des genres narratifs différents qui varient selon les enjeux des scènes. L’enfance trouve écho quant à elle dans le jeu des interprètes et dans le procédé ludique de la création. Du thriller au vaudeville en passant par la nouvelle vague, les acteurs puisent dans divers codes pour donner leur point de vue sur la fable populaire et attiser encore et toujours notre rapport au récit.
https://www.theatreachatillon.com/lagenda/trois-petits-cochons–les-monstres-courent-toujours
Théâtre de l’Épée de Bois
Hélène après la chute
11 octobre – 21h
Hélène après la chute, pièce à deux personnages et un pianiste, relatant les retrouvailles d’Hélène et de Ménélas, après la chute de Troie. Il y est question de l’appropriation du corps des femmes par les hommes, du rapport des femmes à leur corps, et de leur liberté.
Ce texte est le deuxième volet de la pièce Ménélas rebétiko rapsodie, écrit, mis en scène et interprété par Simon Abkarian en 2013.
Le texte a été lu à Avignon en juillet 2021, dans le cadre des Voix d’auteurs de France Culture, organisées en partenariat avec la SACD.
Hélène est interprétée par Aurore Frémont. Ménélas est interprété par Brontis Jodorowsky. La pianiste Macha Gharibian compose et interprète en live les musiques de la pièce.
« Cette tragédie se situe au moment fatidique où le temps s’arrête et où les personnages qui sont censés être l’un à l’autre, ne savent plus se reconnaître. Ils ne savent plus croire, ni au retour, ni à la résurrection de l’autre. Malgré leurs yeux et leurs oreilles, ils nient l’évidence même de la présence, et exigent autre chose qu’un corps.
Ce qu’ils veulent, c’est un souvenir venu du fond de leurs mémoires, un récit qui saurait déjouer les doutes les plus coriaces, un secret qui les lierait dans la nuit de leurs étreintes perdues.
Ce sont ces retrouvailles tant redoutées, ce moment fatidique où deux âmes tremblantes sont livrées l’une à l’autre. Une pâture où il n’y a ni à gagner ni à perdre. Dans cette nuit qui n’en finit pas de les engloutir, elle et il se jaugent comme la louve son loup. Ils ne se croient plus, ne se reconnaissent plus. Pourtant dans un jadis, ils furent l’une et l’autre à la même forêt, à la même lune, à la même nuit.” S. Abkarian
https://www.epeedebois.com/un-spectacle/helene-apres-la-chute
Les carnets de Harry Haller
22 novembre – 21h
La nuit initiatique d’un homme révolté.
Il est des livres qui vous touchent et vous accompagnent. Le Loup des Steppes, dont sont extraits Les Carnets de Harry Haller, est de ceux-là.
Ces carnets, restitués fidèlement, constituent un véritable récit d’apprentissage. Celui d’une libération confiée par un homme à son journal intime. Au fil d’une épopée nocturne mi-réelle mi-fantastique, qui préfigure le reste du roman, nous accompagnons Harry dans son cheminement extérieur, mais surtout intérieur, et assistons à sa libération progressive… Celle de son propre enfermement, de ses habitudes de vie “petite bourgeoise“ qui lui sont devenues insupportables. À quoi bon vivre si c’est pour ne (plus) rien ressentir ! À travers révoltes, souvenirs, sensations, Harry va se reconnecter peu à peu au monde sensible et redécouvrir des moments magiques de la vie. Tout n’est peut-être pas perdu ?
Roman initiatique, Le Loup des Steppes questionne la solitude de l’homme face à l’univers et réinvente, pour nous comme pour Harry, une vie pleine, riche et surprenante. Publié en 1927 et interdit sous le régime nazi, Le Loup des Steppes est redécouvert dans les années 60, 70 où il devient culte pour toute une génération éprise de liberté.
Un texte fort, initiatique et porteur de sens dont nous souhaitions partager l’énergie de vie.
https://www.epeedebois.com/un-spectacle/les-carnets-de-harry-haller
Les Tigres sont plus beaux à voir
7 novembre – 19h
L’écriture comme rédemption
Certaines écritures demandent à revenir, ou à venir à notre rencontre, c’est tout l’art de certains auteurs de nous parler de loin, et de nous éveiller à l’essentiel.
Encore une fois je m’attache à une femme qui écrit.
Après L’Homme-Jasmin d’Unica Zürn, après La princesse de Clèves de Madame de Lafayette, Jean Rhys (1890/1979), anglaise, née à la Dominique, ayant vécu à Paris où a commencé sa vie d’écrivain dans les années 20.
Une auteure qui m’a bouleversée jusqu’à garder en mémoire l’impact physique de sa découverte, et à ne céder en rien au désir de partager cette émotion.
Une auteure dont la vie a oscillé entre apparition magistrale et disparition incompréhensible de la scène littéraire, au point qu’on l’a crue morte de son vivant.
Ici pas d’histoires de cour, de grands de ce monde, mais plutôt des portraits de laissés-pour-compte, qui avancent à visage découvert, en dehors de la machine, mais résistants, avides de justice et de liberté. Un parlement des invisibles.
D’un style à la tonalité inoubliable, l’écriture de Jean Rhys nous atteint toujours de manière inattendue, et nous laisse surpris, émerveillés.
En 1970, à l’occasion de la sortie en France de Les Tigres sont plus beaux à voir, Jacques Cabeau, critique littéraire écrit :
«Si trente ans après on redécouvre soudain les complaintes de Jean Rhys, ce n’est pas seulement pour son talent d’écrivain. C’est qu’elle dénonce la difficulté de vivre dans une société de la réussite obligatoire. Dans cette chronique des laissés-pour-compte, elle parle pour tous ceux qui ne sont ni toujours beaux, ni toujours jeunes, ni toujours dynamiques. À une société qui a fait du tigre dans le moteur le symbole de la compétition sauvage, Jean Rhys répond du fond du désastre des années 20, qu’en réalité les tigres sont plus beaux à voir que les hommes.»
https://www.epeedebois.com/un-spectacle/les-tigres-sont-plus-beaux-a-voir/#cube
En attendant Godot
7 décembre – 16h30
À peine conçus, nous attendons. La naissance nous délivre de cette attente. Alors commence l’attente du devenir. C’est l’époque où une certaine insouciance nous permet de croire que la mort ne viendra pas. Les jours, les heures, les secondes passent et l’attente devient de plus en plus présente jusqu’à l’instant inévitable.
Entre-temps, nous aurons su profiter du peu de temps qui nous aura été imparti.
https://www.epeedebois.com/un-spectacle/en-attendant-godot
Vincent Van Gogh, la quête absolue
15 novembre – 21h
Au fil des tableaux qui se succèdent, Van Gogh parle.
Il se raconte dans les lettres qu’il écrit à son frère Théo. A travers elles, il lance son appel, crie sa faim de Dieu, sa soif d’absolu, l’exclusion, la solitude, le désir de créer, et son amour infini, jusqu’à la brisure, jusqu’à la folie, jusqu’à la fin.
La meilleure description du jeu sublime et passionné du comédien reste certainement celle du journal Le Monde :
« Est-ce la ressemblance physique frappante avec son modèle, la passion qui semble l’habiter à chaque réplique… ?«
En tout cas, une chose est sûre :
« Gérard Rouzier ne se contente pas simplement de jouer un rôle, il EST Vincent jusqu’au bout de sa pipe.«
https://www.epeedebois.com/un-spectacle/vincent-van-gogh-la-quete-absolue
Dom Juan
10 janvier – 21h
Pour Antoine Vitez une table, deux chaises, des flambeaux et une compagnie d’acteurs suffisent pour jouer tout Molière.
Dom Juan n’échappe pas à la règle et la discontinuité affirmée des lieux de l’action sort renforcée de l’absence de décor en permettant de se recentrer sur les personnages en faisant fi du autour. Il y a dans la compagnie, la nécessité du groupe d’acteurs à pouvoir jouer les multiples rôles « les acteurs copient les personnages d’une pièce sur l’autre et celui qui joue un valet ici en garde un peu quelque chose pour jouer un seigneur là-bas. Ou l’inverse. »
Dans notre version, une chaise d’époque Louis XIII dans l’espace suffit, comme chez Antoine Vitez. Elle symbolise les lieux de l’action, le centre de l’intrigue.
La compagnie d’acteurs se fond en une seule personne qui garde une part de chaque personnage quand elle devient autre.
https://www.epeedebois.com/un-spectacle/dom-juan
Roméo et Juliette
14 février – 21h
« Des fatales entrailles de ces races rivales sont nés deux amoureux sous une mauvaise étoile ». Privilégiant la lutte de l’Homme face au Destin, à celle des Montaigu aux Capulet, l’adaptation s’axe sur la problématique de la fatalité : sommes-nous les jouets de la Fortune ou pouvons-nous avoir une emprise sur notre Destin ? Des artistes multidisciplinaires (violoncelle, guitare, accordéon, chant, danse, combat) s’emparent du mythe de Roméo et Juliette pour embarquer les spectateurs au cœur d’un foisonnement de passion où se côtoient grivoiserie et poésie, comédie et tragédie, réalisme et fantastique.
https://www.epeedebois.com/un-spectacle/romeo-et-juliette/#cube
La Commune
Quartett
11 octobre – 20h
Anatomie joueuse des Liaisons dangereuses, le célèbre roman épistolaire de Choderlos de Laclos, Quartett rejoue cette danse hypnotique du désir, du mensonge et du pouvoir.
La marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont s’amusent à réinterpréter leur relation passionnelle et les intrigues érotiques qui ont conduit au sacrifice de Cécile Volanges et de la Présidente de Tourvel. En l’absence de leurs proies – ils incarnent, tour à tour, tous les personnages de cette fable, bourreaux et victimes. Multipliant les jeux de masques jusqu’au vertige, Stanislas Nordey et Hélène Alexandridis portent jusqu’à l’incandescence « l’art dramatique des bêtes féroces *».
*extrait d’une tirade de Valmont dans la pièce
https://www.lacommune-aubervilliers.fr/saison/24-25-quartett
ROYAN, LA PROFESSEURE DE FRANCAIS
13 décembre – 20h
Ici se raconte le terrible destin d’une adolescente en son lycée à travers le souvenir, les craintes, les égarements, la biographie de sa professeure – qui ne veut ni ne sait comment s’en défendre, ni s’expliquer. Un après-midi de printemps à Royan, une femme rentre chez elle. Elle arrive du lycée où elle enseigne le français. Elle commence à monter l’escalier pour rejoindre son appartement quand elle s’arrête soudain : elle pressent la présence d’un couple qui l’attend sur son palier. Bien qu’ils ne parlent pas, elle les reconnaît. Ils sont les parents d’une de ses élèves, Daniela, et sont venus demander des explications sur son terrible destin. Traversée par les souvenirs, la parole de cette femme raconte Daniela telle qu’elle l’a connue et aimée.
Marie NDiaye a composé pour Nicole Garcia un monologue intérieur flamboyant qui traverse l’actuel sujet du harcèlement scolaire pour visiter la complexité et la violence des rapports humains.
Chaillot – Théâtre National de la Danse
Débandade
18 octobre
Où en sont les hommes à l’aune des récents élans féministes ? Imprégnée par sa précédente pièce, Nous vaincrons les maléfices (2019) qui interrogeait les utopies des années 1970 avec un groupe d’étudiants, Olivia Grandville a eu envie de sonder des jeunes hommes sur leur rapport à la masculinité dans le monde actuel. Cette ancienne danseuse de l’Opéra de Paris, passée par la compagnie de Dominique Bagouet, a proposé à sept danseurs d’explorer leurs ressentis et leurs questionnements sur scène. Ces interprètes d’horizons différents, formés au théâtre, à la danse hip-hop ou encore au cirque, se racontent, en danses et en paroles enregistrés et diffusés sur scène. Ils investissent le plateau se dévoilant tour à tour avec fantaisie et émotion, dans leur vulnérabilité et dans leurs paradoxes. Cette chorégraphe au style inclassable, dont le travail est souvent nourri d’une dense dimension documentaire, à l’instar de son Cabaret Discrépant basé sur le courant artistique du lettrisme, déploie une pièce libre, ludique et libératrice qu’elle a imaginée « entre la comédie musicale, le micro-trottoir, le stand-up et le rituel d’exorcisme.»
Débandade Olivia Grandville | Théâtre de chaillot (theatre-chaillot.fr)
Uirapuru
5 décembre
Selon une légende amazonienne des Tupi-Guarani, l’Uirapuru, petit oiseau des bois menacé d’extinction, n’est autre qu’un jeune guerrier transformé en volatile par le dieu Tupa. Ce dernier, pour le guérir de son chagrin d’amour, le dota d’un chant magnifique. Avec ce titre, c’est donc tout l’imaginaire des peuples indigènes que convoque le chorégraphe et performeur Marcelo Evelin. Basé entre Amsterdam et Teresina dans le Nordeste, où il est né, il a créé sa pièce in situ pendant le mandat écologiquement dévastateur du président Bolsonaro. Ses six interprètes ne répondent pas à une norme esthétique uniforme, mais présentent des morphologies et des couleurs de peau diverses à l’image de la population brésilienne. La quasi nudité de leurs corps, juste vêtus d’un short noir, évoque celle des Amérindiens. Au rythme des chants d’oiseaux, ce sextuor inspiré se meut en une série de mouvements hypnotiques, inspirés du folklore comme des rites ancestraux. Pour seul décor, une coupole faite artisanalement de branchages surplombe le plateau. Dans sa beauté et son dénuement, elle dit la richesse des ressources naturelles de la forêt, mais aussi la précarité de ses habitants. Une création vibrante.
UIRAPURU Marcelo Evelin / Demolition Incorporada | Théâtre de chaillot (theatre-chaillot.fr)
…How in salt deserts it is possible to blossom…
28 novembre
Associée à huit interprètes de la compagnie Garage Dance Ensemble, Robyn Orlin radiographie les blessures de la colonisation en Afrique du Sud et leurs échos contemporains. C’est une plaie qui n’a jamais correctement cicatrisé, faute d’une réelle reconnaissance politique : à partir du 17e siècle, la région du Cap-Nord a non seulement été délestée de ses richesses minières par les colons hollandais, mais elle a aussi été traversée par des violences sexistes et un puissant mouvement de négation de ses cultures et identités. Posant l’hypothèse que ce passé avait refait surface durant le confinement sous la forme d’une explosion des violences sexuelles et sexistes, Robyn Orlin a imaginé un spectacle politique, ludique et musical, aux frontières de la performance et de l’installation, où affleurent les questions des privilèges et des hiérarchies sociales et sexuelles.
La chorégraphe sud-africaine est ici fidèle au grand brassage de formes, esthétiques et expressions, qui marque son œuvre prolifique depuis maintenant 35 ans dans une démarche critique et politique. En complicité avec le Garage Dance Ensemble, basé à Okiep dans la province du Cap-Nord, elle entend non seulement exposer les victimes de ces violences mais aussi impulser une compréhension collective des agissements de leurs auteurs et favoriser ainsi un processus de guérison.
Comédie Française
L’Avare
4 octobre
Harpagon projette de marier « sans dot » sa fille Élise à un riche marchand qui pourrait être son père, et son fils Cléante à une riche veuve. Il va sans dire qu’aucun des deux n’y consent et que Molière, qui interprète le rôle d’Harpagon à la création en 1668 au Théâtre du Palais-Royal, défend par sa plume les amoureux contre l’autorité paternelle, Élise étant éprise de Valère qui s’introduit dans le foyer déguisé en intendant, Cléante convoitant Mariane sans savoir que son père a l’intention de l’épouser. Au thème du mariage forcé, le dramaturge ajoute ici celui du rapport père-fils et de la quête d’une éternelle jeunesse, relève la metteuse en scène Lilo Baur dont on se souvient de la récente Puce à l’oreille de Feydeau sur ce même plateau et que l’on retrouvera en fin de saison au Théâtre du Vieux- Colombier pour la mise en scène de La Souricière d’Agatha Christie.
Elle situe la pièce au bord de son lac Léman natal, dans la période d’après-guerre, à la fois proche de nous mais loin de l’émancipation féminine, parentale et sociétale gagnée depuis. Et, de cet usurier sans scrupule qui accumule ses richesses dans une cassette, « à l’image des grandes banques, avec tous ces lingots et ces bijoux enfermés dans des coffres comme dans des mausolées », elle tire les fils de sa mise en scène enlevée. Femme de plateau à l’imagination débordante qui construit son théâtre en laissant place à l’improvisation, comme Molière en son temps avec sa troupe, Lilo Baur exploite le comique de situation de ce texte aux scènes légendaires, de la fouille du valet La Flèche à la cassette volée, et met en valeur « les sentiments exacerbés de la jeunesse, amoureuse ou enragée ».
L’Avare ・ Comédie-Française (comedie-francaise.fr)
Le Suicidé
18 octobre
Attention: comédie ! Comme son nom ne l’indique pas, « Le Suicidé » est un petit bijou burlesque alliant mécanique de boulevard et dialogues philosophiques, le tout sur fond de problématiques sociales et politiques, ou comment partir d’une imposture pour révéler les postures tragiques d’une société.
C’est l’histoire d’un tir-au-flanc, chômeur désespéré, qui vit aux crochets de sa femme et de sa belle-mère dans un kommunalka d’Union soviétique.
Suite à une dispute provoquée par une subite envie nocturne de saucisson, Sémione se rend dans la cuisine pour se rassasier, mais sa femme, croyant qu’il va commettre l’irréparable, demande de l’aide à un voisin. Dans l’obscurité, il va prendre le saucisson pour un pistolet. La rumeur sur ce possible suicide fantasmé enfle à un tel point qu’elle arrive aux oreilles de plusieurs représentants du corps social, bâillonnés par le pouvoir stalinien. Tous voient alors dans ce martyr providentiel l’opportunité de faire entendre leurs voix, puisque « seuls les morts peuvent dire tout haut ce que les vivants pensent tout bas ». Avec une bonne dose de cynisme, ils vont alors tenter de convaincre Sémione de se suicider pour leurs causes respectives.
Stéphane Varupenne signe ici sa première mise en scène en solo, après Les Serge (Gainsbourg point barre) et Les Précieuses ridicules qu’il avait créés avec Sébastien Pouderoux. Il situe l’action à l’époque d’écriture, en 1928, c’est-à-dire après la révolution de 1917 et avant les grandes purges de 1936. Entre montée de l’autoritarisme, avènement de la censure et propagande à outrance, il laissera évidemment le soin au public d’aujourd’hui de faire le lien avec notre temps…
Du Suicidé, c’est une joie immense, une puissance de vie que le metteur en scène entend communiquer au plateau : « ce rire jaune, ce rire nerveux, ce rire politesse et rempart au désespoir. »
Le Suicidé ・ Comédie-Française (comedie-francaise.fr)
Cyrano de Bergerac
10 novembre et 13 décembre
Parce que la Comédie-Française est un théâtre en renouvellement permanent, la Troupe se lançait la saison dernière dans un nouveau « Cyrano de Bergerac ». Pour cette pièce légendaire aux nombreuses tirades tubesques, du « nez » aux « non merci », Emmanuel Daumas fait le pari de la vivacité de la jeunesse : autour des personnages de Cyrano, Christian, Roxane, les autres membres de la distribution ont la charge réjouissante d’interpréter une cinquantaine de rôles.
L’histoire de Cyrano, aussi à l’aise dans le maniement de l’épée que dans celui des mots – prêtant sa plume à Christian pour séduire Roxane, dont il est secrètement amoureux – se déploie dans un décor faisant la part belle au ludique et au merveilleux. Ainsi, passant d’un baroque florissant pour l’Hôtel de Bourgogne ou chez Ragueneau, au féerique et au naïf – entre Méliès et Cocteau – pour la scène du balcon, le plateau s’épure quand Roxane rejoint, au péril de sa vie, ses deux êtres chers au camp d’Arras où la mort rôde autour d’un festin de riens imaginaires bouleversant de justesse.
Retirée dans un couvent, Roxane ne comprend combien elle a été leurrée qu’au dernier souffle de Cyrano. Dans un dispositif onirique, cette comédie héroïque, drame historique aux élans romantiques, met à nu l’humanité du héros qui, jusque dans sa mort, aura vécu pour le panache. Ce va-t-en-guerre assoiffé d’idéal mais retenu par une détestation de soi et une peur du réel, choisit la beauté de Christian à la façon d’un avatar, relève Emmanuel Daumas qui cite Marcel Proust pour évoquer le rêve de Cyrano: « Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre ce soit encore la rêver. »
Cyrano de Bergerac ・ Comédie-Française (comedie-francaise.fr)
Théâtre Silvia Monfort
Rhinocéros
5 décembre
Bérangère Vantusso fait le choix de s’emparer de Rhinocéros d’Eugène Ionesco, monument du théâtre de l’absurde, pour en faire résonner l’incroyable modernité. Dans une petite ville de province, tous les habitants se transforment inéluctablement en rhinocéros. Béranger, allergique à la contagion, assiste impuissant à la mutation mentale de son entourage. Plus de soixante ans après son écriture, au moment où l’Europe et plusieurs régions du monde sombrent dans les eaux troubles du nationalisme, la pièce nous saisit par sa terrible actualité. Pour en transmettre toute la force, la metteuse en scène fait du plateau un immense théâtre d’objets, où des cubes en céramique sculptent l’espace en de multiples métamorphoses. Plus qu’un décor, ils forment une sorte de marionnette, matrice inquiétante dans laquelle les six interprètes viennent puiser la source du récit. Démarrant en fausse piste comme une comédie burlesque, s’achevant en drame dans un abri menacé, Rhinocéros offre une véritable plongée dans le chaos de l’âme humaine.
RHINOCÉROS – Théâtre Silvia Monfort (theatresilviamonfort.eu)
Borborygmus
18 octobre
Les Libanais Rabih Mroué et Lina Majdalanie enchantent régulièrement le public international avec des fictions sociopolitiques d’une grande liberté, aux frontières de la performance, du théâtre et de l’art vidéo. Dans cette nouvelle création, ils s’associent à l’artiste visuel et musicien Mazen Kerbaj pour questionner le concept de borborygmes dont ils délivrent les définitions suivantes :
1. Un gargouillis, un grondement ou un grincement dans l’estomac, provoqué par une montée de gaz dans le corps.
2. Un son qui indique une carence ou une satiété.
3. Un discours incompréhensible.
4. Une situation embarrassante mais inoffensive.5. Un spectacle sur tout cela et bien plus encore.
Si les trois artistes semblent vouloir ici appréhender la triste réalité de notre époque à travers ses défaites, ils envisagent en vérité l’échec comme une forme ultime de résistance, poussée à l’extrême. Avec véhémence mais sans haine, le trio dresse avec Borborygmus, un portrait sensible et lucide de notre monde, tel qu’il est.
BORBORYGMUS – Théâtre Silvia Monfort (theatresilviamonfort.eu)
Le papier peint jaune
12 novembre
The Yellow Wallpaper, Le papier peint jaune, écrit par Charlotte Perkins Gilman en 1890, est une pépite de la littérature féministe et fantastique américaine. Dans une grande maison coloniale de l’est américain, une jeune femme et son mari louent une maison pour y séjourner avec leur nouveau-né. À l’étage se trouve la chambre d’enfant au papier peint jaune abîmé. C’est là que Jane passe l’intégralité de son séjour à l’écart du reste de la famille, condamnée à une « thérapie du repos » par son mari médecin. Peu à peu en proie à de nombreuses hallucinations, elle nous entraîne dans son flot de pensées, ses prises de conscience et sa libération.
La traduction de Dorothée Zumstein, l’interprétation d’Alix Riemer ainsi que l’univers sonore et visuel donnent toute la texture de ce texte énigmatique, ici adapté en un monologue théâtral saisissant.
LE PAPIER PEINT JAUNE – Théâtre Silvia Monfort (theatresilviamonfort.eu)
Tout va bien
4 décembre
« Avant qu’il ne soit trop tard, nous avons décidé de parler d’écologie. Et comme, selon Wikipédia, le meilleur moyen de combattre le stress, c’est le rire, nous avons opté pour la comédie. Une occasion de faire notre bilan carbone, notre bilan comptable et celui de nos vies ! »
Dans ce spectacle qui ne manque pas d’autodérision, les artistes Nadège Cathelineau et Julien Frégé imaginent un monde parallèle où leurs alter-égos, Nadège et Julien, sortent des ruines d’un vieux théâtre pour interroger leur capacité d’adaptation dans une ère nouvelle, gouvernée par la sobriété. En se présentant comme des figures d’antihéros, ils dressent le portrait d’une génération, enfants des années 80 et 90, pétrie de contradictions entre conscience environnementale et consumérisme débridé. Ce faisant, ils signent avec Tout va bien, une dystopie désopilante qui, derrière sa légèreté, interroge notre rapport à l’engagement et dessine les contours d’un monde où de nouvelles modalités d’existence pourraient enfin voir le jour…
TOUT VA BIEN – Théâtre Silvia Monfort (theatresilviamonfort.eu)
Théâtre du Rond-Point
MOTHERS A SONG FOR WARTIME
18 octobre – 20h30
Partout autour de nous, aux portes de l’Europe ou loin de ses frontières, le fracas incessant des armes recouvre les voix des victimes. À ce vacarme, que nous peinons pourtant à entendre, la metteuse en scène polonaise Marta Górnicka oppose le chant puissant du chœur. Mothers A Song for Wartime est une réaction directe à la guerre. Vingt-cinq mères ukrainiennes, biélorusses et polonaises font résonner leur voix comme une énergie vitale qui s’oppose farouchement aux forces de la destruction. Lorsque les musiques et les sons traditionnels rencontrent les revendications politiques du présent, la scène devient l’espace d’une communauté, non pas fondée sur une idéologie partagée, mais sur l’écoute sensible et poignante de l’expérience de l’Autre.
https://www.theatredurondpoint.fr/spectacle/mothers-a-song-for-wartime
Sur l’autre rive
15 novembre – 20h30
Après les succès de Nobody, Festen, Opening Night et La Mouette, Cyril Teste retrouve Tchekhov et adapte librement Platonov, pièce de l’excès et du débordement. Sur l’autre rive, les échos d’une fête… Sûrement les invités d’Anna Petrovna, célébrant le retour des beaux jours après le long isolement de l’hiver. Comme toujours avec le metteur en scène, les acteurs se livrent sans tricher, aidés par la puissance narrative des caméras. Car ici, tout est théâtre et cinéma à la fois : hors champ éclairant les non-dits, gros plans dévoilant les regards. Le procédé mis en place par Cyril Teste avec le Collectif MxM sied à merveille à cette œuvre de jeunesse, romanesque et foisonnante, déployant à l’extrême la gamme des sentiments. Désespoir, désirs et exubérance, bienvenue Sur l’autre rive…
https://www.theatredurondpoint.fr/spectacle/sur-l_autre-rive
33 tours et quelques secondes
22 novembre – 21h
Comment percer le mystère d’un suicide ? Surtout quand le suicidé, le Libanais Diyaa Yamout, est un personnage public, militant des droits de l’homme, assurant dans une lettre posthume n’avoir aucun problème affectif, familial ou social ? À partir des articles de son quotidien – téléphone, répondeur, poste de télévision, ordinateur – qui continuent à vivre et à fonctionner, Lina Majdalanie et Rabih Mroué inventent un étonnant théâtre d’objets documentaires. Sur la scène, ces outils autonomes se font témoins du geste terrible du jeune activiste, mais ils révèlent aussi les impasses de la société libanaise : réactions sur les réseaux, affrontements, tentatives de récupération. Un décor fantomatique qui dresse le portrait lucide d’un monde à la dérive.
https://www.theatredurondpoint.fr/spectacle/33-tours-et-quelques-secondes
Le firmament
8 janvier – 19h30
1759, en Angleterre, dans une petite ville de province. Après le meurtre d’une fillette, douze femmes sont arrachées à leur quotidien afin d’intégrer un jury populaire pour décider du sort d’une jeune domestique, laquelle affirme être enceinte pour échapper à la peine capitale. Tandis que la foule attend avec férocité les délibérations, les jurées, d’âges et de conditions différentes, prennent peu à peu conscience du pouvoir qui leur est offert et croisent leurs récits de vie dans une confrontation à huis clos. Écrit par l’auteure britannique à succès Lucy Kirkwood, Le Firmament nous entraîne dans une fresque judiciaire et sociale. Chloé Dabert en livre une version magnifiée, conjuguant mécanique théâtrale implacable et distribution féminine hors pair.
https://www.theatredurondpoint.fr/spectacle/le-firmament
Une maison de poupée
25 janvier – 20h30
Yngvild Aspeli mène un impressionnant travail de création marionnettique. Avec Une maison de poupée, elle propose une lecture toute personnelle du grand classique de la littérature norvégienne. Le texte de Henrik Ibsen explore la quête d’émancipation d’une femme, Nora Helmer, face aux conventions sociales oppressives. Yngvild Aspeli met son intelligence de l’art de la marionnette au service de la mécanique dramaturgique impitoyable inventée par son compatriote en 1879. La pièce devient alors une troublante rencontre entre illusion et réalité, dans laquelle les marionnettes à taille humaine se font métaphores d’une société de faux-semblants. En convoquant la danse, les voix et les harmonies, elle propose un spectacle qui hante, ravit et libère les vieux spectres.
https://www.theatredurondpoint.fr/spectacle/une-maison-de-poupee
Néandertal
6 février – 20h30
Dans sa dernière création, David Geselson met en scène un groupe de chercheurs qui travaillent sur l’ADN de nos ancêtres et les origines de notre espèce. Avec précision, humour et lyrisme, il invente un voyage théâtral au cœur du vivant. Inspiré par le récit autobiographique de Svante Pääbo, paléogénéticien suédois, Nobel de médecine en 2022, il suit des scientifiques se mettant au défi de déchiffrer des fragments d’ADN ancien. Ils ont l’espoir de réussir à agir sur le cours de leur existence insatisfaite et sur celui du monde. Vie privée et recherche se mêlent, s’alimentent, se heurtent tandis que les différentes découvertes, arrachées à la solitude des laboratoires, bouleversent l’histoire des origines et font voler en éclats toute idée de pureté raciale ou ethnique.
https://www.theatredurondpoint.fr/spectacle/neandertal
Théâtre Le Point Virgule
Moment de qualité
27 octobre – 19h
La promesse est dans le titre.
Dans Moment de Qualité, Anne Cahen dissèque entre autres (il s’agirait pas de tout spoiler) le monde parfois absurde du travail, les introvertis, les choix de vie, la magie du Bigdil (oui oui), les gens en général… Allez-y les yeux fermés.
Vous l’avez peut-être déjà entendue sur France Inter ou vue sur Canal+ et CultureBox où ses sketchs sont régulièrement diffusés. Anne Cahen, étoile montante du standup, joue régulièrement au Point Virgule, Paname Art Café et sur toutes les prestigieuses scènes des comedy clubs parisiens.
https://www.lepointvirgule.com/event-pro/anne-cahen-dans-moment-de-qualite
Bien élevé
7 novembre – 19h
Vincent réfléchit sur le monde et la société qui nous entour(loupent).
Tantôt cynique ou absurde, Vincent partage ses péripéties quotidiennes ou humour et sagacité s’entremêlent joyeusement… Le tout avec un zest de tendresse… parce qu’il est bien élevé !
https://www.lepointvirgule.com/event-pro/vincent-seroussi-dans-bien-eleve/
Vous dit quoi
4 novembre – 19h
Tom Boudet, humoriste lillois de 21 ans, vous dit tout. Vous dit quoi est un spectacle sur ses introspections. Pour lui, chaque sujet est prétexte à un questionnement sur le fait de « grandir ». Le diagnostic est posé : il a le syndrome de Peter Pan. A travers ses personnages absurdes, Tom part à la recherche de lui-même, et nous embarque dans son quotidien qui n’est finalement pas très loin du nôtre… Ses textes sont tantôt grinçants, tantôt émouvants, mais toujours fins. Tom Boudet “Vous dit quoi”. Sur quoi ? Sur vous, sur lui. Sur nous, quoi !
https://www.lepointvirgule.com/event-pro/tom-boudet
Normal n’existe pas
20 novembre – 21h15
Ce spectacle imprévisible au rythme endiablé est une véritable ode à la différence. William Pilet vous promet de vous guérir du regard des autres à travers sa multitude de talents, parfois inutiles, mais toujours assumés.
Touche à tout, William Pilet allie humour absurde à la sauce anglaise et comique d’accessoires, relevé d’une noirceur comme un café sans lait. Il fait l’humour comme il fait l’amour : avec des gadgets et en musique. Le but est de vous marquer durablement, de provoquer un trauma. C’est du « traumarketing ».
https://www.lepointvirgule.com/event-pro/william-pilet
Athénée – Théâtre Louis Jouvet
Le journal d’un disparu de Leoš Janáček
21 octobre – 20h
Le Journal d’un disparu est un chef d’œuvre intime caché au sein de l’œuvre du plus grand compositeur tchèque, Leoš Janáček. Récit lyrique de l’amour interdit d’un jeune paysan et d’une gitane, il conte leur méditation face au destin, leur départ mélancolique et transgressif. Le ténor Petr Nekoranec, lauréat des prix Francesco Viñas et Placido Domingo, et la mezzo-alto Camille Merckx, acclamée dans les plus grandes salles d’opéra, sont les interprètes de cette œuvre rare.
https://www.athenee-theatre.com/saison/spectacle/petr-nekoranec-camille-merckx-alphonse-cemin.htm
Don Giovanni
19 novembre – 20h
Flamme incendiant les corps et les cœurs, Don Giovanni consume et consomme les femmes dans une course avide qui tourne à vide mais le rend vivant. Dans ces conquêtes sans fin, n’est-ce pas, plus que la jouissance, la recherche effrénée de défis qui le survolte ? Pour sa mise en scène de cet opéra incontournable de Mozart, le metteur en scène Jean-Yves Ruf invite les musiciens du Concert de la Loge sur le plateau, dans une scénographie unique favorisant toutes les porosités entre instrumentistes et solistes : une version de Don Giovanni moirée et complexe où le personnage oscille entre ses pentes intérieures.
https://www.athenee-theatre.com/saison/spectacle/don-giovanni-.htm
Jazz à l’Athénée – Guillaume Poncelet
25 novembre – 20h
Trompettiste de formation, ayant appris le piano en autodidacte, Guillaume Poncelet compose et réalise des albums pour Ben Mazué, Gaël Faye, Michel Jonasz ou encore Thomas Azier. Ancien membre de l’Orchestre National de Jazz, il part régulièrement en tournée avec d’autres artistes. En 2018, il publie son premier album solo, 88, salué par la critique, suivi de l’EP Haven en 2021 et Durango sorti le 29 septembre 2023. Seul sur scène, Guillaume Poncelet joue une musique néo-classique minimaliste aux nuances profondes et subtiles.
https://www.athenee-theatre.com/saison/spectacle/guillaume-poncelet.htm
The End, Music for films
30 novembre – 20h
En exclusivité pour l’Athénée, le chanteur, pianiste et multi-instrumentiste libanais viendra présenter sur scène un programme choisi de ses musiques de film. Il sera accompagné par un ensemble inédit, et le concert sera proposé en acoustique. Une occasion unique de découvrir le travail de ce compositeur libre, exigeant et singulier.
Bachar Mar-Khalifé compose pour l’image depuis 2013. Récompensé en 2022 par le prix Michel Legrand pour la musique du film Sous le Ciel d’Alice, (Chloé Mazlo), il est aussi régulièrement invité au Festival de Cannes. En 2023 il signait la BO du sublimeBanel e Adama de Ramata Toulaye-Sy (en compétition officielle) , et les années précédentes deux autres musiques originales de longs métrages: Mes Frères et Moi (sélection Un Certain Regard) et Le Paradis (nomination Magritte du cinéma 2024).
https://www.athenee-theatre.com/saison/spectacle/bachar-mar-khalife-the-end-music-for-films.htm
Jazz à l’Athénée – Svaneborg Kardyb & Sofi Paez
10 décembre – 20h
Svaneborg Kardyb
Svaneborg Kardyb, duo danois composé de Nikolaj Svaneborg aux claviers et Jonas Kardyb à la batterie annonce un quatrième album pour l’automne 2024 chez Gondwana Records (Portico Quartet, Gogo Penguin, Hania Rani…). Influencé par la folk danoise et le jazz scandinave, mais aussi le néo-classique de Nils Frahm, leur musique est un mélange de minimalisme délicat, d’électronique subtile, de groove et de mélodies enjouées. Une musique organique hypnotique soutenue par une profonde chimie musicale et une amitié qui ont formé le groupe.
Sofi Paez
Sofi Paez est une compositrice et pianiste née à Saint José au Costa Rica. Elle expérimente le piano, la voix et des éléments électroniques en mélangeant à la fois l’anglais et l’espagnol. Pour composer elle s’inspire de la vie quotidienne et de la nature qui l’entoure. En 2023 elle sort son EP Circles qui suscite un grand intérêt par la presse et en 2024 son album Silent Stories.
https://www.athenee-theatre.com/saison/spectacle/svaneborg-kardyb-.htm
Le voyage de Gulliver
19 décembre – 20h
Une libre adaptation par Valérie Lesort du du roman de Jonathan Swift • Mise en scène Valérie Lesort & Christian Hecq
Les enchanteurs Valérie Lesort et Christian Hecq reviennent avec Le Voyage de Gulliver, récompensé par les Molières de la création visuelle et sonore ainsi que de la mise en scène en 2022. Cette satire sociale de Jonathan Swift, censurée à sa parution en 1726, est adaptée ici par Valérie Lesort, qui se concentre sur l’épisode de l’île de Liliput. Aux côtés de Gulliver, chirurgien anglais du XVIIIème siècle, nous découvrons ces minuscules habitants, les Lilliputiens, qui se battent avec leurs voisins au sujet d’un œuf à la coque…
https://www.athenee-theatre.com/saison/spectacle/le-voyage-de-gulliver.htm
Cosi fan tutti
30 janvier – 20h
L’ensemble Miroirs Etendus s’est fait une spécialité de la création d’opéras d’aujourd’hui et de la relecture des grands chefs-d’œuvre. Avec le metteur en scène Antonio Cuenca Ruiz, ils revisitent cette fois-ci Così fan tutte (« c’est ce qu’elles font toutes ») de Mozart. L’intrigue d’origine est simple : deux jeunes hommes mettent à l’épreuve la fidélité de leurs fiancées respectives en se faisant passer pour d’autres. Cette version fait fi du déguisement trompeur et propose un jeu assumé par les deux couples, rendant aux figures féminines leur part de libre-arbitre. D’où ce nouveau titre, Così fan tutti (« C’est ce que tout le monde fait »). Six chanteurs au plateau et neuf musiciens en fosse s’emparent de l’adaptation musicale signée Maël Bailly qui, par cette instrumentation inédite, donne à la partition originale des couleurs actuelles.
https://www.athenee-theatre.com/saison/spectacle/cosi-fan-tutti-l_ecole-des-amants-.htm
L’IVT (International Visual Theatre)
TOUS LES SPECTACLES SONT PROPOSÉS EN LANGUE DES SIGNEs FRANÇAISE
Slips Inside
8 novembre – 19h
Pierrot et Marcel ont des corps de rêves, des corps de stars.
Musclés, élégants, habiles, facétieux et bien conscients de toutes leurs incroyables qualités, ils se lancent dans une grande démonstration de leurs talents.
Et Dieu sait si leur palette est large.
Du talent à l’état pur, la crème de l’acro- batie, le foie gras du mime, le saindoux de la danse, bref la poésie brute des grandes années du music-hall.
Une heure de rire, sans paroles, avec deux fois rien.
Les Mots qu’on ne me dit pas
21 novembre – 19h
Un spectacle qui raconte l’histoire de deux langues. Celle des mots et celle des signes. L’histoire d’une double culture et d’un double parcours initiatique : celui d’une maman sourde confrontée à son enfant entendante et celui de cette enfant confrontée au monde du silence et à la culture sourde. Une traversée émouvante, souvent drôle, qui suit ces deux femmes qui apprennent l’une de l’autre et qui défendent vigoureusement leur droit à la différence.
Parle plus fort
18 janvier – 18h
Nicolas et Fabienne sont collègues, l’un est sourd et l’autre entendant.
À travers des scènes sensibles et co- casses, ils apprennent à se comprendre au travail et dans la vie quotidienne, avec leurs différences et leurs difficultés.
Ce spectacle plein d’humour nous montre que les deux mondes, sourd et entendant, se ressemblent malgré tout.
Lavoir Moderne Parisien
JE SUIS LE VENT
16 octobre – 19h
Deux hommes. deux amis. deux figures. L’UN et L’AUTRE.
Qui sont -ils?
Sur la mer, dans son mystère, sa violence, son calme, sa profondeur, suspendus au dessus des abysses, ils naviguent, s’arrêtent, boivent un schnaps. Jusqu’où et pour quoi faire?
Ces deux hommes sont de ceux à qui la violence du réel – le concret du quotidien, la médiocrité ordinaire sont insupportables.
l’un appartient au peuple des « autres », (« artistes », « hypersensibles », « fous » …) ceux qu’on regarde avec attendrissement ou vénération, de loin, mais dont la présence inadaptée, bancale ou claudicante est déroutante de près. Il est de ces « petits princes », venus d’une autre planète. À la fois trop perméable et trop étranger au monde, à ce qui l’entoure, il se livre, se contredit, se débat avec le langage qui lui échappe, avec la pesanteur des mots et de son corps.
jusqu’à s’échapper lui même, finalement, dans la mer et le vent. Rentrer « chez lui », enfin. (Car « chez lui » n’est pas de ce monde). L’autre l’écoute, le questionne et réagit.
La mer est un ailleurs. Elle obéit à d’autres lois. La pesanteur y est inversée, le temps y est autre. Elle est un refuge où certaines âmes se laissent aspirer.
Cette pièce ne parle pas de suicide, mais de nécessité, de pesanteur et de légèreté, de souffle, de soif et de l’impossibilité de dire cette soif – de ce qui se partage sans se dire… de ce qu’on ne peut qu’évoquer maladroitement, et c’est déjà beaucoup.
L’un et l’autre se comprennent au delà du langage. Ils savent. Ils sont deux visages d’un même monstre.
L’un se laisse emporter par l’appel du large. L’autre tente d’y résister. De rester « là ». C’est tout.
Ecriture Jon Fosse – Prix Nobel de littérature 2023
Par la compagnie La Méduse
https://lavoirmoderneparisien.com/programmations/je-suis-le-vent
Rouge Cousue
24 octobre – 19h
Une usine textile à l’abandon. Ou presque… Les traces d’un incendie, des messages cousus dans les étiquettes… Vingt ans après la fermeture, Loïs est mandatée pour constater l’état du bâtiment. Lorsqu’elle découvre des enregistrements mystérieusement conservés parmi les décombres, ce qui s’annonçait comme une visite de routine prend des allures d’enquête.
Des événements étranges surviennent au sein de l’usine fantôme. Guidée par la voix d’une ouvrière, Loïs rassemble les pièces du puzzle.
Que s’est-il passé dans cette usine ? Sous la forme d’un thriller poétique entremêlant théâtre, danse et recherche plastique, Rouge Cousue s’inspire de plusieurs scandales médiatiques parus au sujet de la Fast Fashion, le système de production textile actuel.
Ecriture d’après Alexis Tsagris
https://lavoirmoderneparisien.com/programmations/rouge-cousue
Tel le fleuve rencontre la mer
31 octobre – 21h
Il y a des rencontres qui doivent se faire. Tel le fleuve rencontre la mer, tu dois aller à la rencontre d’où tu prends racine.
Dans la petite ville de Chali, en Tchétchénie, les cœurs battent de peur, d’amour et d’aventure. Emin et Ali préparent en secret leur départ pour l’Europe tandis qu’à Paris, Gabriel vient d’avoir dix-huit ans et découvre son dossier d’adoption et puis dans le vieux Madrid chante Madame Lola que tout le monde surnomme « La dame aux bigoudis ». Rien ne les prédestinait à se rencontrer et puis il y eut les imprévus de la vie.
Ecriture Léa Corbex
https://lavoirmoderneparisien.com/programmations/tel-le-fleuve-rencontre-la-mer
Fracassé.es
14 novembre – 21h
Ted, Danny et Charlotte.
Trinité urbaine de “pas grand-chose”.
Un comptable blasé, un rappeur loosé, une prof dépassée.
Génération paumée d’être désenchantée.
Isolé.es dans un milieu urbain sombre et asphyxiant, iels sont en proie à la dépression et aux addictions. Leurs rêves de jeunesse sont restés enfouis sous le sable du square où repose l’arbre de Tony, leur meilleur ami décédé il y a dix ans. Pour lui rendre hommage, iels se rendent à une rave-party. Des lumières aux couleurs vives, puis stroboscopiques, viennent éclairer cette fête noire pour y révéler successivement les symboles d’une jeunesse qui s’unit, se soulève et s’oublie dans l’ivresse.
Les trois comédien.nes portent ce texte de Kae Tempest dans une interprétation, en partie musicale, drôle et sensible, avec l’ajout de deux textes de rap originaux, écrits par l’interprète de Danny. Ce projet est prolongé par des actions de médiation sur les enjeux de santé mentale chez les jeunes.
Ecriture Kae Tempest
Avec Nadia Douel-Sharshar, Charles Halphen et Pierre Lanco
https://lavoirmoderneparisien.com/programmations/fracasses
Crédit photo Alice Sourdes alicesphotography.myportfolio.com
Ruptures
« Les histoires d’amour finissent mal en général. »
En France, les ¾ des séparations et des divorces sont demandés par les femmes. En partant d’extraits d’entretiens menés dans le cadre de recherches sociologiques auprès de femmes récemment séparées, six comédien.ne.s explorent ces ruptures amoureuses et les croisent avec leurs vécus personnels.
Ce laboratoire, en constante mutation, propose le récit de chocs intimes et universels qui bouleversent le quotidien de tout un chacun.
D’après Séparée. Vivre l’expérience de la Rupture de François de Singly, A. Colin
https://lavoirmoderneparisien.com/programmations/ruptures
Valkyrie
18 décembre – 19h
À la croisée des époques, Valkyrie revisite le mythe des Amazones. Cinq femmes s’emparent du plateau pour questionner l’héritage de ces femmes guerrières et nous parler de leur existence, de leurs rêves, de leurs peurs.
Dans l’obscurité d’une guerre toute proche et d’une mort certaine, les comédiennes nous transportent dans un voyage introspectif et collectif, nous laissant avec une seule certitude : le théâtre, tout comme le monde, est en pleine mutation.
Du twerk vibrant au bruit assourdissant d’une moto ou d’un cheval, elles ne partiront pas sans un dernier combat, pour redéfinir ensemble la féminité et la force.
Ecriture Ava Baya et Pierre Pfauwadel
Avec Ava Baya ou Guillermina Celedon, Sasoux Dosso, Laura Facelina, Méllissa Polonie, et Hélène Rimenaid
https://lavoirmoderneparisien.com/programmations/valkyrie
Le Chœur des femmes
16 janvier – 19h
Le Chœur des Femmes raconte la rencontre électrique de Jean Atwood, jeune interne ambitieuse qui se destine à la chirurgie gynécologique, et de Franz Karma, le médecin qui dirige le service de « médecine de la femme » où elle doit faire ses 6 derniers mois d’études pratiques. Leur opposition est telle que Karma pose très vite à Jean un ultimatum : 7 jours pour décider ou non de faire ce semestre ensemble.
Le Chœur des Femmes est adapté du roman éponyme de Martin Winckler, qui fut médecin lui-même. Il décrit la médecine des femmes, ses gestes, ses particularités, ses écueils, ses interrogations éthiques. La Cie Actes Uniques met sous les projecteurs le rapport de pouvoir entre médecin et patient, en s’appuyant sur les témoignages des femmes qui se succèdent devant nos yeux.
Par la compagnie Actes Uniques
D’après Martin Winckler
https://lavoirmoderneparisien.com/programmations/le-choeur-des-femmes
Théâtre de la Ville – Paris
AMALA DIANOR
12 décembre – 20h
Telle une rencontre mondiale des nouvelles danses urbaines, DUBpioche dans les métropoles les plus éloignées pour expérimenter une véritable utopie chorégraphique où les virtuoses en danses freestyle de tous les continents confrontent leur sens du rythme et leurs virtuosités. En Afrique, en Asie, en Amérique ou en Europe, ils vénèrent dancehall, pantsula, voguing, waacking, streetdance, voire les nouvelles variantes du hip-hop. Amala Dianor leur offre un terrain de jeu (de jambes) universel et restitue leurs undergroundsrespectifs en mode dub, créant de nouvelles dynamiques impulsées par Awir Leon, magicien sonore nourri des vibes planétaires. Et si ce clubbing sans frontières atteint une véritable dimension verticale, les illuminations scénographiques de l’artiste visuel Grégoire Korganow n’y sont pas pour rien.
https://www.theatredelaville-paris.com/fr/spectacles/saison-24-25/danse/amala-dianor
DRESDEN FRANKFURT DANCE COMPANY
28 novembre – 20h
Ioannis Mandafounis remarque : quand les humains se soudent autour de concepts communautaires, la dystopie n’est jamais loin. À ce modèle générateur de violences, il oppose l’idée d’une rencontre à travers la différence, où deux groupes d’interprètes se rejoignent. Les uns sont les formidables danseurs de cette compagnie, héritière de William Forsythe, dont Ioannis Mandafounis a été longtemps un interprète particulièrement inventif ; les autres sont en fin de formation supérieure, prêts à s’élancer dans leur futur de jeunes professionnels. Sur le plateau, ils se saisissent des terrains qui s’offrent à eux pour construire des échanges fertiles. Ensemble, ils font surgir une mine de mouvements d’une folle virtuosité autant que d’une exubérante créativité. Une force nouvelle, vibrante, extraordinairement vivante, naît là, sous nos yeux
SÍLVIA PÉREZ CRUZ & JUAN FALÚ
7 novembre – 20h
Ensorcelante, adulée, sa voix nue aux multiples registres confère à sa musique un caractère naturel, étonnant de puissance et de lyrisme. Bercée par les chansons latino-américaines et ibériques, formée au classique et au jazz, marquée par le folk, le flamenco ou le fado, elle a construit une oeuvre irréductible à un genre. Remarquable conteuse musicale, elle enregistra huit albums solos dont 11 de Novembre et Granada, tous deux disques d’or. Compositrice et auteure reconnue, elle a signé les bandes originales des films Blancanieves de Pablo Berger, Cerca de tu casa d’Eduard Cortés (Prix Gaudí et Prix Goya) ou encore le film d’animation JOSEP, réalisé par l’illustrateur français Aurel pour lequel elle recevra le Prix Lumières 2021. Elle est récompensée de la meilleure composition musicale pour la production théâtrale Grito Pelao de la chorégraphe Rocío Molina ou encore par le Prix national des musiques actuelles du Ministère de la Culture espagnol en 2022. Artiste d’exception, elle s’impose comme une des voix les plus affranchies de son temps.
LE SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ
5 février – 20h
Envoûtant et mystérieux, Le Songe d’une nuit d’été se déploie comme une danse féerique où se mêlent passions ardentes et enchantements magiques. Cette pièce atemporelle captive les esprits et ouvre un monde où s’effacent les frontières entre réel et imaginaire. Dans un tourbillon de parades amoureuses et guerrières, des jeunes gens se débattent pour échapper aux contraintes qui pèsent sur leurs passions. Ils se lancent dans une « comédie des erreurs » où les quiproquos se multiplient et les émotions s’exacerbent. Mais au-delà des intrigues amoureuses, Le Songe d’une nuit d’été est une invitation à s’aventurer dans les recoins les plus secrets de notre imagination. Non pas que tout soit songe ou rêve ; mais parce que les lieux, ou les mondes, se succèdent, s’enchaînent, se font et se défont, se modifient et se contredisent en un mouvement où le haut et le bas, l’envers et l’endroit s’inversent sans cesse, dans l’espace comme dans les sentiments. Sommes-nous face à un rêve ou face à la réalité ? Peut-être plutôt à l’aube d’un nouveau monde.
https://www.theatredelaville-paris.com/fr/spectacles/saison-24-25/theatre/le-songe-dune-nuit-dete-1
Théâtre des Abbesses
LE SPLEEN DE L’ANGE
16 octobre – 20h
Après la (nouvelle) ronde, johanny bert crée aux abbesses un nouvel opus marionnettique et poétique autour de la figure de l’ange.
Imagine-t-on ce qu’est l’existence d’un ange voué à la vie éternelle ? Celui qui prend la parole ose sortir de l’invisibilité qui est son lot quotidien, même s’il n’a cessé d’être représenté en symbole de la perfection, de la sagesse, de la pureté, lui qui n’a pas de sexe défini. Il est venu pour chanter haut et fort que sa vie est un enfer, que ses ailes l’encombrent… L’immortalité, c’est l’ennui assuré ad vitam æternam. La fréquentation des humains qu’il protège et conseille est décevante puisqu’ils ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont d’être mortels… C’est la limitation qui donne de la valeur à l’existence… Devenu un personnage aux facettes multiples, il va chanter haut et fort son besoin de transgression.
UNE TRILOGIE NEW-YORKAISE
14 novembre – 19h30
Sur les traces de paul auster et de ses multiples avatars, igor mendjisky nous embarque dans le miroitement vertigineux et infini de ce thriller métaphysique.
En pleine nuit, le téléphone sonne. Daniel quinn décroche. Au bout du fil, un inconnu demande à parler au détective paul auster. Ce malentendu en ouverture du roman cité de verre est le point de départ d’un engrenage dans lequel l’auteur, le vrai paul auster, entraîne le lecteur au gré d’une enquête labyrinthique où les identités se démultiplient en un mouvement vertigineux. Ce mouvement, décliné dans deux autres romans, revenants et la chambre dérobée, igor mendjisky lui donne vie dans ce spectacle inspiré de la trilogie new-yorkaise. Entre polar, fresque métaphysique et histoire d’amour et d’amitié, à la fois drôle, vibrante et bouleversante, il dresse le portrait fascinant et paradoxal d’une ville bouillonnante, d’un univers foisonnant où tout est possible et où, pour citer l’auteur, « rien n’est réel, sauf le hasard ».
https://www.theatredelaville-paris.com/fr/spectacles/saison-24-25/theatre/une-trilogie-new-yorkaise
PSYCHODRAME
9 décembre – 20h
Des allers-retours entre fiction et réalité, patientes et soignantes, lieu d’enfermement et espace de jeu, pour retrouver une parole et un corps.
Mettre en scène pour guérir remonte à aristote et à la tragédie grecque, mais c’est jacob levy moreno, dans les années 1930, qui donne naissance à un théâtre thérapeutique d’improvisation. Jouer pour soigner. Faire « comme si ». Revivre et revisiter la scène du refoulé, du tabou, du traumatisme, un espace d’investigation pour lisa guez qui, forte de son expérience théâtrale en centre psychiatrique, en explore toute la puissance cathartique. Les six formidables comédiennes de psychodrame, tour à tour patientes et soignantes, ne font pas du théâtre documentaire mais inventent une fiction. Dans ce centre psychiatrique peuplé uniquement de femmes, elles mettent à jour les fantômes et les monstres qui hantent leur psyché et étouffent leur parole. En faisant jaillir de la vie et du désordre, elles remettent du sens là où il n’y en avait plus.
https://www.theatredelaville-paris.com/fr/spectacles/saison-24-25/theatre/psychodrame-lisa-guez
Théâtre des Champs-Elysées
Ballet national du Canada
15 octobre – 19h30
Pour sa nouvelle saison, la série TranscenDanses joue la carte de la fidélité. Crystal Pite viendra présenter en première française sa pièce Angels’ Atlas. Créé pour le Ballet National du Canada en 2020, la chorégraphe retrouve ici son langage chorégraphique puissant, où le mouvement surgit au plus profond du corps des danseurs. Chacun de leurs membres constitue une entité unique portée par une incroyable énergie renforcée par un travail sur la lumière particulièrement efficace, que ce soit dans les pas de deux ou les ensembles. Il y est question de vie, de mort, de la quête de l’infini, universelles questions qui ne peuvent que nous interpeler, individuellement et collectivement. Deux autres premières française signées des Canadiens James Kudelka et William Yong seront données également lors de la soirée.
https://www.theatrechampselysees.fr/saison-2024-2025/ballet-national-du-canada
Carolyn Carlson Compagny
23 octobre – 20h
« Nous ne sommes pas extérieurs à l’Univers ; nous sommes des graines évoluant en cycles et en rythme, comme les changements de saisons qui régissent chaque création. » C’est ainsi que Carolyn Carlson définit sa dernière grande création pour sa compagnie. The Tree est une réflexion poétique sur l’humanité et la nature, au bord du naufrage… Après Eau, Pneuma et Now, elle vient clore le cycle de pièces inspirées par Gaston Bachelard à l’américaine. La vision onirique de Carolyn Carlson et la virtuosité des danseurs font de The Tree une manifestation d’amour puissante et vitale à une nature au bord de l’effondrement, avec l’espoir d’une renaissance à la manière du Phénix qui renaît de ses cendres.
https://www.theatrechampselysees.fr/saison-2024-2025/carolyn-carlson-company
Les Siècles
8 novembre – 20h
Quand Les Siècles posent sur leur pupitre la partition de Daphnis et Chloé, les amateurs de Ravel se frottent les mains. L’on se souvient de leur enregistrement d’il y a quelques années, sur instruments historiques, qui avait marqué les esprits et raflé bien des prix. Commande de Serge Diaghilev à Ravel pour la compagnie des Ballets russes, l’œuvre, la plus longue du compositeur et considérée comme un des sommets de son corpus orchestral, connaît un succès jamais démenti. A Saint-Saëns en revanche d’ouvrir le bal avec sa célèbre Danse macabre, l’un de ses quatre poèmes symphoniques. Et qui de mieux que Sol Gabetta pour interpréter le premier Concerto pour violoncelle du même Saint-Saëns ? Particulièrement à l’aise dans ce répertoire, c’est justement par ce concerto qu’elle avait choisi d’entamer sa carrière discographique, avant de le réenregistrer tout récemment… avec Les Siècles bien sûr.
https://www.theatrechampselysees.fr/saison-2024-2025/les-siecles-gabetta
Orchestre de Chambre de Paris
14 novembre – 20h
Haydn Symphonie n° 1 Hob. I:1
Concerto pour violoncelle n° 1
Beethoven Symphonie n° 6 op. 68 « Pastorale »
Ce programme associe deux partitions de jeunesse de Haydn (dont son Concerto pour violoncelle n° 1, longtemps méconnu) à la célèbre Symphonie n° 6 « Pastorale », œuvre de la pleine maturité de son élève Beethoven. Lorsque Haydn compose sa Symphonie n° 1, à la fin des années 1750, il se conforme encore à la structure tripartite de l’ouverture à l’italienne baroque. Mais son élégance et son sens de l’éclat attestent déjà sa personnalité, laquelle s’affirme dans le Concerto pour violoncelle n° 1, daté du début des années 1760 et redécouvert en 1961 seulement. La Symphonie « Pastorale » (1808) est certainement la plus radieuse des partitions orchestrales de Beethoven, « plutôt expression du sentiment que peinture ». Le compositeur s’engage dans la voie de la musique à programme et projette ses états d’âme sur la nature : des idées que creuseront les compositeurs romantiques tout au long du XIXesiècle.
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Récital – Dmitry Masleev
7 décembre – 20h
Chopin Nocturne op. 9 n° 1, Nocturne n° 20 op. posth.
Polonaise n° 6 op. 53
Filtsch Impromptu, Adieu !
Liszt Danse macabre
Tchaïkovski Extraits des op. 71 et 72, Marche, Danse de la Fée Dragée, Intermezzo, Danse russe (Trépak),extraits de Casse-Noisette
Premier Prix du Concours Tchaïkovski en 2015, les apparitions que le pianiste russe a faites jusqu’à maintenant en France n’ont soulevé que louanges et plébiscites. Ce fut le cas lors d’un ébouriffant Concerto n° 1 de Tchaïkovski donné avec le National en 2020 puis de ses premiers récitals à la Roque-d’Anthéron, à la Philharmonie de Paris et ici-même la saison dernière lors de son premier grand récital. Le voici de retour avec un programme faisant la part belle au romantisme de Chopin et à l’art du ballet de Tchaïkovski. Quant aux audaces pianistiques de la Danse macabre de Liszt, elles nous montreront une autre facette de sa virtuosité.
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Dialogue des Carmélites
12 décembre – 20h
Basé sur une histoire vraie au temps de la Terreur, le chef-d’œuvre de Francis Poulenc s’appuie sur un scénario de Georges Bernanos, lui-même inspiré d’une nouvelle de Gertrud von Le Fort. L’ouvrage fut un immense succès lors de sa création à La Scala en janvier 1957, puis celle de sa première française à l’Opéra Garnier six mois plus tard (notamment par la présence scénique et vocale de Denise Duval et Régine Crespin). Il était pourtant risqué de faire des mystères de la foi un sujet d’opéra, qui plus est majoritairement servi par des voix de femmes. Mais la puissance émotionnelle du texte de Bernanos dont Poulenc conserva l’essentiel, la rigueur dramaturgique et la richesse du langage musical en font l’un des sommets de l’opéra français du XXe siècle. Poulenc, à la fois homme profondément « religieux » et compositeur « moderne », a su rendre dans ces Dialogues l’enjeu historique de la foi et du mystère sans en nier les tourments de l’âme et de la chair dans lesquels se mêlent orgueil et humilité, folie et réflexion, peur et don de soi. Fidèle à cet esprit, le spectacle imaginé par Olivier Py offre une vision intemporelle et bouleversante de chef-d’œuvre du XXe siècle.
Certaines des interprètes féminines seront de nouveau présentes pour cette nouvelle série de représentations mais dans des rôles différents. Si Véronique Gens conserve son rôle de Madame Lidoine, Patricia Petitbon sera ici Mère Marie de l’Incarnation, rôle tenu par Sophie Koch précédemment, celle-ci devenant Madame de Croissy dont l’incroyable scène d’agonie sur son lit suspendu est restée dans toutes les mémoires. Ces trois « créatrices » originelles sont rejointes notamment par Vannina Santoni (dans sa première Blanche de la Force) et Alexandre Duhamel. Au pupitre de cette reprise, l’américaine Karina Canellakis et en fosse les musiciens des Siècles.
Texte de la pièce de Georges Bernanos, adapté avec l’autorisation d’Emmet Lavery, d’après une nouvelle de Gertrude Von Le Fort et d’un scénario du Rev. Bruckberger et Philippe Agostini édité par Casa Ricordi Milan Srl.
Coproduction Théâtre des Champs-Elysées | Théâtre Royal de la Monnaie, Bruxelles
Avec le soutien d’Aline Foriel-Destezet, Grand Mécène de la saison artistique du Théâtre des Champs-Elysées
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Concert de Noël de Radio Classique
15 décembre – 20h
A l’image du célébrissime Concert du Nouvel An viennois, Paris a désormais son Grand Concert de Noël : un événement musical féerique et chaleureux, dans l’esprit des fêtes de fin d’année. Après le succès des éditions précédentes, deux nouvelles soirées sont proposées au Théâtre des Champs-Elysées pour faire vivre en musique la magie des fêtes au rythme des plus réjouissants chefs-d’œuvre du répertoire classique et des plus beaux chants de Noël.
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Récital – Dang Thai Son
8 janvier – 20h
Debussy Images, Livres I et II, Children’s Corner
Chopin Barcarolle op. 60, Nocturne en do dièse mineur op. posth., Nocturne en do mineur op. posth., Valse en mi majeur op. posth., Valse en mi bémol majeur op. posth., Valse op. 69, Valse op. 70 n° 1 et n° 2, Scherzo n° 2 op. 31
C’est un des grands princes du piano vivants dont les enregistrements de Chopin et Debussy, d’une classe incomparable, sont des modèles incontournables de beauté sonore et de sensibilité. Depuis l’année dernière, Dang Thai Son a repris le chemin des plus grandes salles françaises. Le vainqueur du Concours Chopin de Varsovie 1980 livre ce soir le cœur de son répertoire.
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Carnaval des animaux
19 janvier – 15h
Imaginée pour un public tout ce qu’il y a de plus adulte, la « Grande Fantaisie zoologique » que Saint-Saëns compose après sa Symphonie n°3 « avec orgue » parle aussi bien aux mélomanes en culottes courtes, qui comprendront seulement plus tard que la basse-cour s’incline ici devant Rameau, que les tortues lambinent sur des motifs d’Orphée aux enfers, que les éléphants écrasent Berlioz, etc. Mais avec ou sans ces références, petits et grands succomberont à la majesté du cygne comme à la féérie de l’aquarium, s’amuseront des bonds des kangourous ou des gammes hésitantes de pianistes débutants, reconnaîtront plusieurs comptines fossilisées…
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Théâtre Gérard Philippe
Une maison de poupée
16 octobre
En 1879, dans une petite ville de Norvège, Nora Helmer, femme au foyer frivole, se heurte aux conséquences d’un emprunt illégal qu’elle a contracté pour sauver la vie de son mari Thorvald. Lorsque celui-ci découvre la vérité, leur relation d’apparence parfaite se brise en mille morceaux. Nora réalise que sa vie n’a été qu’un mirage et décide de quitter Thorvald et leurs trois enfants.
Directrice artistique de la compagnie Plexus Polaire et du Figurteatret i Nordland situé sur les îles Lofoten en Norvège, Yngvild Aspeli mène un travail de création marionnettique aux frontières de plusieurs disciplines. Elle adapte ici le chef-d’oeuvre de son compatriote Henrik Ibsen, dans une version resserrée sur l’essentiel. D’abord narratrice, elle devient Nora qui revisite son passé, accompagnée par des marionnettes à taille humaine qu’elle manipule avec dextérité et malice. Étranges et comme figés dans le temps, les protagonistes semblent attendre qu’elle les réanime pour revivre sa propre histoire.
Une maison de poupée – TGP (theatregerardphilipe.com)
Les Deux Déesses
27 novembre
DÉMÉTER ET PERSÉPHONE, UNE HISTOIRE DE MÈRE ET FILLE
Autrice et metteuse en scène, Pauline Sales entreprend une réécriture contemporaine, théâtrale et musicale du mythe, qui raconte la naissance des saisons et porte aussi en lui beaucoup des sujets qui nous occupent aujourd’hui. Il y est question, entre autres, d’inceste, d’écologie, d’émancipation, de renaissance.
Dans une langue concrète et poétique, à travers des dialogues ciselés et incisifs, Les Deux Déesses propose une grande épopée en forme de comédie musicale. La pièce met au centre deux héroïnes qui surent tenir tête aux dieux et se retrouver envers et contre tout. Mêlant électro et acoustique, la musique participe au réalisme magique du texte qui nous conduit dans l’Olympe, sur terre et en enfer. Sur scène, avec quelques accessoires, les actrices et les acteurs passent à vue d’un rôle à l’autre et déroulent la fable – tantôt chantée, tantôt parlée – comme autant de tableaux visuels et sonores. Mêlant l’antique et le contemporain, s’amusant des anachronismes, le spectacle invente un univers décalé mais subtil et précis, qui revivifie cette fabuleuse histoire.
Les Deux Déesses – TGP (theatregerardphilipe.com)
Maison de la Radio et de la Musique – RadioFrance
Pianomania – Chopin / Liszt / Fauré / Ravel
5 octobre
C’est sur le ton du murmure que cette soirée se décline, célébrant l’une des inventions les plus poétiques du romantisme : le nocturne pour piano. L’Irlandais John Field, le premier, ouvre une voie que Chopin puis Fauré magnifieront. On goûte aussi aux déclinaisons de Ravel dans son Gaspard de la Nuit, de Liszt dans ses Harmonies du soir, tout en saisissant au vol les allusions de Bartók, Messiaen et Liapounov. Ces pages ne seraient-elles pas, pour reprendre le mot de Baudelaire, la voix de « la douce nuit qui marche » ?
Pianomania – Chopin / Liszt / Fauré / Ravel | Maison de la radio et de la Musique
Dukas, L’Apprenti sorcier – Beatrice Rana / Cristian Măcelaru
28 novembre
Nerveux, glissant de traits intrépides en romances sans paroles, le Premier Concerto pour piano de Mendelssohn séduit immédiatement par son inspiration échevelée. Il anticipe, par sa fougue et sa vélocité exaltée, l’atmosphère du scherzo de Paul Dukas, cet Apprenti sorcier dont la verve et le brillant enchantent comme au premier jour et qui reste le remède le plus efficace contre la sinistrose. La Suite de L’Oiseau de feu de Stravinsky donne de la voix, au cours d’une soirée façon feu d’artifice.
Dukas, L’Apprenti sorcier – Beatrice Rana / Cristian Măcelaru | Maison de la radio et de la Musique
Vivaldi, Les Quatre saisons – Amandine Beyer
8 décembre
On l’aime, le violon solaire de Vivaldi. Il suffit qu’il chante à tue-tête Les Quatre saisons pour que le miracle se produise à nouveau : ciels d’orage, vendanges, glaces hivernales, mille images surgissent, inégalables. Composés il y a trois siècles, ces concertos italiens résistent à tout et nous parlent parce qu’ils sont impétueux, vibrants, sensuels, libres, hors mode. Amandine Beyer et les siens déploient toute la panoplie vivaldienne : il n’y a pas mieux aujourd’hui.
Vivaldi, Les Quatre saisons – Amandine Beyer | Maison de la radio et de la Musique
Brahms / Ravel – Beatrice Rana
15 octobre
Il est parfois des rencontres insensées entre une œuvre et son interprète, où s’opère l’alchimie qui fonde les interprétations de légende. Ainsi, en 2013, au concours Van Cliburn, Beatrice Rana marque de son empreinte Gaspard de la Nuit, dans une vision fantasmagorique où l’on sent la flamme autant que la prouesse, au service d’une imagination débordante. La pianiste italienne, en résidence à Radio France, y revient aujourd’hui, la maturité en plus, et oppose à Ravel les élans hardis du tout jeune Brahms.
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Odéon – Théâtre de l’Europe
La Mouette
9 novembre à 20h
La Mouette fit d’abord un four en 1895, avant de remporter trois ans plus tard un succès triomphal dans la mise en scène de Stanislavski. Pour imposer une pièce alors si novatrice, il fallait en effet inventer un jeu différent, faire entendre à travers des histoires elliptiques la profondeur d’un monde tendu entre des désirs passionnés, des aspirations immenses, et l’étroitesse de la réalité, sa pesanteur mortifère. Cette Mouette s’inscrit dans le prolongement de l’Oncle Vania, que Stéphane Braunschweig a présenté à l’Odéon en 2020, et qui mettait en son cœur l’inquiétude écologique du docteur Astrov. Cette fois, c’est la pièce que fait jouer le jeune écrivain Treplev – une vision de fin du monde – qui devient le point névralgique de l’œuvre. Refoulée et moquée par les autres personnages, elle ne cessera de résonner jusqu’au dernier acte, même si ce qu’elle contient de pressentiment leur a échappé. À moins que, tel Claudius dans Hamlet, ils ne craignent de regarder ce qui les hante ? Dans cette société en sursis, celle des propriétaires terriens plus ou moins désargentés au milieu d’une Russie misérable, certains se jettent à corps perdu dans l’amour ou dans l’art, d’autres se retranchent dans le cynisme ou l’amertume, d’autres encore choisissent l’indifférence. Ils partagent néanmoins la même réalité: celle où les chasseurs tuent les mouettes par désœuvrement; celle où une actrice, Nina, survit à grand-peine après son aventure catastrophique avec un écrivain célèbre ; celle où Treplev renonce à sa révolte. Tchekhov semble renvoyer les spectateurs à cette question fondamentale : que faire de notre désir de bonheur dans un monde inacceptable et peut-être promis à l’écroulement ?
https://www.theatre-odeon.eu/fr/saison-2024-2025/spectacles-2024-2025/la-mouette-24-25
La Vegetariana
14 novembre à 20h
En s’inspirant de livres ou de films, Daria Deflorian, actrice et metteuse en scène italienne, crée un théâtre sur le fil, en équilibre entre la vie la plus quotidienne et des ouvertures oniriques, névrotiques, voire fantastiques. À partir de matériaux très variés, tous ses spectacles mettent en scène ces brèches de folie que nous contournons pour rester adaptés et normaux. Dès qu’elle a découvert le roman de l’écrivaine sud-coréenne Han Kang, La Végétarienne, elle a su que Yonghye, l’héroïne, s’imposerait à elle. Cette jeune femme banale, “tout à fait insignifiante” selon son propre mari, narrateur de la première partie du roman, fait un jour basculer sa vie et celle de ses proches. Suite à un rêve sanglant, elle jette toute la viande du congélateur ; désormais elle sera végétarienne. C’est le point de départ d’une transformation de plus en plus étrange, qui nous est ensuite racontée par son beau-frère, artiste sans succès bientôt obsédé par le nouveau corps de Yonghye, dans une dérive érotique parfois crue. La dernière partie donne la parole à sa sœur, manageuse d’un magasin de cosmétiques, qui affronte tant bien que mal les conséquences concrètes de ces désastres familiaux. Avec beaucoup d’humour et une extrême acuité sensible, Daria Deflorian fait des angoisses refoulées de nos sociétés normées et des marginalités qui nous habitent son terrain privilégié. En rendant hommage à ces existences contemporaines borderline, en sondant par le jeu leur poésie singulière, leur charge de désordre, leur puissance d’imagination, son théâtre résonne d’une grande tendresse pour une humanité du XXIe siècle en quête d’elle-même.
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Les Forces vives
29 novembre à 20h
En prenant pour matière les Mémoires de Simone de Beauvoir, la compagnie Animal Architecte ne cherche ni à célébrer une figure iconique, ni à proposer un biopic. À la croisée de la démarche documentaire et de la plongée en immersion dans des écrits souvent fulgurants, sept actrices et acteurs très différents réinventent par le jeu une vie qui ne cesse elle-même de se recréer et de se réécrire. Comment Simone de Beauvoir devint l’autrice de sa propre existence ; comment elle parvint, adolescente, à s’échapper du script imposé à une jeune fille de la bourgeoisie catholique française ; comment elle ne cessa de raconter, avec une lucidité au scalpel, ce que lui faisait le temps, ce que lui faisaient les êtres, ce que lui faisait le monde – telle est la matière de ces Forces vives, où quatre actrices passent, chacune à sa façon, par le “je” de Beauvoir à différents âges. L’existence de cette amoureuse de la vie rencontre un siècle de guerres : la Grande Guerre, dans l’enfance ; la guerre d’Espagne à l’horizon insouciant de sa vingtaine ; la Seconde Guerre mondiale, qu’elle et Sartre traversent au jour le jour ; enfin, la guerre d’Algérie, événement qui la saisit radicalement. De la lumière et de l’appétit de l’enfance à ces années plus sombres de tournant et de tourment – alors qu’elle atteint la cinquantaine, la vieillesse commence déjà à la hanter –, Animal Architecte entre en osmose avec la vitalité de celle que ses amis surnommaient le Castor. Et nous fait voir par le théâtre cette chose si mystérieuse, insaisissable, et qui nous est tellement commune: grandir, vieillir – devenir.
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d’après Le Deuxième Sexe, Cahiers de jeunesse, Mémoires d’une jeune fille rangée, La Force de l’âge et La Force des choses (tomes 1 et 2) de Simone de Beauvoir © Éditions Gallimard
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Théâtre de Poche – Montparnasse
La Tempête de William Shakespeare
22 octobre à 21h
Rescapés d’un naufrage, le Roi de Naples, son fils Ferdinand et le Duc de Milan sont dispersés sur une île inhabitée. Prospero, Mage éclairé, y exerce son Art mystérieux, auprès de sa fille Miranda, de son esclave Caliban et de son Esprit dévoué, le subtil Ariel.
Voici le moment pour lui de réparer l’affront qu’il a subi douze ans auparavant, alors que, régnant sur le duché de Milan, il s’en était fait chasser par son frère et par ceux qu’il tient aujourd’hui à sa merci. S’engage un combat haletant entre les forces occultes et la réalité, entre la vengeance et le pardon, entre le pouvoir et la liberté…
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La Fontaine en Fables et en Notes
23 octobre à 15h
Brigitte Fossey traverse les Fables en leur prêtant sa joyeuse énergie et son humour sensible.
Au piano, Danielle Laval se fait l’écho musical de La Fontaine avec les compositions de Rameau, Beethoven, Chopin, Nino Rota, Michel Legrand…
Entrez dans cette arche fabuleuse à la sagesse inaltérable !
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L’Homme qui Rit de Victor Hugo
28 octobre à 21h
«Ô tous puissants imbéciles que vous êtes, ouvrez les yeux. L’homme est un mutilé. Ce qu’on m’a fait, on l’a fait au genre humain». Ainsi parle Gwynplaine, à qui, enfant, les «Comprachicos» avaient fendu la bouche pour l’exhiber dans les foires. Adulte, il se découvre fils de Lord, et s’engage dans un combat politique que son visage, cassé pour déclencher l’hilarité, rend vain…
Artiste foraine, Geneviève de Kermabon explore avec son originalité sensible le célèbre récit de Victor Hugo.
https://www.theatredepoche-montparnasse.com/spectacle/lhomme-qui-rit
Gargantua
7 novembre à 19h
Gargamelle accouche, par l’oreille, de Gargantua qui tout de go s’exclame : « À boire ! ». Soucieux de maîtriser les appétits ogresques de son fils, Grandgousier lui donne pour précepteur Ponocratès, qui éduque son élève selon les principes humanistes de tolérance et de liberté. Devenu roi, Gargantua les appliquera jusque dans sa façon magnanime de faire la guerre. Rabelais vient nous conter en personne les frasques de son héros, avec sa verve irrésistible, où truculence et bon sens se mêlent pour le bien-être du cœur et de l’esprit. Couillons, Couillonnes, à vos ouïes !
https://www.theatredepoche-montparnasse.com/spectacle/gargantua-2
La Villette
Trilogie Cadela Força | Chapitre 1 – La Mariée et Bonne nuit Cendrillon
7 novembre à 20h
Révélation du Festival d’Avignon 2023 en première mondiale, la performance choc de l’autrice brésilienne Carolina Bianchi convoque l’histoire de l’art et un trauma personnel pour interroger et éprouver la mémoire des violences sexuelles faites aux femmes.
Viol et féminicide, les mots s’imposent et c’est toute leur épaisseur et leur matérialité que Carolina Bianchi et le collectif Cara de Cavalo restituent, au fil d’un spectacle imaginé en deux parties distinctes, pour deux états corporels différents. La Mariée fait référence à l’histoire tragique de l’artiste italienne Pippa Bacca, lancée en 2008 dans une performance qui lui fût fatale : une traversée des Balkans en voiture, habillée en robe de mariée, brutalement interrompue dans une forêt en Turquie, où la jeune femme est étranglée, violée et retrouvée morte. À partir de cette histoire, Carolina Bianchi tisse un entrelacs de récits, présenté au public comme une conférence où se bousculent références artistiques et histoires éprouvantes. Quant à Bonne nuit Cendrillon, c’est le nom cynique donné au Brésil à la drogue dite du violeur, qui prive de conscience et de notion du temps, dont Carolina Bianchi avale une dose sur scène, faisant glisser sa performance dans une autre dimension, une descente aux enfers.
Certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes et des personnes non averties.
https://www.lavillette.com/manifestations/carolina-bianchi-y-cara-de-cavalo
OIZO
17 novembre à 11h
Le spectacle OIZO, dont le sous-titre évocateur Exploration d’un monde de céramiques bavardes, donne de la voix aux objets. Ici, les céramiques papotent, prennent des postures clownesques, l’objet devient vivant et sensible.
Sous une lumière douce, une planète silencieuse s’éveille. Un paysage en friche, peuplé d’objets inanimés, qui semble à première vue inhabité. Deux cosmonautes débarquent et se questionnent, que peuvent nous raconter les objets ? D’où viennent ces céramiques aux formes étranges ? Comment faire entendre la vie microscopique qu’elles renferment ? Du caillou à l’organe, en passant par l’oeuf, les sculptures se révèlent à leurs yeux, leurs mains et leurs oreilles. Le monde des objets est un refuge sensoriel propice à la rêverie, il est un terrain de jeu pour écouter la poésie qui se loge dans le quotidien. OIZO convoque les arts plastiques, la marionnette et la création sonore sur scène, pour révéler à nos oreilles les histoires cachées des objets qui cohabitent à nos côtés, dans nos cuisines et dans nos chambres. OIZO est une invitation à écouter le vivant, une ode au sensible et au déploiement de la curiosité.
https://www.lavillette.com/manifestations/cie-ecoutilles-oizo
Canine Jaunâtre 3 – Ballet de l’Opéra de Lyon
14 décembre à 15h
Canine Jaunâtre 3, créé en 2018 pour la Batsheva Dance Company, entre au répertoire du Ballet de l’Opéra de Lyon. Avec cette pièce, la chorégraphe Marlene Monteiro Freitas orchestre une rencontre sportive du troisième type, brouillant les frontières entre l’humain, l’animal et la machine.
L’héritage des carnavals de son enfance au Cap-Vert imprègne tout le travail chorégraphique de Marlene Monteiro Freitas, où le dérèglement des genres et la confusion des identités sont de mise. Un travail qui se nourrit d’émotions propres à l’enfance – l’émerveillement, la découverte, le jeu – pour développer une puissance proprement organique. « Une chorégraphie est une forme vivante, imprévisible », aime-t-elle à dire, et c’est aussi le cas d’un match de tennis ou de tout autre compétition sportive. Car c’est au monde du sport, autre forme de dépassement de soi par la virtuosité corporelle, qu’elle s’intéresse dans Canine Jaunâtre 3, à cette grammaire de gestes et d’expressions, ces rituels codifiés et ces émotions contrastées dont la télévision et Internet ont contribué à fixer les images dans nos esprits. Les dix-sept coéquipiers-danseurs, tous floqués d’un même dossard numéro 3, et dont les visages cartoonesques semblent des éléments chorégraphiques à part entière, préfèrent nous entraîner avec eux, tels des automates, vers une autre réalité, où les frontières se brouillent entre l’humain, l’animal et la machine. Ce faisant, Canine Jaunâtre 3 fait montre d’une vitalité et d’une drôlerie absolument jubilatoires.
https://www.lavillette.com/manifestations/ballet-de-lopera-de-lyon-marlene-monteiro-freitas
Théâtre 71 Malakoff
Banquet Capital – d’après Karl Marx
16 octobre à 20h
1848, retour de manifestation au lendemain de la proclamation de la IIe République : réunis sur le plateau avec les comédien·ne·s dans une formidable énergie collective, retrouvez les grands leaders révolutionnaires et leurs joutes enflammées face à la naissance du capitalisme.
Cette version, qui n’est pas sans évoquer l’univers des Marx Brothers, est une émanation épurée et radicalisée du Capital et son Singe, créé il y a dix ans avec la même équipe. Sylvain Creuzevault s’empare en homme de théâtre de la question politique. Un questionnement tous azimuts est à l’œuvre, ne dédaignant pas la poésie ou l’absurde sans craindre la complexité, au plus près d’une pensée en ébullition. Une réjouissante assemblée générale dont les enjeux politiques sont encore les nôtres.
https://malakoffscenenationale.fr/theatre-71/programme/banquet-capital
Neandertal
13 décembre à 20h
Entre documentaire et fiction, le metteur en scène David Geselson nous embarque dans le quotidien d’un laboratoire où s’écrit une nouvelle histoire de nos origines : « l’encyclopédie invisible » qu’est l’ADN porterait les traces des bouleversements naturels mais aussi politiques qui ont influencé l’évolution de l’humanité. Aux côtés de ces hommes et femmes qui tentent de rester fidèles à leur utopie, on partage les espoirs et les défaites, les errements intimes et les affres existentiels, toujours autour de cette humanité qu’ils ont en commun. Comment éviter les écueils sur lesquels se sont échoués les grandes idéologies et les grands mythes ? Il leur faut sans cesse déchiffrer, questionner, commenter et débattre. Puis proposer une direction à suivre collectivement pour pouvoir vivre en paix.
https://malakoffscenenationale.fr/theatre-71/programme/neandertal
T2G (Théâtre de Gennevilliers)
Yoroboshi: The Weakling
8 novembre à 20h
Et si la vérité sortait de la bouche des poupées ? Pour sa venue en France, la dramaturge et metteuse en scène japonaise Satoko Ichiara propose une relecture contemporaine du bunraku, théâtre de marionnettes traditionnel japonais, caractérisé par la présence sur scène d’une narratrice, d’une musicienne et de marionnettistes. De son écriture ciselée, la dramaturge reprend le mythe ancien de « Shuntoku Maru », qui raconte l’histoire tragique d’un jeune garçon, abandonné par son père, devenu aveugle de tristesse et renommé Yoroboshi – « le faible ». Si dans la légende le garçon parvient à retrouver la grâce des siens en faisant preuve de sagesse, l’issue de ce conte moderne prend une tout autre couleur. Dans ce monde trouble où poupées et humains cohabitent étrangement, un père, son fils et sa nouvelle épouse sont confrontés à la violence de leur destin, inexorable et funeste. Par un dispositif scénique singulier dans lequel la distanciation fait loi, se pose la question de la responsabilité. Qui agit vraiment ? Les pantins inanimés aux traits faussement humains ? La narratrice Sachiko Hara qui conte l’histoire d’une voix blanche ? Les marionnettistes aux visages découverts qui manipulent à vue ? Dans cette mise en abyme déroutante, Satoko Ichiara interroge les dynamiques de domination intime et sociale. À la manière d’une catharsis moderne, la violence qui traverse les personnages déplace peu à peu nos regards sur notre propre condition. La marionnette, objet de tous les désirs, fantoche de théâtre, pantin social ou encore poupée sexuelle, devient alors le miroir de nos passions et projections les plus malsaines.
https://theatredegennevilliers.fr/la-saison/programmation/yoroboshi-the-weakling
Memory of Mankind
24 novembre à 16h
Comment se souviendra-t-on de l’humanité dans plusieurs millions d’années ? Cette question est au cœur des travaux d’un céramiste et archiviste autrichien, étrange personnage venu de Hallstatt situé à la lisière des montagnes, qui tente depuis dix ans de « sauvegarder » le savoir de notre civilisation sur des tablettes de céramique. De ce projet fou, Marcus Lindeen et Marianne Ségol déroulent le fil d’une réflexion puissante autour des enjeux de la mémoire collective et intime, du temps et de la narration. Dans un dispositif circulaire intimiste où public et performeur·euse·s sont assi·se·s ensemble, quatre personnages partagent leur expérience étonnante. À la voix du céramiste, s’entremêlent les récits captivants d’un homme atteint d’une forme rare d’amnésie et de sa compagne autrice qui tente d’écrire cette vie multiple et lacunaire. Un dernier personnage, un archéologue queer, interroge la subjectivité de ceux qui transmettent et propose une perspective radicale : mentir pour redonner une place aux oublié·e·s de nos sociétés. Faut-il nécessairement se souvenir de faits « réels » ? Après tout, la postérité en saurait peut-être davantage sur nous en apprenant comment nous aurions aimé mener nos vies ? Par un vaste travail de recherches et de réécriture, Marcus Lindeen et Marianne Ségol brouillent habilement les frontières entre fiction et réalité. Les quatre histoires issues de témoignages réels sont transformées en récits sensibles, poétiques et complexes. Véritable mise en abyme de nos fantasmes et réflexions sur le temps, cette expérience immersive de théâtre sans plateau remet en question notre obsession des archives, de faire l’Histoire, de raconter des histoires, pour vaincre la mort.
https://theatredegennevilliers.fr/la-saison/programmation/memory-of-mankind
Le Ring de Katharsy
La marionnettiste et plasticienne Alice Laloy revient cette année à Gennevilliers avec une nouvelle création grand format, convoquant les arts du cirque, de la danse, du jeu et de la musique. Dans un monde dystopique où les objets pernicieux règnent en maîtres, les êtres vivants s’affrontent sur le ring par le biais d’avatars, étranges créatures qui n’ont d’humanoïde que l’apparence. Venue soutenir ses champions, une foule de supporters objets-machines-marionnettes s’adonnent au spectacle bien huilé des encouragements, exultant sur commande. Dans l’arène, la violence va crescendo et les combats se succèdent, répondant aux règles précises et imparables du jeu vidéo. Rien ne semble pouvoir arrêter cette société aux ordres régie par la consommation, la compétition et la manipulation, jusqu’au moment où un grain de sable vient enrayer la machine, faisant de la révolte le dénouement inéluctable. En reprenant les rituels du catch et du jeu vidéo, Alice Laloy échafaude un monde troublant pour explorer les questions du vrai et du faux, du jeu et du réel. La fascination de la metteuse en scène pour les marionnettes, miroirs des dominations sociales, permet d’explorer encore un peu plus les relations de cause à effet, la recherche autour des corps, des matières et des objets. Avec Katharsy, libre à chacun de projeter ses propres visions, qu’elles soient politique, sociale ou artistique.
https://theatredegennevilliers.fr/la-saison/programmation/le-ring-de-katharsy
L’Azimut
Hamlet
19 novembre à 20h30 – Théâtre la Piscine
Avec les acteurs de Kobal’t, Shakespeare est une fête !
Le roi du Danemark est mort : son frère Claudius monte sur le trône et épouse en grande pompe la reine Gertrude, veuve du défunt. Hamlet, fils de Gertrude et du roi décédé, n’arrive pas à accepter ces noces incestueuses. Lorsque le fantôme de son père apparaît, la tragédie shakespearienne se met en marche…
Pour s’attaquer à Hamlet, il faut de l’audace, et l’acteur-metteur en scène Thibault Perrenoud n’en manque pas ! Placés en arc de cercle autour de la scène comme jadis le public de Shakespeare, on plonge tête baissée dans la spirale infernale qui conduit le royaume du Danemark à sa perte. Resserrée pour cinq comédiens, cette adaptation menée tambour battant regorge de trouvailles et de bonnes idées : un Hamlet au plus près des enjeux de la pièce de Shakespeare, énergique et contemporain !
« Un Hamlet bourré d’énergie. » Les Échos, 2020
« Thibault Perrenoud et son collectif Kobal’t dynamitent le Hamlet de Shakespeare. » Télérama, 2020
https://l-azimut.fr/evenements/hamlet
Pianoïd²
22 novembre à 20h30 – Théâtre Firmin Gémier / Patrick Devedjian
Deux pianos pour un seul homme : un défi tout en élégance
Avec Pianoïd², le pianiste Édouard Ferlet a imaginé un dispositif qui prend tout son sens lorsqu’on le découvre en concert. Au cœur d’une élégante structure métallique, deux pianos l’attendent : l’un est un piano à queue auquel il s’installe ; l’autre est un piano mécanique qu’il pilote à distance, et qui semble se mettre à jouer tout seul. En solo, mais à quatre mains, Édouard Ferlet explore toutes les possibilités sonores et rythmiques de cet insolite dialogue avec lui-même. Rapides, entêtantes ou planantes, ses mélodies enveloppantes nous charment instantanément : on est subjugués par cette proposition d’un nouveau genre !
https://l-azimut.fr/evenements/pianoid%C2%B2
Théâtre Ouvert
Le Temps des fins
17 octobre à 20h30
Plus qu’une histoire de forêt menacée de destruction, Le Temps des fins de Guillaume Cayet est une véritable fable écologique et poétique: chasseur mystique ou militant·es idéalistes, tou·tes sont lié·es intimement à ce lieu.
Un seul lieu, une multitude de destins: une forêt va être rasée pour construire, à la place, un lac censé alimenter une centrale nucléaire. Sur scène se succèdent un chasseur, des zadistes, une famille, tou·tes lié·es de différente manière à ce territoire. Le temps des fins s’interroge, en trois parties, au devenir de notre société contemporaine dans un monde voué au changement s’il ne veut pas « s’effondrer ». Une saga environnementale, où il est question de la fin d’un monde et du début d’un autre et où l’engagement politique se fait écologique.
Avec la forêt de Bure en tête, proche de là où il a grandi, Guillaume Cayet a imaginé un texte incarné par trois acteur·rices, qui cherche d’autres façons d’habiter le monde, face à la crise climatique. Avec ses rythmes galvanisants, la musicienne Anne Paceo composera pour un chœur présent sur scène, faisant basculer ces récits dans la dimension du mythe.
https://www.theatre-ouvert.com/spectacle/le-temps-des-fins
Drame Bourgeois
4 décembre à 19h30
C’est Louis et L.
C’est elle et lui.
C’est deux solitudes.
C’est deux itinéraires, deux errances entre deux saisons, entre deux villes, entre deux histoires.
Ils pourraient s’aimer, mais ils ne se connaissent pas.
Et déjà ils se séparent.
C’est juste l’histoire d’une femme et d’un homme (elle est autrice, lui musicien ; elle rentre à Londres, lui rentre de soirée) qui traversent le pont-neuf à Paris un matin, qui ne se croisent que du regard, qui reprennent leurs routes et qui fictionnent toute leur histoire d’amour, du premier verre au tout dernier. Leurs deux versions s’affrontent, se complètent, se tissent et s’emmêlent au fil de leurs deux errances dans la ville.
https://www.theatre-ouvert.com/spectacle/drame-bourgeois-2
Murmures
5 décembre à 20h30
C’est Lomane et Mélodie.
C’est deux meilleures amies.
C’était ?
Elles décident de mettre un terme à leur colocation et par la même occasion, à leur amitié.
Au fil des pièces de l’appartement désert qu’elles traversent une dernière fois pour s’assurer de n’avoir rien oublié, elles replongent dans les souvenirs, elles rejouent les temps forts et les lieux communs de leur histoire. Ce qu’il reste d’elles, ce que les murs ont encore à leur dire, juste avant la fin.
Cet ultime état des lieux pour essayer de comprendre où l’amitié est tombée en pièces.
https://www.theatre-ouvert.com/spectacle/murmures-2
Nous étions la forêt
21 janvier 2025 à 19h30
Le quotidien des habitant.es du bois de la Fermette se trouve bouleversé lorsque les services de la mairie annoncent vouloir y implanter un parc photovoltaïque. La Forêt devient alors tour à tour un terrain de dissensions et d’émulations hautement politiques, un catalyseur des crises qui secouent le corps social contemporain, le symbole mythologique d’un refuge fragile, durablement menacé par l’urgence climatique.
Par la puissance percussive de la langue proférée d’Agathe Charnet, l’incursion de chansons issues du répertoire lyrique ou populaire ainsi que de compositions originales, la fiction documentée se fait progressivement fable contemporaine opératique, chant d’amour et d’adieu, cri de résistance d’une génération de jeunes adultes face à la mémoire d’un monde en voie d’extinction.
Portée avec fougue et humour par six comédien.nes chanteur.ses, cette fresque musicale part à la rencontre du vivant qui peuple nos écosystèmes pour tenter de capter « une dignité du présent ».
https://www.theatre-ouvert.com/spectacle/nous-etions-la-foret
Les Amandiers
Sur l’autre rive
11 octobre
Dans La Mouette, mis en scène par Cyril Teste en 2022, les personnages de Tchekhov se débattaient avec leurs rêves avortés pendant qu’une fête battait son plein de l’autre côté du lac.
Avec Sur l’autre rive, le metteur en scène imagine que cette soirée, c’est celle donnée par Anna Pretrovna dans Platonov, pièce de jeunesse de Tchekhov, qui voit la mort des idéaux et l’échec flamboyant d’une génération. Son anti-héros, Platonov/Micha provoque, scandalise et fuit son malaise dans les amours et l’alcool. Autour de lui, une société petite-bourgeoise danse, se querelle et se confronte au vide. Inachevée et romanesque, cette partition chorale enchevêtre les souvenirs, les espoirs et les regrets, autour de la figure du cynique Micha. Un trouble poétique admirablement saisi par la traduction : le romancier et dramaturge Olivier Cadiot fait résonner avec acuité les mécaniques de l’âme qui hantent des personnages coincés dans leurs conditions sociales.
Sur l’autre rive — Anton Tchekhov – Nanterre-Amandiers
Consider the lobster
7 novembre
Venu couvrir le Maine Lobster Festival pour un magazine culinaire, le journaliste David Foster Wallace constate que les Américains mangent trop, mal et méchamment. Il décide alors de changer d’angle pour traiter de la violence faite aux animaux érigée en divertissement. Et il s’interroge avec malice : « Si l’on plongeait Homo sapiens dans une cocotte fumante, réagirait-il comme Homarus americanus en tentant de s’accrocher aux parois par tous les moyens ? » Sous sa plume, la fête du homard devient le reflet des défauts de notre société. Pour la metteuse en scène Yana Ross, aux origines lituanienne, juive et new-yorkaise, elle est le miroir cruel de nos ambiguïtés. Avec les comédiens du Théâtre Dramatique National de Lituanie, elle nous entraîne dans les coulisses de ce grand barnum, plongeant dans l’intimité de ceux qui le fabriquent et ceux qui le fréquentent. Une pièce décalée et débordante d’énergie mêlant les registres dramaturgiques pour mieux moquer cette société qui transige encore avec ses zones grises.
Consider the Lobster — David Foster Wallace – Nanterre-Amandiers
Les Fausses Confidences
27 novembre
Coup de foudre à l’Opéra ! Quand Dorante voit Araminte pour la première fois, il se jure de tout mettre en œuvre pour conquérir la riche veuve. Afin de s’en rapprocher, il se fait embaucher comme intendant de sa maisonnée. Problème : son désir se heurte aux ambitions matrimoniales de Madame Argante, mère d’Araminte, qui rêve de marier sa fille à un comte pour obtenir un titre de noblesse. Heureusement, il pourra compter sur l’aide de Dubois, son fidèle valet… Pour Alain Françon cette pièce réaliste à la critique sociale directe est certainement la plus romanesque et la plus radicale de Marivaux. En décidant de marier, le jour même de leur rencontre, un homme sans richesse et une veuve sans condition, le dramaturge bouscule sérieusement l’ordre social. Une quête désespérée d’amour et de vérité si singulière que ses pairs jugent alors la pièce immorale tandis que les pré-révolutionnaires en font une œuvre culte !
Les Fausses Confidences — Marivaux – Nanterre-Amandiers
Le Centquatre
Hamlet – dans les plis du temps
20 octobre – 20h
La metteuse en scène brésilienne Christiane Jatahy revisite Hamlet à la lumière d’enjeux contemporains, dans une mise en scène virtuose où théâtre et vidéo se conjuguent. Silhouette androgyne vêtue de noir, Clotilde Hesme incarne le prince de Danemark dans toute sa fascinante complexité.
Plongée dans les doutes – la conscience et l’inconscient – du célèbre héros shakespearien, la pièce Hamlet – Dans les plis du temps prend place aujourd’hui et campe le prince de Danemark en personnage féminin faisant face à son histoire et ses doutes, dans un appartement empli de fantômes. Gertrude (sa mère) et Ophélie (sa fiancée) l’encouragent à affronter son passé pour changer leur histoire et affirmer la possibilité d’un autre avenir. Les époques se croisent dans une mise en abyme vertigineuse, où la caméra est à la fois outil d’une quête de vérité et arme de défense : quelles ressources mobiliser pour passer à l’action et renverser le tyran ?
Christiane Jatahy, artiste internationale associée au CENTQUATRE-PARIS, poursuit son travail d’adaptation radicale de classiques au prisme d’un alliage unique entre théâtre et cinéma. L’essentiel du texte de Shakespeare et la trame des relations familiales de la pièce sont là, repensés d’un point de vue féministe, où le tyran à renverser est aussi le patriarcat. La tragédie du 16e siècle rencontre alors l’ambition qui traverse tout le théâtre de la metteuse en scène : identifier les leviers du changement.
https://www.104.fr/fiche-evenement/christiane-jatahy-hamlet.html
La Vague
10 décembre – 18h30
Inspirée d’une histoire vraie, La Vague met en scène les dérives d’une expérience que mène un professeur de lycée sur l’autocratie. En exposant les mécanismes de manipulation et d’emprise sur les plus vulnérables, la pièce sonne comme un cri d’alarme.
Pour faire comprendre à ses élèves comment un régime totalitaire peut s’installer progressivement, un professeur d’histoire mène une expérience grandeur nature au sein de la classe. Avec son symbole, son salut, son uniforme et ses règles, La Vague voit le jour. Mais ce qui n’était au départ qu’un simple jeu pédagogique va peu à peu échapper à tout contrôle et ouvrir à cette question vertigineuse : “Et vous, qu’auriez-vous fait ?”.
À travers une scénographie élégante et une mise en scène qui convoque la théâtralité de la propagande totalitaire, Marion Conejero engage un travail sur la jeunesse au cœur des grandes questions politiques et sociales. Dans un tourbillon fiévreux, le public passe du décor familier d’une salle de classe à celui plus angoissant d’une assemblée politique. En pointant les signes avant-coureurs et le caractère insidieux d’un tel embrigadement, cette dystopie alerte sur une menace encore aujourd’hui bien réelle.
https://www.104.fr/fiche-evenement/marion-conejero-les-chiens-andalous-la-vague.html
En une nuit – Notes pour un spectacle
16 janvier – 19h
Près de cinquante ans après la mort du réalisateur italien Pier Paolo Pasolini, quatre artistes se retrouvent sur une scène de théâtre et plongent dans la nuit de ce meurtre pour en faire un spectacle. Oui mais lequel ? Quelle histoire raconter et comment ?
Au cœur d’un décor reconstituant la plage d’Ostie, dans la grande banlieue romaine, où Pasolini fut assassiné une nuit de novembre 1975, quatre artistes s’interrogent sur la façon de raconter une histoire. La vie du poète, son meurtre, les combats qu’il a menés, les phénomènes contre lesquels il luttait se déploient en une multiplicité de récits. Reconstitutions, interrogations, confrontations et hypothèses agissent comme une tentative d’épuisement d’un lieu et d’un sujet.
En mettant en scène une réflexion au travail, En une nuit – Notes pour un spectacle épouse les contours mouvants d’un laboratoire où s’invente un théâtre différent, à la fois documentaire et fantasque, engagé et onirique. Portés par une écriture collective, les quatre interprètes imaginent une œuvre bouillonnante et inachevée, à l’image de celle de Pasolini, dont ils et elles portent haut l’héritage. La pièce a remporté le Prix du Jury et le Prix du Public Impatience 2023.
https://www.104.fr/fiche-evenement/en-une-nuit-notes-pour-un-spectacle-2024.html
Partout le feu
17 janvier – 19h30
Seule en scène, Stéphanie Aflalo incarne une militante écologiste et embrasse le flux incandescent des mots jetés sur le papier par Hélène Laurain dans Partout le feu, roman haletant qui charrie rage et colère face à la catastrophe climatique.
Laetitia, née 3 minutes avant sa sœur jumelle Margaux et 37 minutes avant l’explosion de Tchernobyl, est d’une génération rongée par l’éco-anxiété. Malgré des études dans une grande école de commerce, elle végète dans des Thermes en Lorraine, où l’État a décidé d’enfouir les déchets radioactifs produits en France. Avec sa bande, elle décide de mener un sabotage historique, préambule au grand incendie final.
Pour plonger au cœur des activismes contemporains et saisir l’urgence qui les guide, Hélène Laurain a écrit ce premier roman en vers libres, sans ponctuation. Texte rageur porté par une langue brute et rythmique, Partout le feu est mis en scène par Hubert Colas et incarné par la comédienne et performeuse hors-pair Stéphanie Aflalo, dont le public du CENTQUATRE-PARIS a pu découvrir les Récréations philosophiques, sous formes de conférences décalées et ludiques, en 2024.
https://www.104.fr/fiche-evenement/partout-le-feu.html
Théâtre de la Colline
Racine carrée du verbe être
19 octobre – 16h
Qui pourrait certifier que le monde n’est pas une illusion ? Racine carrée du verbe être, créé en 2022 à La Colline, raconte une semaine de l’existence de Talyani Waqar Malik quand, aux choix qu’imposent des événements, une direction a été prise plutôt qu’une autre.
Puisant dans sa propre histoire, Wajdi Mouawad dessine avec ce spectacle les ramifications variables, intriquant intime et politique, de l’arbre de vie d’un homme qui pourrait être celui de tout homme. Dans un miroitement de situations et d’enjeux, l’auteur metteur en scène et comédien explore tant les frontières de la physique et de la métaphysique que celles de la fiction avec une histoire hors normes, qui n’est pas telle qu’elle fut réellement mais telle qu’elle aurait réellement pu être. Ne nous sommes-nous pas tous un jour posé la question de savoir ce qu’aurait été notre vie si nous avions pris une autre direction ? Et si… ?
Racine carrée du verbe être | La Colline théâtre national
Six pieds sous ciel
7 novembre – 20h
Depuis plus de trente ans, Jacques Rebotier, poète, compositeur et metteur en scène, arpente les allées du langage, cueillant et recueillant de carnets de route en partitions de parole son flux, son grondement, son mystère. Il a ainsi développé des outils, en particulier une direction d’acteurs et une notation musicale spécifiques qui portent sur tous les aspects du phrasé, hauteur, intonation, vitesse, rythme, articulation, restituant les glissements du son et du sens. Il en nourrit ses spectacles avec humour et malice, redonnant langue à nos voix.
Rumeur du monde contre rumination du fil de notre pensée ; fracas des rues, guerres, réseaux sociaux, cafés, chœur des océans, nuages, tout contre cerveaux roue libre, en pensée baladeuse ; chaos extérieur versus chaos intérieur. Dans cette création, trois comédiennes nous accompagnent dans un voyage à travers des paysages mentaux. Lancées pleine vitesse dans la fusée de la pensée, elles nous invitent à saisir le monde par la langue pour trouver un sens, une direction, une sortie ?
Six pieds sous ciel | La Colline théâtre national
Limbo
16 janvier – 20h
Ses grands-pères sont blancs européens, ses grands-mères noires mozambicaine et indienne. Ses arrières grands-parents juifs portugais, mozambicains Makondé, indiens de Goa et chinois de Canton. Avec ce solo performatif, Victor de Oliveira nous livre l’histoire intime de ses origines plurielles et questionne sans détour, à l’aune de son métissage, l’esclavage, l’exil et les non-dits qui entourent la mémoire coloniale. Au cœur d’un dispositif vidéo donnant corps à sa silhouette comme à ses mots, s’affranchissant de la chronologie historique, l’acteur metteur en scène puise dans une mosaïque de souvenirs, d’interviews, de lectures et de rencontres pour créer une autofiction sociale universelle. Il interroge la notion d’altérité et met en lumière les zones d’ombre de l’Histoire, les disputes de la mémoire collective en témoignant de l’expérience de grandir dans l’incertitude.
Limbo | La Colline théâtre national
Re Chicchinella
15 janvier – 20h30
Après La Scortecata et Pupo di zucchero accueillis au printemps 2023 à La Colline, Emma Dante clôt sa trilogie inspirée du Conte des contes de l’écrivain napolitain du XVIe siècle Giambattista Basile avec une satire contemporaine universelle. Cette troisième fable est celle d’un roi qui s’essuie le postérieur avec une poule aux plumes douces et soyeuses qu’il croit morte. Mais le gallinacé, bel et bien vivant, s’agrippe à l’homme puis s’installe dans ses entrailles lui faisant pondre un œuf d’or par jour… une agonie pour le souverain épuisé, une aubaine pour la famille royale cupide et la cour égoïste !
Dans la langue fleurie du Sud de l’Italie et un jeu où le corps est central, la dramaturge palermitaine Emma Dante et ses comédiens tournent l’être humain en dérision, oscillant entre farce et tragédie, mêlant rire et cruauté, poésie baroque et fantaisie magique dans une critique sans concession.
Re Chicchinella | La Colline théâtre national