L’Autre
De Françoise Gillard et Claire Richard.
12/02/2015 à 20h au Théâtre du Vieux Colombier (Comédie-Française).
9 places, 9 euros.
L’Autre est un projet singulier, un appel au décloisonnement des arts né d’un désir d’ouverture et de rencontres. Après Signature, spectacle chorégraphique créé en 2010 avec la danseuse et chorégraphe Claire Richard, Françoise Gillard a rassemblé des comédiens de la troupe de la Comédie-Française pour se lancer avec eux dans une nouvelle aventure dansée. Dépassant les frontières de leur discipline, les acteurs vont travailler le mouvement et réinventer leur rapport au corps, des corps terriens ou caoutchouteux, généreux, aériens ou sportifs. Cette expérience – physique et intime – est aussi une manière de penser le collectif différemment, d’affronter sa propre altérité. Dans un décor mouvant et avec des supports vidéo, cet « autre », fascinant et redoutable, devient un terrain d’exploration aux perspectives multiples, artistiques, humaines et sociétales. En solo, en duo ou en groupe, ce corps de ballet atypique fait exploser les conventions dans une liberté créatrice réjouissante.
De la danse à la Comédie Française ? C’est avec impatience et curiosité que nous attendons de voir ce spectacle inédit !
Badke
KVS / Les Ballets C de la B / A.M. Qattan Foundation.
Koen Augustijnen, Rosalba Torres Guerrero, et Hildegard de Vuyst.
17/04/2015 à 21h au Centquatre.
1 place, 12 euros.
Issus d’horizons aussi divers que la danse classique, le hip-hop, la capoeira ou le cirque, dix performeurs palestiniens revisitent la dabke (« coup de pied », en français), danse folklorique arabe. En décuplant sa force de joie, ils l’érigent comme un rempart à l’égoïsme et à la dissimulation.
Badke est une manifestation dansée de l’esprit palestinien, un témoin de la résilience d’un peuple…
La Bayadère
Musique de Léon Minkus, chorégraphie de Marius Petipa, danse Irina Kolesnikova.
11/03/2015 à 20h au Théâtre des Champs-Elysées.
11 places, 20 euros.
Marius Petipa est un danseur, maître de ballet et chorégraphe français ayant vécu une grande partie de sa vie en Russie. Il a chorégraphié de nombreux ballets aujourd’hui entrés dans le répertoire classique, comme La Belle au bois Dormant, Casse-Noisette ou Le Lac des Cygnes. Créé en 1877, La Bayadère est une de ses œuvres phares, bien qu’elle soit longtemps restée inconnue en Occident. Se déroulant en Inde, ce ballet met en scène les conflits classiques du ballet romantique : amour, jalousie, vengeance.
A découvrir ou redécouvrir, avec la grande Irina Kolesnikova.
L’Histoire de Manon
Chorégraphie de Kenneth MacMillan, musique de Jules Massenet.
20/05/2015 à 19h30 à l’Opéra Garnier.
4 places, catégorie 3, 30 euros.
Inspiré par les héros mythiques de Manon Lescaut de l’abbé Prévost, Kenneth MacMillan exprime sa fascination pour les personnages égarés et les sujets dramatiques. Le chorégraphe suit fidèlement la trame du roman et restitue l’histoire tragique de cet être sensuel et ingénu, moins responsable que victime de son propre sort. Dans le Paris de la Régence, la société bourgeoise s’enivre dans le luxe et les plaisirs faciles. Emportée dans ce tourbillon, Manon ne sait pas résister aux tentations, entraînant dans sa chute le fidèle Des Grieux. Le chorégraphe construit son ballet sur une mosaïque d’extraits de Massenet trouvant dans sa musique toute la théâtralité, la fraîcheur et le romantisme nécessaires à cette grande fresque dansée. Les scènes de foule et de bal succèdent aux pas de deux passionnés jusqu’à l’issue sublime et tragique du ballet.
Ce spectacle est un chef d’oeuvre.
Le Lac des cygnes
Mis en scène et chorégraphié par Rudolf Noureev sur une musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski.
19/03/2015 à 19h30 à l’Opéra Bastille.
10 places, catégorie 4, 33 euros.
Puisant aux sources des anciennes légendes nordiques, où de jeunes filles sont transformées en cygnes par un terrible maléfice, Tchaïkovski compose en 1876 son premier ballet, Le Lac des cygnes, d’une singulière douceur et mélancolie. Comme en écho à sa propre expérience, où l’amour rêvé demeure impossible, la partition se place sous le thème de la fatalité. Mais l’oeuvre restera incomprise jusqu’à ce que Marius Petipa lui donne sa propre lecture chorégraphique en 1895. Il déploie pour le corps de ballet féminin, avec le concours de Lev Ivanov, de majestueuses figures et crée le mythe de la danseuse-cygne, qui deviendra la ballerine par excellence. Dans la version que Rudolf Noureev imagine pour le Ballet de l’Opéra en 1984, le prince Siegfried prend toute son ampleur psychologique. Personnage romantique et déchiré, il fuit une réalité imposée pour se réfugier dans un monde imaginaire et fantastique. Il introduit également la figure de Rothbart, précepteur manipulateur et machiavélique, donnant une dimension plus complexe à ce chef-d’oeuvre du ballet d’action.
C’est tout simplement le plus célèbre de tous les ballets. C’est l’idéal pour découvrir le monde de la danse classique. La qualité des costumes et des danseurs de l’Opéra de Paris sauront honorer la chorégraphie de Rudolf Noureev, lui même ancien de danseur de cette même compagnie.
Paquita
Chorégraphié par Pierre Lacotte sur des musiques de Ludwig Minkus et Edouard Marie Deldevez.
11/05/2015 à 19h30 à l’Opéra Garnier.
4 places, catégorie 3, 30 euros.
Paquita de Joseph Mazilier enchanta Théophile Gautier à sa création à l’Opéra de Paris en 1846. Carlotta Grisi en fut l’une des principales interprètes et Marius Petipa fit voyager le ballet jusqu’en Russie, où il en donna une nouvelle version en 1882. Peu à peu disparu de la scène de l’Opéra, Paquita fut reconstitué avec ferveur par Pierre Lacotte en 2001. Intrigues, enlèvements, secrets de famille rythment cette œuvre trépidante où les danses de caractère et la pantomime se mêlent à une technique exigeante. Les somptueux décors et costumes participent à créer un spectacle haut en couleur qui se déploie dans l’Espagne pittoresque du XIXe siècle.
Ce ballet fait également partie de ceux qu’on nomme « les grands classiques ». Moins célèbre que Le Lac des cygnes ou Casse-Noisette, il est tout aussi impressionnant et entraînant que ces derniers. Également un très beau ballet pour s’initier à la danse classique.
Robyn Orlin : « At the same time we were pointing a finger at you, we realized we were pointing a finger at ourselves… »
Chorégraphié par Robyn Orlin, interprété par la compagnie Jant-Bi de Germaine Acogny.
28/03/2015, 20h30 au Théâtre de la Ville.
5 places, 12 euros.
Difficile d’imaginer contraste plus marqué que celui existant entre Germaine Acogny et Robyn Orlin. Toutes deux chorégraphes. Toutes deux africaines. Et de très fort tempérament. Germaine Acogny est héritière de Maurice Béjart, conceptrice d’une codification des pas de la danse moderne du continent noir. Depuis 1998 sur la côte du Sénégal, elle reçoit de jeunes danseurs de toute l’Afrique dans son école. Robyn Orlin est sud-africaine, blanche, expérimentatrice des écritures scéniques de la performance. Ainsi décape-t-elle les représentations post-coloniales de la société de l’après-apartheid. Sans ménagement, avec un humour féroce, elle bouscule les images installées, y compris celles que les Noirs aiment entretenir d’eux-mêmes.
Quand la première invite la seconde à chorégraphier une pièce avec les meilleurs éléments qu’elle a formés, on obtient une œuvre exceptionnelle et explosive. Un grand moment de fête.