Bureau des Arts

Catalogue des spectacles – Tirage d’Hiver

Vous pouvez trouver ici le catalogue visuel des spectacles proposés par le BdA pour le prochain tirage !

Théâtre

Théâtre de l’Athénée


Le Misanthrope

Description

Le Misanthrope, comme le disait Louis Jouvet, « c’est la comédie d’un homme qui veut avoir un entretien décisif avec une femme qu’il aime et qui, au bout de la journée, n’y est pas parvenu ». Alceste, champion de la sincérité, est épris de Célimène, jeune veuve mondaine tout à la fois superficielle, profonde et attirante, courtisée par tout ce que Paris compte de courtisans infatués. Dans ce chef-d’œuvre beaucoup plus étrange qu’on ne l’imagine, tout est jeu de pouvoir au détriment de l’autre, amours, ambitions et amitiés déçues, avec en toile de fond cette question lancinante : jusqu’où peut-on aller dans la sincérité, le « parler vrai », sans se mettre tout le monde à dos ? Ni comédie, ni tragédie ; ni Philinte, ni Alceste. L’énigme reste ouverte et Georges Lavaudant continue son exploration des classiques, au plus près des mots et des corps.


Les Contes de Perrault

Description

Nouveau défi pour la metteuse en scène et serial enchanteuse Valérie Lesort, multiprimée aux Molières : Les contes de Perrault. Après les succès de 20 000 lieues sous les mers et Le voyage de Gulliver, elle reprend la féérie lyrique d’Arthur Bernède et Paul de Choudens, parue en 1913, où se rencontrent les personnages des contes atemporels comme Cendrillon, Barbe-Bleue ou encore la fée Morgane… Cette folle histoire teintée de poésie, d’humour et de cruauté, est portée par la musique de Félix Fourdrain et la fantaisie de l’orchestre des Frivolités Parisiennes. Une création rythmée, épique et burlesque, pour le bonheur de tous.


Théâtre de Châtillon


Insomniaques

11 mars – 20h30

Théâtre de Châtillon


https://www.theatreachatillon.com/lagenda/insomniaques

Description

Un homme et une femme, mènent une enquête sur un massacre de tirailleurs sénégalais par les nazis en 1940. Mêlant écriture documentaire et théâtre d’objet, Insomniaques, nouvelle création de la compagnie Avant l’averse, sonde de façon inédite ce tragique mystère historique et ses répercussions au présent.

Qu’est-ce qui nous empêche de dormir ? Lors de l’écriture d’un livre sur la vie quotidienne des soldats allemands à Rouen sous l’occupation, Jean Michel et Flora, deux habitant‧es de Rouen au sommeil agité, découvrent une photo qui fait dévier leur projet : l’une des rares traces d’un massacre de Tirailleurs et de civils noirs qui a eu lieu le 9 juin 1940, à l’arrivée de l’armée allemande dans la ville. Le massacre, oublié pendant des dizaines d’années est remis en lumière, petit à petit, par l’enquête qu’ils mènent avec méthode.

En se confrontant à une stratigraphie faite de matières évocatrices, trois interprètes au plateau dévoilent, couche après couche, entre mots, images et percussions, comment l’Histoire est écrite ou tue. Insomniaques part à la rencontre de nos fantômes et des causes politiques de nos insomnies.

COUP DE COEUR ❤️ DE CAROLINA

Richard III

Description

Inspirée par le théâtre Bunraku traditionnel japonais, cette adaptation marionnettique de l’œuvre de Shakespeare par la compagnie La poupée qui brûle donne à voir et à entendre de manière inédite ce classique indémodable du répertoire théâtral.

« Monter cette pièce c’est donner à voir le pouvoir, la hiérarchie, le mouvement et le renversement d’un système de jeu et d’un roi tout à la fois. » témoigne le metteur en scène Yoann Pencolé dans son journal de création.

Et pour rendre compte de toute la misanthropie de Richard, il a imaginé une mise en scène audacieuse où le rôle-titre serait porté par le seul acteur présent au plateau et entouré de 22 marionnettes à taille humaine manipulées par trois danseurs marionnettistes et mises en mots et en sons par deux narrateurs porteurs de voix.

Entre jeu, chorégraphie et manipulations, Yoann Pencolé tire les ficelles de cette aventure épique et met en lumière l’ascension sanguinaire et la chute d’un monstre.

Richard III nous emporte dans ses filets, happés par le mouvement continu de cette épopée tragique où grandes émotions, jeux de pouvoirs, intrigues, mensonges et trahisons sont légion et dévorent tout sur leur passage.


Les Méritants

11 avril – 20h30

Théâtre de Châtillon


https://www.theatreachatillon.com/lagenda/les-meritants

Description

Sous la forme d’une comédie postapocalyptique vivante ou presque, Julien Guyomard interroge notre société et les sempiternels préceptes libéraux dont la méritocratie. Une pièce étonnante et satirique… mais pas seulement.

L’apocalypse zombie a eu lieu. Un nouvel ordre social est en train de s’inventer. Les humains et les morts-vivants doivent cohabiter. Le monde est coupé en deux. D’un côté, les survivants, retranchés derrière leurs barricades, de l’autre, les zombies, peut-être nos doubles monstrueux, faisant… leurs trucs de zombies. Forcés à vivre ensemble, les deux groupes se heurtent aux murs d’une société à deux vitesses. Un jour, Clairvius, un zombie super sympa, très doux et surtout éminemment fréquentable, parvient à passer de l’autre côté, à intégrer le comité central dirigé par les humains. Clairvius réussit : il porte désormais un masque vivant sur sa peau de zombie.

Mais si un zombie réussit, gagnant ses galons de cadre sup’, qu’est-ce qui empêche les autres d’y arriver ? Les zombies méritants sont-ils les bienvenus ? Ou l’ascenseur social serait-il légèrement enrayé ?

Tissant une dystopie aux échos multiples à nos société, Julien Guyomard et sa bande d’interprètes réussissent le tour de force de mettre à nu avec loufoquerie et grande intelligence les processus de domination à l’œuvre dans nos rapports sociaux sous couvert d’égalité des chances et de la promesse du bonheur pour tous. Et sans oublier au passage d’envoyer valdinguer le diktat des idéologies prégnantes. Stupéfiant !


Théâtre de la Colline


Golem

15 mars – 20h

Théâtre de la Colline


https://www.colline.fr/spectacles/golem

Description

Après avoir créé House en 2023, Amos Gitaï revient à La Colline avec un nouveau spectacle sur le Golem. Figure légendaire issue de textes kabbalistiques, le Golem est une créature d’argile créée pour protéger la communauté juive en réaction aux persécutions. Avec cette création théâtrale, inspirée d’un conte pour enfants d’Isaac Bashevis Singer, de textes de Joseph Roth, Léon Poliakov, Lamed Shapiro, et des biographies de comédiens, Gitaï superpose ce mythe aux interrogations contemporaines sur le rapport entre création et destruction, entre progrès et désastre, créant une parabole sur le sort des minorités.
Sur le plateau du théâtre, c’est une véritable mosaïque sensorielle d’histoires et de témoignages qui se déploie, portée par une troupe cosmopolite de comédiens et de musiciens, aux langues, aux origines et aux traditions plurielles.


T’embrasser sur le miel

5 avril – 20h00

Théâtre de la Colline


https://www.colline.fr/spectacles/tembrasser-sur-le-miel

Description

Siwam et Emad habitent tous deux en Syrie. Ils communiquent par vidéos interposées, mais plutôt que de se contenter de simples nouvelles de leur quotidien ou de montrer la tragédie qui les entoure, ils inventent un jeu : créer de petits spectacles filmés l’un pour l’autre. Nourries d’un imaginaire libérateur, leurs saynètes bricolées dans leurs appartements respectifs ouvrent une brèche dans le réel chaotique sous les bombes et inventent des possibles comme autant d’échappatoires face à l’abîme.
Qu’est-ce qui est sublime et qui meurt ? Qu’est-ce qui s’en va ? De quoi doit-on dès à présent faire le deuil ? Tandis que les guerres se rapprochent et que nous ne cessons de nous éloigner, le réalisateur Khalil Cherti suggère avec sa première création théâtrale adaptée de son court-métrage éponyme, que créer pour l’autre, inventer et réinventer nos liens les uns aux autres, reste toujours une question de survie.

COUP DE COEUR ❤️ DE JOSEPH

Petit avant goût de la scénographie : la scène est en bifrontal, vous aurez donc le point de vue de Siwam avec Emad en visio ou inversement en fonction de votre choix de gradin.

Save the date : pour ceux intéressés, deux étudiantes en philosophie organisent un café philo ouvert à tout public au théâtre de la Colline le 22 mars à 15h30 dont la discussion portera sur des sujets abordés par la pièce. Je ne peux que vous inviter à y participer et à aller ensuite faire l’expérience de la pièce par vous-même !


Comédie Française


Le soulier de satin

Description

Œuvre monumentale de la littérature, du théâtre et pour le public, écrite de 1918 à 1923, Le Soulier de satin n’est créé qu’en 1943, à la Comédie-Française, par Jean-Louis Barrault qui déploie alors tous les efforts et affronte tous les risques pour obtenir l’autorisation de Claudel et la faire jouer en pleine occupation allemande.
Ce « drame d’amour » en forme de traversée de vingt ans, construite en quatre journées, narre l’histoire de Rodrigue et Doña Prouhèze, épouse du gouverneur Don Pélage, à l’époque des conquistadors et des navigations sur des mers plus ou moins connues. « Nous nous sommes attaqués à cette épopée avec humilité et gourmandise, dit Éric Ruf, approchant le secret du poète caché au sein de ces quatre Journées, ou comment Claudel inscrit-il ses amours illicites dans une liturgie aussi savante que personnelle. » La langue de l’auteur avec laquelle le metteur en scène chemine depuis toujours – sa musicalité et son faste – lui semble avant tout extrêmement concrète. Elle se déploie dans une scénographie s’appuyant sur le rapport historique entre la machinerie de théâtre et la marine à voile, faisant la part belle à ces mots du préambule au Soulier : « Il faut que tout ait l’air provisoire, en marche, bâclé, incohérent, improvisé dans l’enthousiasme ! Avec des réussites, si possible, de temps en temps, car même dans le désordre il faut éviter la monotonie. L’ordre est le plaisir de la raison : mais le désordre est le délice de l’imagination. ». Au cœur de cette adaptation d’environ 7 heures et dans le souvenir de Peer Gynt qu’Éric Ruf avait monté en 2012, la joie sera le guide pour cette immense pièce de troupe.


La Cerisaie

Description

Au crépuscule d’un empire féodal qui rebat ses cartes politiques et sociales au tournant du XXe siècle, la Cerisaie est un havre de beauté ; l’auteur russe cristallise en elle les tiraillements de la fin d’une époque. « Il faut que tout change pour que rien ne change » énonce Tancredi dans Le Guépard de Tomasi di Lampedusa, filmé par Visconti. Clément Hervieu-Léger y reconnaît la sensibilité de la communauté inventée par Tchekhov.
Acculés à la vente, Lioubov – qui vient de rentrer de Paris – et les siens n’ont pas compris l’urgence de la situation. Les habitudes, comme les souvenirs d’enfance, d’une classe aristocratique que tout semblait jusque-là épargner les ont rendus incapables de clairvoyance, et ce malgré les mises en garde du marchand Lopakhine, fils d’un ancien moujik qui rachètera finalement la propriété aux enchères.

Après avoir monté Molière et Goldoni, Jean-Luc Lagarce et Frank Wedekind, Clément Hervieu-Léger en vient à cette pièce, écho des mouvements de notre société, miroir des complexités de nos vies : « Je crois en la vertu du répertoire, dès lors que nous le considérons comme un bien commun qui nous permet d’élargir toujours notre vision de la société et notre inscription dans l’Histoire. » Cette Cerisaie, le metteur en scène la porte intimement en lui depuis longtemps. C’est dans un esprit de troupe qu’il souhaite investir avec ses camarades comédiens ce théâtre qui sublime le naturel et le sensible. Qu’il s’agisse de l’amour de Lopakhine pour la cerisaie et sa propriétaire, des idéaux politiques de l’éternel étudiant, du sérieux laborieux de la jeune Varia ou de la fidélité du vieux serviteur Firs, tous disent à la fois la nostalgie et l’avenir, l’abandon et le renouveau.


Macbeth

Description

Entrée au Répertoire en 1985,dans une mise en scène de Jean-Pierre Vincent pour la Cour d’honneur au Festival d’Avignon, cette tragédie de la nuit continue de fasciner tant par la densité de son action, éminemment sanguinaire, que par la place donnée au surnaturel. La metteuse en scène italienne, dont les créations sont très présentes ces dernières années sur les scènes de théâtre et d’opéra, s’intéresse au destin du général Macbeth à qui trois sorcières ont prédit qu’il accèderait au trône. Dès lors, obsédé par la prophétie, il commet le régicide avec l’aide de son épouse. Au meurtre de Duncan, roi droit et généreux, succède celui de son ami Banquo, témoin gênant. Le couple ploie sous la culpabilité et sombre dans la folie, comme si le roi usurpateur et Lady Macbeth – obnubilée par ses mains qu’elle voit tachées de sang – représentaient une même figure de la complexité humaine. Depuis l’annonce des trois sœurs fatales à la scène inaugurale (« L’immonde est beau, le beau immonde / Planons dans le brouillard et dans les miasmes du monde »), l’entièreté de la pièce est soumise à une confusion des valeurs qui fait s’étendre l’intime aux mondes moral et politique : entre le bien et le mal, mais aussi entre raison et folie, réel et apparence, soif de pouvoir et transgression, vie et mort, masculin et féminin … Silvia Costa imagine un espace métaphorique, comme une entrée dans le labyrinthe de la conscience du roi. Macbeth, pour qui « la vie n’est qu’un fantôme errant », se découvrira lui-même tandis qu’il fera l’apprentissage de ses pulsions les plus obscures.


Une Mouette

Description

130 ans ont passé et la pièce, certainement la plus jouée de l’œuvre de l’auteur, est sans cesse reprise, traduite, adaptée. C’est dans la tradition d’une réappropriation permanente des grands textes que se situe Elsa Granat, abordant les « classiques » en s’intéressant à leur capacité à toucher un public contemporain.
Nouvelle artiste associée du Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis, où elle présentera en septembre 2024 sa prochaine création, elle envisage sa Mouette en lien avec la dimension historique de la Salle Richelieu, puisant dans la propre mémoire théâtrale des acteurs et des actrices la richesse d’incarnation des personnages de Tchekhov. Sa pièce s’ouvre sur le passé d’Arkadina, comédienne solaire qui compte parmi les rares figures féminines créatrices dans le répertoire. On la découvrira à ses débuts, au travail, vouée à son art sous les yeux du jeune Tréplev, son fils dont elle rejette aujourd’hui les velléités d’impulser un théâtre nouveau. Arkadina est une mouette accomplie, double de Nina à l’orée de sa carrière, dont Tréplev est épris mais qui aime Trigorine, l’amant d’Arkadina… Les relations en jeu dans la petite communauté réunie à la campagne, assommée par l’ennui de la villégiature, seront ainsi dépliées selon des angles multiples, à la lumière de la question centrale pour la metteuse en scène : «Pour s’accomplir soi, faut-il créer tant de chagrin?»


Bérénice

18 avril – 20h30

Théâtre du Vieux-Colombier


https://www.comedie-francaise.fr/fr/evenements/berenice-2425

Description

Bérénice ouvre de multiples voies de réflexion à cet artiste dont le théâtre interroge l’histoire européenne, la prégnance des discours politiques en portant une attention particulière à la dimension humaine que la littérature rescelle. La tragédie de Racine lui offre une intrigue réduite à sa plus simple expression, concentrée sur la déroute des sentiments.

Devenu empereur de Rome à la mort de son père, Titus doit revenir (ou pas) sur sa promesse de mariage faite à Bérénice car le Sénat réfute toute union avec une reine étrangère. Guy Cassiers oppose une Bérénice forte à la lâcheté de Titus et de son ami Antiochus, également épris d’elle. Ce sont deux hommes de pouvoir qui se présentent en victime de la situation.

Ainsi, cette pièce, créée à la Comédie-Française en 1680, est représentée dans une forme des plus novatrices, signant l’alliance d’un grand classicisme dans le texte et d’une remarquable modernité visuelle. Reconnu pour sa maîtrise des technologies de l’image et leur imbrication dans les enjeux dramaturgiques, Guy Cassiers imagine le lieu de l’intrigue, une « antichambre où le temps semble suspendu », en évolution permanente selon les états psychiques des personnages. En choisissant de faire interpréter Titus et Antiochus par un seul acteur, comme leurs confidents respectifs, il plonge la scène dans le désordre des perceptions. L’entièreté du plateau est rendue à la fantasmagorie, en premier lieu celle de Bérénice perdant toute emprise sur la réalité.


Théâtre de l’épée de bois


La mort d’Empédocle (fragments)

28 février – 21h00

Théâtre de l’épée de Bois (Cartoucherie)


https://www.epeedebois.com/un-spectacle/la-mort-dempedocle

Description

La vie et l’œuvre d’un poète ne se laissent limiter ni par l’espace ni par le temps, parce que leurs racines sont ailleurs. Elles ont bien pourtant, une genèse commune : elles se déroulent et se composent sur la terre et dans l’histoire, c’est-à-dire dans leur « actualité » et poursuivent leur existence dans les rapports qu’elles entretiennent avec leur « avenir »- avec le temps de ceux qu’elles interpellent au-delà de la mort.

Parce qu’il sait voir la réalité sous tous ses aspects – la réalité de son temps comme celle au-delà du temps- Hölderlin est allé jusqu’au bout de ses forces pour la saisir dans sa totalité, dans sa plénitude. Confondue avec la vie même, son expérience en a fait éclater les limites et, transmuée en œuvre, elle peut devenir nôtre si nous savons entendre enfin le dialogue de l’Homme et de l’œuvre.

“Bernard Sobel met en jeu, de main de maître, cette épopée philosophique de haut voltage. […] Entrées et sorties se font souvent par la salle, option démocratique, car tout ici, dans la plus digne austérité formelle, sans aucune bassesse, s’attache avant tout au respect de la vision du poète, sa profonde nécessité et sa rhétorique profuse où se tressent déchirements et enfantements de monde en une sublime cristallisation.” Jean-Pierre Léonardini – L’Humanité


Et la bête blessée la regardait… où est Rosa Luxembourg ?

Vendredi 7 mars – 21h00

Théâtre de l’épée de Bois (Cartoucherie)


https://www.epeedebois.com/un-spectacle/et-la-bete-blessee-la-regardait-ou-est-rosa-luxembourg

Description

«Je n’ai pas connu ma tante Rosa, seulement des conversations de grands que j’attrapais au vol. […] C’est papa qui a pu sauver une partie de la bibliothèque de tante Rosa…» (Kazimierz Luxemburg, neveu de Rosa)

« Looking for Rosa » en clin d’œil à Al Pacino ? Une sorte d’enquête autour d’une réalité … mystérieuse. Cela pourrait être aussi un roman policier.
Les faits connus : le 15 janvier 1919 Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont assassinés par les Corps-Francs, milice organisée par le ministre social-démocrate de l’intérieur. Le corps de Rosa est jeté dans le Landwehrkanal à Berlin.
Un cercueil vide sera enterré le 25 janvier au côté de celui de Liebknecht. Quelques mois plus tard, un corps de femme est repêché dans le Landwehrkanal. Il est attribué à Rosa et enterré en juin 1919.
Problème : ce serait un corps un peu plus grand et sans défaut à la hanche, Rosa boîte depuis l’enfance. En 2009, un mystérieux corps de femme est découvert dans une pièce souterraine d’un Institut médico-légal à Berlin et présenterait des « similitudes stupéfiantes avec celui de Rosa Luxemburg », selon le directeur de cet Institut…
Comme peu d’autres femmes au début du siècle, Rosa Luxemburg a marqué la pensée des Européens socialistes et s’est attiré la haine des forces de droite et de gauche. En tant que juive, communiste, et surtout en tant que femme publique sûre d’elle, elle a été autant admirée que méprisée et finalement assassinée.
Le spectacle est une enquête sur une femme cultivée, pleine d’esprit et d’humour. Ce n’est pas un montage épistolaire, mais la recherche de cette femme dont le corps a peut-être totalement disparu.


Oh les beaux jours

Vendredi 21 mars – 20h30

Théâtre de l’épée de Bois (Cartoucherie)


https://www.epeedebois.com/un-spectacle/oh-les-beaux-jours

Description

” Les mots vous lâchent, il est des moments où même eux vous lâchent. Pas vrai, Willie ? Winnie in Oh les beaux jours, Acte I

“Les mots vous lâchent, il est des moments où même eux vous lâchent.
Pas vrai, Willie ?
Pas vrai, Willie, que même les mots vous lâchent, par moments ?
Qu’est-ce qu’on peut bien faire alors, jusqu’à ce qu’ils reviennent ?
Se coiffer, si on ne l’a pas fait, ou s’il y a doute, se curer les ongles s’ils ont besoin d’être curés, avec ça on peut voir venir.
C’est ça que je veux dire.
C’est tout ce que je veux dire.”

Winnie,
in Oh les beaux jours, Acte I

“Soudain une souris… sur sa petite cuisse… plus haut… plus haut… et Mildred, lâchant Fifille dans son épouvante, se mit à crier – (Winnie pousse un cri perçant) – et cria et cria – (Winnie crie deux fois) cria et cria jusqu’à ce qu’ils accourent tous, dans leurs vêtements de nuit, Papa, Maman, Bibbie et la vieille… Annie, pour voir ce qui n’allait pas, ce que ça pouvait bien être mon Dieu mon Dieu qui n’allait pas. (Un temps.) Trop tard.”

Winnie,
in Oh les beaux jours, Acte II


Discours de la Servitude Volontaire

13 avril – 14h30

Théâtre de l’épée de Bois (Cartoucherie)


https://www.epeedebois.com/un-spectacle/le-discours-de-la-servitude-volontaire

Description

« Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres. Je ne veux pas que vous le heurtiez, ni que vous l’ébranliez, mais seulement ne le soutenez plus, et vous le verrez, comme un grand colosse dont on dérobe la base, tomber de son propre poids et se briser. »

« Certes, ainsi que le feu d’une étincelle devient grand et toujours se renforce, et plus il trouve de bois à brûler, plus il en dévore, mais se consume et finit par s’éteindre de lui-même quand on cesse de l’alimenter : pareillement plus les tyrans pillent, plus ils exigent ; plus ils ruinent et détruisent, plus on leur fournit, plus on les gorge ; ils se fortifient d’autant et sont toujours mieux disposés à anéantir et à détruire tout ; mais si on ne leur donne rien, si on ne leur obéit point; sans les combattre, sans les frapper, ils demeurent nus et défaits: semblables à cet arbre qui ne recevant plus de suc et d’aliment à sa racine, n’est bientôt qu’une branche sèche et morte. »

« Souffrir les rapines, les brigandages, les cruautés, non d’une armée, non d’une horde de barbares, contre lesquels chacun devrait défendre sa vie au prix de tout son sang, mais d’un seul ; nommerons-nous cela lâcheté ? »

« Chose vraiment surprenante (et pourtant si commune, qu’il faut plutôt en gémir que s’en étonner) ! C’est de voir des millions de millions d’hommes, misérablement asservis, et soumis tête baissée, à un joug déplorable, non qu’ils y soient contraints par une force majeure, mais parce qu’ils sont fascinés et, pour ainsi dire, ensorcelés par le seul nom d’un qu’ils ne devraient redouter, puisqu’il est seul, ni chérir, puisqu’il est, envers eux tous, inhumain et cruel. »

« …si l’on voit, non pas cent, non pas mille, mais cent pays, mille villes, un million d’hommes ne pas assaillir, ne pas écraser celui qui, sans ménagement aucun, les traite tous comme autant de serfs et d’esclaves : comment qualifierons – nous cela ? »

« N’est-ce pas honteux, de voir un nombre infini d’hommes, non seulement obéir, mais ramper, non pas être gouvernés, mais tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie même qui soient à eux ? »

« Disons donc que, si toutes choses deviennent naturelles à l’homme lorsqu’il s’y habitue, seul reste dans sa nature celui qui ne désire que les choses simples et non altérées. Ainsi la première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude. »

Étienne de La Boétie


L’exception et la règle

9 mai- 21h

Théâtre de l’épée de Bois (Cartoucherie)


https://www.epeedebois.com/un-spectacle/lexception-et-la-regle

Description

Épopée théâtrale autour d’un thème universel : la Justice.
Cette question est aujourd’hui cruciale pour des centaines de manifestants, de militants syndicaux, de demandeurs d’asile… de simples citoyens poursuivis pour leurs actes de résistance.
À travers le désert, un marchand mène une course poursuite contre les concurrents, en quête de gisements de pétrole. Sous ses ordres un guide, sous ses ordres un porteur. Le périple se terminera devant une cour de justice.

Lien vers le teaser :
https://www.youtube.com/watch?v=yCmbv2zHItA


Théâtre Gérard Philippe


Maria

14 mars – 20h

Théâtre Gérard Philippe


https://tgp.theatregerardphilipe.com/spectacle/maria

Description

Dans la famille de Maria, on tire le tarot de mère en fille et les femmes sont considérées comme des sorcières de génération en génération. Italienne ayant fui son petit village et une jeunesse difficile, Maria est cartomancienne à Paris. Dans son salon de voyance, elle accueille une clientèle étonnamment variée, des hommes et des femmes en quête de repères et de réponses à des questions pratiques ou existentielles. Maria propose un tarot thérapeutique qui aide les gens à comprendre pourquoi ils posent leurs questions.

Gaëlle Hermant et sa co-autrice Olivia Barron nous plongent dans cet espace de confession où se brassent tous les sujets, entre rires et larmes : amour, travail, liens familiaux, rêves et solitude. Le salon de voyance de Maria est un microcosme où résonnent angoisses archaïques et maux du temps.

Inspiré d’une vraie rencontre, le spectacle invente une fiction qui mêle le témoignage intime de Maria à la parole de trois personnages venant la consulter. La musique, créée et portée au plateau par la compositrice multi-instrumentiste Viviane Hélary, accompagne chaque mouvement et offre des temps de respiration et d’exutoire.

Souvent considérée comme relevant du charlatanisme, la voyance est pourtant l’un des plus vieux métiers du monde. En temps de crise, il connaît des pics d’activité. Le besoin de connaître l’avenir est-il l’écho d’une société dans l’impasse ? Ou interroge-t-il sur un contexte plus global de crise et de souffrance du lien social ? Quel que soit notre degré de croyance, ces paroles délivrées sur scène permettent peut-être d’aider à réparer les vivants.

Ce texte est inspiré d’entretiens réalisés avec la cartomancienne Maria Vassalli.


Rapt

22 mars – 17h00

Théâtre Gérard Philippe


https://tgp.theatregerardphilipe.com/spectacle/rapt

Description

Après avoir présenté Le Firmament au TGP en novembre 2022, Chloé Dabert revient avec la première pièce de la jeune autrice québécoise Lucie Boisdamour, une pièce événement !

Quand Louis découvre que quelqu’un publie sur Internet en son nom, il commence à réaliser que ce n’est pas la seule partie de son identité qui lui a été volée. Mais qui lui a fait ça ? Et pourquoi ? Thriller captivant doté d’une intrigue construite avec maestria, ce texte sulfureux aborde des sujets contemporains brûlants d’actualité, qu’il s’agisse de la place des réseaux sociaux dans nos vies, de notre rapport à la démocratie ou du changement climatique.

L’écriture réaliste, précise et ciselée, au rythme haletant et à l’humour noir de Lucie Boisdamour mêle subtilement le théâtre, la fiction et des éléments réels. Comme dans la vraie vie, il est difficile de faire le tri.

Chloé Dabert et son équipe déploient les énigmes de la fable dans un espace qui joue des perspectives, des images et de leurs possibles interprétations. Comment savoir d’où vient l’information et si elle est transformée, orientée, fabriquée parfois ? Notre rapport aux autres et à la politique est bouleversé par de nouveaux médias. La vitesse des mutations de nos sociétés depuis une décennie est vertigineuse. La pièce montre d’une façon inédite combien notre objectivité en est malmenée et à quel point nous nous en retrouvons aujourd’hui désorientés et vulnérables. Pour l’écrire, l’autrice a mené une véritable enquête, pour comprendre une vérité qu’elle n’est finalement pas certaine d’avoir trouvée. Mais ses investigations l’ont menée loin, peut- être trop, et les découvertes qu’elle prend le risque de partager avec nous à travers ce texte singulier semblent essentielles pour pouvoir continuer à cultiver notre libre arbitre.


Théâtre 71 Malakoff


Regarde les tomber

Vendredi 28 mars – 20h00

Théâtre 71 Malakoff


https://malakoffscenenationale.fr/theatre-71/programme/regarde-les-tomber

Description

En plein Massif central érodé par les cours d’eau, des militants de tous horizons ont convergées en foule à partir de 1976 et pour une décennie pour défendre le plateau du Larzac, lutte paysanne victorieuse, aïeule des zones à défendre et berceau de l’altermondialisme.

Irène en était, Gaspard et Reda, ses deux amants, aussi. Au Larzac, ils s’aimèrent à trois. Réunis, Irène et les deux hommes s’adressent directement au public, alors que derrière euxdéfilent les paysages inouïs des Cévennes et les images d’archive des rassemblements de l’époque. Qu’a-t-on appris de la vie en communauté grâce au Larzac ? Comment les expérimentations amoureuses des années 1970 ont marqué notre temps ? Comme dans une hallucination, Irène rencontre son double de l’époque. Face au miroir, le personnage reconnecte avec son passé et s’interroge sur ses choix de vie dans une plongée introspective qui se faitrécit documentaire, social et politique, porté par trois intenses comédien.ne.s.


Par grands vents

Description

Durée : 1h20
Remarqués avec leur première création Des caravelles et des batailles, Eléna Doratiotto et Benoît Piret poursuivent leur théâtre en utopie.
Dans un ancien palais aux abords d’une grande ville fantasmée et archaïque, où la pierre est blanche, la mer proche et le soleil rude, évolue un petit groupe d’êtres à la marge qui tentent d’élaborer vaillamment un rituel qui vacille sans cesse. Au cours de cette fantaisie tragique, il s’agira de déjouer collectivement les vents environnants et les larmes pour explorer, contre la « dictature du visible », de poétiques terrains tremblants.


Le Mouffetard


L’Ombre des choses

Description

Dans une petite maison, deux amies s’apprêtent à prendre tranquillement le thé. Les choses ne se passent pas comme prévu : les objets deviennent taquins et réservent bien des surprises…

Dans la pénombre, le cadre familier change de visage. Avec douceur, Sarah Chaudon et Clara Palau y Herrero prennent par la main les spectateurs, petits et grands, pour les emmener sur le chemin de l’évasion. Au son des délicates mélodies d’un piano-jouet, les ombres s’allongent et rétrécissent, se dédoublent et fusionnent le temps d’une petite danse. Mêlant la magie simple et fascinante de l’ombre et de la manipulation d’objets, les comédiennes-marionnettistes jouent avec la lumière et les objets du quotidien. Et, lorsque les ombres prennent leur indépendance, toutes sortes d’espiègleries surgissent.

Ce spectacle plein de tendresse interroge l’ombre, ce double impalpable qui nous accompagne constamment, et parle en filigrane de la solitude et de notre rapport à l’autre. Il invite, surtout, à prêter attention à ce que l’on ne regarde plus. Un éloge de la créativité et de la rêverie active.


Théâtre Nanterre-Amandiers


In situ

Description

Texte magnétique et musical de Patrick Bouvet, entre scansion et poésie déstructurée, In Situ porte une vision anticipatrice de notre époque. Cette performance vous attend pour une série de douze puissantes représentations où musique et mots interagissent intimement.

In Situ raconte, du jardin d’Eden à notre réalité d’aujourd’hui, la brutalité de l’aventure humaine. La guerre, l’écologie, les réfugié·e·s, la figure d’une femme qui fuit la surveillance généralisée apparaissent dans des récits fragmentés où parole et musique sont en perpétuel dialogue. C’est donc une performance sonore et textuelle qui donne à voir un monde hanté par des milliers d’échos, une immersion charnelle et poétique dans un monde qui nous échappe sans cesse davantage.


Anatomie d’un suicide

Dimanche 23 mars – 15h00

Théâtre Nanterre-Amandiers


https://nanterre-amandiers.com/evenement/anatomie-dun-suicide-alice-birch-2


Description
Trois femmes – une mère, sa fille et sa petite-fille – se racontent à trois époques différentes – des années 1970 aux années 2040 – mais leurs histoires incarnées simultanément sur scène s’entrecroisent et se font puissamment écho.
Dans une pièce à l’architecture virtuose, dix comédien.nes incarnent vingt-sept personnages en quête d’identité. L’autrice britannique Alice Birch, scénariste de séries primées (SuccessionNormal People…), réinvente la forme dramatique et signe une œuvre percutante, drôle et bouleversante, inédite en France. A travers le destin de Carol, Anna et Bonnie, elle explore la question de l’héritage familial, mais aussi les tourments du mariage et de la maternité. Son écriture, brève et incisive, se déploie dans une partition très musicale et d’une infinie précision, qui prend progressivement la forme d’une ode à la vie.

Bovary

30 avril – 20h

Théâtre Nanterre-Amandiers


https://nanterre-amandiers.com/evenement/bovary-michael-de-cock-kvs

Description

Épouse contrariée d’un triste médecin de province, Emma Bovary rêve de s’émanciper. D’échapper à la morne existence que lui propose son mari qui n’a rien à voir avec la trépidante vie mondaine qu’elle s’imaginait mener après son mariage. Un quotidien fait de banalité et d’ennui qu’elle consume amant après amant, préférant exploser socialement plutôt que souffrir en silence. Dans un huis-clos amoureux et déchirant, aussi lyrique que dramatique, la metteuse en scène catalane Carme Portaceli, nous invite à considérer autrement les aspirations de cette héroïne tragique. Souvent perçue comme une romantique inconséquente, elle en fait une figure d’émancipation féminine. Car, pour la metteuse en scène catalane, Emma est avant tout une femme rebelle, militante, qui subit moins la tragédie qu’elle ne choisit effrontément la catastrophe. Déterminée, elle lutte contre la banalité et persiste à poursuivre sa quête ultime : atteindre l’absolu dans l’amour, celui d’être soi en toute liberté.


Théâtre de l’Odéon


Absalon, Absalon !

Description

Après Les Palmiers sauvages en 2016, Séverine Chavrier revient à Faulkner et à sa langue dense, tendue, d’une intensité folle. Proche d’une tragédie antique, imprégné de malédiction biblique, Absalon, Absalon ! raconte le destin de Thomas Sutpen, par l’intermédiaire de plusieurs voix qui énoncent, ressassent et recomposent le récit, participant de “la nature illogique et aberrante d’un rêve”. Ayant tout quitté, cet homme blanc pauvre s’installe dans une petite ville du Mississippi pour y bâtir un domaine pharaonique, Sutpen’s Hundred, mais échoue à fonder une lignée, sur fond d’inceste et de fratricide. Derrière la faillite d’une revanche sociale, c’est bien l’effondrement du Sud dont parle Faulkner, ce Sud quasi-mythologique qui se demande encore pourquoi Dieu a permis qu’il perde la guerre, et dont Édouard Glissant identifie l’absolue illégitimité, car né de la double faute originelle que sont le massacre des natifs et l’esclavage des Noirs. Une troupe d’acteurs et de musiciens – dont le petit-fils de Glissant – campe une galerie de fantômes déchus (bâtard dandy, jouvenceau effaré, vieille tante embastillée de la taille d’une poupée, associé braillard, Lolita boudeuse, chien sauvage, enfants, serpents…) et fait entendre le vertige envoûtant, enveloppant, de la phrase faulknérienne. Comme toujours chez Chavrier, le théâtre dialogue avec la littérature, la musique, la danse, l’image. Et, dans son urgence foisonnante, démasque la machine à rêver de l’Amérique comme machine à broyer.


L’Amante Anglaise

Description

Un homme et une femme, Pierre et Claire Lannes, répondent tour à tour aux questions de L’Interrogateur. Dès le début, Claire Lannes reconnaît avoir assassiné Marie-Thérèse Bousquet, une cousine sourde et muette qui était aussi leur femme de ménage et cuisinière, et avoir découpé en morceaux puis disséminé son corps. Pierre Lannes, qui vit pourtant sous le même toit, n’a rien vu. Marguerite Duras s’est inspirée d’un fait divers pour écrire L’Amante anglaise, mais ce qui l’intéresse réellement derrière l’affaire criminelle, et ce qui anime le geste de mise en scène d’Émilie Charriot, c’est le mystère insondable, métaphysique, de ces étranges figures. Pourquoi Claire Lannes a-t-elle tué ? Dominique Reymond incarne cette femme qui se tient “de l’autre côté du monde”, au-delà de tout jugement moral. Nicolas Bouchaud et Laurent Poitrenaux complètent l’insaisissable trio, pour lequel les questions semblent créer des décalages troublants, ouvrir des silences, plutôt que d’appeler des réponses. Avec cette pièce dont Duras précise qu’elle doit être représentée “sans décors ni costumes”, Émilie Charriot creuse le sillon d’un théâtre centré sur la parole. L’irréductible opacité du texte, sa langue faussement simple, sa poésie quotidienne, font appel à l’imagination du spectateur, et c’est dans notre esprit que les images prennent forme. L’espace, dépouillé, est d’abord construit par la lumière. Et les acteurs semblent à nu, dans un jeu intense, paradoxal, entre clarté et obscurité.


Théâtre Ouvert


Lac Artificiel

Description

Laura et Salomé sont inséparables. Un samedi soir, au milieu de l’été, les deux adolescentes marchent le long de la route départementale, à la lisière de la forêt, à la recherche d’un endroit où faire la fête. Avec pour seul repère la signalétique fluorescente du bitume, elles cherchent leur chemin et finissent par se perdre.

À la dérive dans un monde qui tangue, de plus en plus loin dans la nuit, dans l’obscurité de leurs souvenirs, elles assistent à leur propre chute et à l’effritement de leur relation.
Dans un jeu de double et de miroir vertigineux, Céleste Germe met en scène Maëlys Ricordeau qui interprète les deux jeunes femmes dans une performance impressionnante. Hypnotique, le dispositif sonore et visuel nous plonge dans les méandres de la mémoire de Laura et Salomé, qui rôdent au cœur de la forêt, au cœur de la nuit, vers leurs traumas. Là où l’amitié et l’amour se jouent d’abord et avant tout avec soi.

Un spectacle radical et émouvant, dans lequel les ombres et les mirages jouent avec une lumineuse et bouleversante actrice.


Théâtre Paris-Villette


Le Poids des Fourmis

Dimanche 9 mars – 15h30

Théâtre Paris-Villette


https://www.theatre-paris-villette.fr/spectacle/le-poids-des-fourmis

Description

L’état du monde pèse lourd sur Jeanne et Olivier. Elle vandalise des pubs. Il rêve qu’on brûle sa génération comme une guimauve. Voilà qu’une élection scolaire est organisée dans le cadre de la — honteusement sous-financée — Semaine du futur. Catalysés par l’espoir qu’ils pourront changer les choses, tous deux s’affrontent dans une campagne électorale menée sur fond de discours enflammés, d’expéditions ninjas et de collusion.

À la fois satire politique hallucinée et radiographie de nos angoisses collectives, Le Poids des fourmis jongle avec des questions de résistance citoyenne et d’abus de pouvoir. Aussi exubérante que caustique, la pièce invite le spectateur à réfléchir au poids qu’il porte, mais surtout, à celui qu’il possède face au monde.

« Croire que je peux changer le monde me donne envie d’en faire partie. »


Sans faire de bruit

Vendredi 14 mars – 19h00

Théâtre Paris-Villette


https://www.theatre-paris-villette.fr/spectacle/sans-faire-de-bruit

Description

Sans faire de bruit s’inspire de l’histoire de Louve Reiniche-Larroche, dont la mère est soudainement devenue sourde. Le récit s’articule autour de témoignages sonores qui dessinent peu à peu le portrait, incisif et intrigant, d’une famille traversée par ce choc. Habitée par ces voix, la comédienne donne vie aux personnages par un travail minutieux de synchronisation labiale, devenant ainsi l’outil de chair du son qui la traverse.

Entre documentaire et enquête intime, Sans faire de bruit est une expérience sensorielle étonnante, brutale, drôle et touchante, qui met le son au centre pour en évoquer l’absence.

“Avec finesse, Tal Reuveny et Louve Reiniche-Larroche montrent comment les relations entre chacun doivent se recomposer, les petits arrangements qui ne tiennent plus […], la petite musique des habitudes ébranlées, l’amour, la peur. Ici la surdité est une dissonance.” Sonya Faure (Libération)


Théâtre de Poche Montparnasse


SCARLETT O’HARA – La Dernière conférence de presse de Vivien Leigh

Jeudi 13 mars – 19h00

Théâtre Poche Montparnasse


https://www.theatredepoche-montparnasse.com/spectacle/scarlett-ohara

Description

Inoubliable Scarlett d’ « Autant En Emporte le vent », déchirante Blanche Dubois du « Tramway Nommé Désir », star aux deux oscars, Vivien Leigh eut pour partenaires Clark Gable, Marlon Brando, Simone Signoret, Warren Beatty… Elle forma avec Sir Laurence Olivier « le couple royal du théâtre », offrant au monde entier les plus belles représentations de Shakespeare. Leur déchirante rupture lui laissa une blessure inguérissable. Vivien nous invite à partager le voyage de sa vie. De son enfance en Inde, à Hollywood, en passant par l’Old Vic Theater, son parcours hors du commun fut marqué par des épreuves physiques et psychologiques qui finirent par l’emporter en 1967.
Caroline Silhol se glisse dans la peau de cette femme d’exception à l’humour insolent, à la faveur d’une conférence de presse qui met le feu aux planches.


CANDIDE OU L’OPTIMISME de Voltaire

Jeudi 20 mars – 21h00

Théâtre de Poche Montparnasse


https://www.theatredepoche-montparnasse.com/spectacle/candide-ou-loptimisme

Description

« Cultivons notre jardin », dit Candide à la fin de sa folle épopée. Accompagné par son précepteur Pangloss et par sa fiancée Cunégonde, le jeune homme met son innocence à l’épreuve du monde. A travers ce Conte initiatique Voltaire fustige avec humour et insolence les redresseurs de torts, les consensus et les lâchetés, la guerre, l’esclavage, les fanatismes en tous genres, dressant un portrait de l’humanité dont l’optimisme est constamment tempéré par son fameux esprit critique. Didier Long ravive ce Conte né au temps des Lumières, qui éclaire formidablement nos temps embrumés.


Théâtre du Soleil


Ici sont les Dragons

Vendredi 21 mars – 19h30

Théâtre du Soleil (Cartoucherie)


https://www.theatre-du-soleil.fr/fr/notre-theatre/les-spectacles/ici-sont-les-dragons-2024-2470

Description

La dernière création d’Ariane Mnouchkine ! Un grand spectacle populaire inspiré par des faits réels :

Ariane Mnouchkine nous plonge au cœur de la Révolution Russe dans une mise en scène grandiose aux décors époustouflants. Lénine, Staline et Trotski, parés de masques aux accents guignolesques, sont dépouillés de leur aura mythique pour révéler une humanité brute et faillible. Une fresque, à la fois poétique et politique, qui nous ébranle, nous fascine, et nous invite à questionner notre propre rapport à l’Histoire.


Théâtre de la Tempête


Même si le monde meurt

Vendredi 14 mars – 20h00

Théâtre de la Tempête


https://www.la-tempete.fr/saison/2024-2025/spectacles/meme-si-le-monde-meurt-734

Description

Les scientifiques sont formels. La fin du monde est annoncée. Ce sera le 17 août à 17 h 58. Plus que quelques heures, le compte à rebours est enclenché. Dans la panique que cette nouvelle provoque, tout s’emballe pour les héros de cette dystopie. « Je dois savoir tous les goûts de la vie » dit l’un des personnages.

Au milieu du chaos, une femme attend un enfant qui ne naîtra pas… Que faire de toutes ses pulsions quand on est pressé de vivre, même une existence imparfaite ? À chacun sa manière d’appréhender la catastrophe. Chaque action devenant à la fois urgente et déjà inutile. Sous la plume expressionniste de Laurent Gaudé, cette apocalypse des temps modernes est construite comme un thriller haletant, vibrant de toutes nos passions les plus morbides comme les plus ardentes.

Sur scène, Laëtitia Guédon embarque la jeune troupe de l’AtelierCité de Toulouse dans une symphonie de corps qui fait résonner ces multiples voix dans toute leur poésie incantatoire. Dans le sillage de Penthésilé.e.s, une cérémonie païenne se prépare, traversée par le vertige et la liberté. Et nous, que ferions-nous s’il ne nous restait plus que quelques heures à vivre ?


La Grande Dépression

28 mars – 20h30

Théâtre de la Tempête (Cartoucherie)


https://www.la-tempete.fr/saison/2024-2025/spectacles/la-grande-depression-735

Description

Quel lien entre Walt Disney, Adolf Hitler, Leni Riefenstahl ou Mickey Mouse ? Le point de convergence pourrait se situer en 1933, à mi-chemin entre l’Europe et les États-Unis ou plus près de nous dans un cabinet de psy en 2023. Sous la plume totalement débridée de Raphaël Gautier, La Grande Dépression raconte un moment de télescopage de l’Histoire qui s’opère sous le crâne d’un antihéros aux idées suicidaires. Les antidépresseurs ne suffisant plus, ce clown inadapté laisse son esprit divaguer très loin au pays du divertissement et de la propagande de masse, croisant sur sa route hallucinée des musicologues du IIIe Reich, Blanche-Neige et les sept nains ou encore la peluche Simba. Pour la première fois à la Tempête, la metteuse en scène Aymeline Alix prend à bras-le-corps cette fantasmagorie qui se déploie comme un théâtre magique, une boîte à fictions toutes plus délirantes les unes que les autres. Si le court-circuit n’est pas loin, l’extrême lucidité non plus. Quels remèdes pour soigner le malaise qui pourrait bien être existentiel ? Quelle voie de sortie, quelle nouvelle utopie inventer ? Et s’il existait une arche de Noé pour les rêveurs ?


Danse

Théâtre National de Chaillot


Close up

Description

Pour sa nouvelle création, Noé Soulier explore, à partir de gestes fondamentaux de la vie quotidienne, les chemins entre abstraction et danse narrative, évitant autant la fiction que le formalisme. Le résultat est un style très vivant, où le mouvement devient son propre sujet. Pour aller plus loin encore, il propose cette fois aux interprètes d’improviser à partir de tâches extrêmement précises, creusant les dimensions les plus intimes de l’acte cinétique. Reflets musicaux de cette approche, les pièces contrapunctiques de Bach, de L’Art de la fugue à L’Offrande musicale, mobilisent une expressivité extrême, alors que leur construction polyphonique exclut les ambiances narratives. Close Up sonde cette complexité, reflet d’une dimension cruciale de notre expérience intime.


Four New Works

Description

Lucinda Childs, icône de la post-modern dance, propose une série de quatre nouvelles pièces courtes, dont un solo dansé par la chorégraphe elle-même et une pièce de plus grande envergure sur une musique de Hildur Guðnadóttir et Philip Glass.

Au fil d’un parcours qui embrasse aujourd’hui six décennies, Lucinda Childs a développé un corpus exceptionnel, véritable pierre angulaire de l’histoire de la danse contemporaine. Chorégraphe majeure de la scène postmoderne américaine, elle est d’abord associée au courant minimaliste qui marque la bouillonnante scène new-yorkaise des années 60 et 70, avant de suivre un trajet personnel et singulier. De ses pièces silencieuses à ses collaborations avec Philip Glass ou Robert Wilson, de ses solos aux opéras dont elle signe les partitions chorégraphiques, son œuvre est marquée par la rigueur et l’inventivité. Gestes simples, goût pour la répétition et les variations, dispositifs jouant sur les trajectoires, son vocabulaire incarne encore aujourd’hui une modernité stimulante. Après s’être associée au chorégraphe italien Michele Pogliani et sa jeune compagnie MP3 Dance Project pour présenter en 2023 une version sensiblement remaniée du ballet Relative Calm, conçu avec Robert Wilson, la chorégraphe américaine propose aujourd’hui quatre nouvelles pièces. Un événement très attendu et incontournable.  


Fampitaha, fampita, fampitàna

Description

Avec Fampitaha, fampita, fampitàna, signifiant la comparaison, la transmission, la rivalité en malgache, la chorégraphe Soa Ratsifandrihana fabrique une histoire qu’elle aurait aimé entendre et voir. Entre récits radiophonique, musical et chorégraphique, ce spectacle diasporique joue entre oralité et mouvement, pour nous rappeler que nos corps, au même titre que nos paroles ou nos sons, portent des histoires. Soa s’entoure du guitariste Joël Rabesolo et des performeur.euses Audrey Merilus et Stanley Ollivier, avec qui elle voyage vers une errance, une créolisation peut-être.
« La créolisation emporte ainsi dans l’aventure du multilinguisme et dans l’éclatement inouï des cultures. Mais l’éclatement des cultures n’est pas leur éparpillement, ni leur dilution mutuelle, il est le signe violent de leur partage consenti, non imposé. »


Théâtre des Champs-Elysées


Danse (Dialogues II)

27 avril – 17h

Théâtre des Champs-Elysées


https://www.theatrechampselysees.fr/saison-2024-2025/danse/dialogues-ii

Description

Honneur aux pas de deux contemporains par le « gratin » des chorégraphes de la danse mondiale.

Deuxième édition de Dialogue où une soirée de rêve de pas de deux pour les amateurs de danse moderne
avec rien moins que quatre chorégraphes appartenant au gratin de la danse mondiale, explorant chacun à leur manière l’âme humaine dans toute sa richesse et diversité de langage. Honneur au doyen Mats Ek qui ouvrira la soirée avec A sort of…, une rêverie burlesque dans un univers à la Magritte. Suivra We are but Shadows, imaginé par Akram Khan. La chorégraphe Sharon Eyal et Gai Behar, figure de la musique live de Tel Aviv, proposent Into the Hairy, une pièce dans laquelle elle creuse plus profondément encore la nature de ses sentiments, comme si, selon ses mots, il s’agissait de mettre « la peau de mon âme à nu ». Et pour conclure la soirée, la création française du récent ballet Couch, un duo sous forme de comédie et sur une musique de Bizet.


Théâtre Silvia Monfort


Iterations

Vendredi 21 mars – 19h00

Théâtre Silvia Monfort


https://theatresilviamonfort.eu/events/iterations

Description

L’artiste anglais Tom Cassani affiche une étonnante singularité. Il navigue allègrement de la danse au théâtre, du cirque au cabaret, se produisant aussi bien dans les boîtes noires des théâtres que dans les galeries d’art. Ses performances s’appuient sur une approche élargie de la magie, mettant à l’épreuve notre sens de la perception et de la vérité. Dans Iterations, utilisant son corps comme lieu de tromperie, il multiplie les tours de passe-passe pour défier les lois de la réalité. Mais plutôt que de maintenir le mystère de son art, il en déconstruit les artifices dans une série d’itérations, rejouant les mêmes scènes pour en dévoiler tous les secrets.

Présenter une pièce de monnaie sous nos yeux puis la ranger dans une poche pour la faire ressurgir de nulle part : si le geste de l’artiste est impassible, le trouble n’en demeure pas moins saisissant. Avec un charme fou et un sens comique avéré, il nous entraîne dans ses supercheries et nous prouve qu’à lui seul, rien n’est impossible !


Taranto Aleatorio

Dimanche 23 mars – 15h00

Théâtre Silvia Monfort


https://theatresilviamonfort.eu/events/taranto-aleatorio

Description

Sur le plateau, deux femmes assises face public mangent des graines de tournesol et semblent s’amuser de cette situation quotidienne un peu absurde. Le chant et la danse éclatent brusquement et enveloppent l’espace. Ces pas, ce sont ceux de la chorégraphe et danseuse María del Mar Suárez, dite La Chachi ; cette voix, elle appartient à la chanteuse Lola Dolores. Ensemble, elles donnent vie au Taranto, un palo de flamenco originaire de la zone minière d’Almería. Le chant y est primitif, simple, sec, sans guitare, né de l’urgence de faire vibrer son âme. Mais dans ce Taranto-là, les artistes livrent une interprétation où s’immiscent irrévérence et humour. La chorégraphie s’y déploie tel un tourbillon ; les frappes des talons résonnent en boucle quand le chant monte en puissance et en grâce. La scène devient alors le lieu d’un spectacle drôle et fiévreux.


Seul·e en scène

Théâtre 71 Malakoff


Pour un temps soit peu

Description

Durée : 1h50
Laurène Marx a un don pour la narration. Lorsqu’elle parle, tout le monde écoute. Seule en scène, l’autrice-interprète aborde les questions de genre à travers son propre parcours de femme trans non-binaire.

Elle y narre les étapes de sa transition, des démarches médicales aux violences subies, les amitiés qui se défont, la difficulté d’aimer, la solitude ou bien l’importance du rouge à lèvres. Plus qu’un témoignage, Pour un temps sois peu est un manifeste, une reprise de pouvoir sur la parole intime des trans. Car qui d’autre pour mieux porter cette parole ? Laurène Marx implique le public et le force à se demander en permanence si on lui parle ou si l’on parle de lui. Avec ce stand-up triste, passant du rire au trash, d’anecdotes légères en inquiétudes existentielles, Laurène Marx manie une lucidité et un humour aussi bien placés que dévastateurs et livre un récit qui transforme.

COUP DE COEUR ❤️ DE MAËLLA

Concert

Théâtre 71 Malakoff


Maria Mazzota – Onde

Mardi 18 mars – 20h00

Théâtre 71 Malakoff


https://malakoffscenenationale.fr/theatre-71/programme/maria-mazzotta

Description

Voix emblématique de la scène musicale des Pouilles, la chanteuse italienne Maria Mazzotta a travaillé avec de nombreux artistes dont Redi Hasa ou le Canzoniere Grecanico Salentino.

En trio avec Cristiano Della Monica aux percussions et Ernesto Nobili à la guitare électrique, elle ose des textures post-rock dans son dernier album et choisit pour la première fois en vingt ans de carrière d’exprimer avec liberté toute la force de la tradition paysanne, sa rage et sa puissance. Un concert à vivre pleinement, en se laissant accompagner et guider par une interprète unique.

COUP DE COEUR ❤️ DE MAËLLA

Théâtre des Champs-Elysées


Orchestre de chambre de Paris

Description

La Symphonie n° 41 « Jupiter » de Mozart est l’apogée solaire de l’orchestre classique qui, au cours du xviiie siècle, s’est développé sous l’impulsion de compositeurs comme Berlin, Stamitz et Kraus.

Si l’étonnante Sinfonia avec cornet à bouquin du musicien germano-norvégien Johan Daniel Berlin (1714-1787) résonne d’échos du baroque tardif, Carl Stamitz, lui, fait partie de cette école de Mannheim si importante dans le développement de la musique orchestrale : elle ouvre la voie au style classique de Joseph Martin Kraus et Mozart, deux compositeurs nés la même année. Mais la « Jupiter » regarde aussi vers Bach et Haendel, que Mozart avait découverts quelques années auparavant : ce fructueux dialogue entre le passé et le présent rayonne dans le dernier mouvement, à la fois tour de force technique et apothéose jubilatoire.


Cinéma

IVT (International Visual Theatre)


Armand Pelletier

Description

PROJECTION VIDÉO EN LSF ET SOUS-TITRÉ FRANÇAIS – 1h20

Ce film retrace la vie d’Armand Pelletier, sportif et militant sourd français, connu pour son engagement dans le développement du ski pour les personnes sourdes. En tant que personnalité majeure de la culture sourde, il s’est investi dans la préservation et la promotion de l’histoire des Sourds en France. Auteur du livre “Moi, Armand, né sourd et muet… “, il a notamment fondé le Musée d’Histoire et de Culture des Sourds à Louhans, ville qui a également vu naître une autre figure emblématique de la lutte pour la reconnaissance des droits des sourds : Ferdinand Berthier.


Stand-up

Théâtre du Point-Virgule


Audrey Baldassare “Hors piste”

Jeudi 20 mars – 19h00

Théâtre du Point-Virgule


https://www.lepointvirgule.com/event-pro/3171

Description

Quand Audrey était pompier, elle faisait des blagues dans l’ambulance.
Si les victimes ne sont jamais arrivées jusqu’à l’hôpital en vie, Audrey est arrivée jusqu’à vous et en pleine forme.

Après avoir été pompier, militaire et chamois, elle descend de sa montagne telle une humoriste non conformiste pour vous emmener faire du hors-piste.

“Belle découverte que celle d’Audrey Baldassare et de ce hors piste dont le titre reflète la
personnalité d’un spectacle, jamais provocateur, doué d’originalité et sans tabous.
L’humoriste parvient à en faire un art, celui de nous faire rire de nous-mêmes, de notre
époque et des autres, en toute liberté.” France Info Culture


Juan et Nikoz en 30/30

Description

Vous voulez vous détendre, rire et boire avec deux humoristes qui ont joué à Montreux et au Jamel Comedy Club. N’en dites pas plus, j’ai ce qu’il vous faut:

« Jour et Nuit », c’est la rencontre de deux énergies, de deux humoristes, de deux amis venus tout droit de Bruxelles qui vous proposent un spectacle dans lequel chacun vous embarque dans son univers pendant 30 minutes.

Voilà, la partie formelle du pitch. En vrai, on veut juste passer un bon moment avec vous. Mais bon vu qu’il faut encore vous convaincre.

On a joué à Montreux, au Jamel Comedy Club, et même une fois à Chalon ! On a fait les premières parties de Gad (ouais, on l’appelle Gad), de Guillermo Guiz, d’Alex Vizorek et de Florent Losson (il est moins connu, mais il est très marrant, allez le voir), et on gère même un peu les deux Kings Comedy Clubs à Bruxelles.

L’idée de ce show, c’est juste de passer une bête de soirée entre ami.e.s, où on rigole pendant 1h00, puis on partage un verre ensemble, à la cool.

Bref, « venez-svp », comme dirait l’autre.


MATTHIEU NINA dans EN BAS DE L’ECHELLE

Description

A 10 ans, Matthieu est tombé d’une échelle et est devenu handicapé.

25 ans plus tard, il monte sur scène.

Ça a pris du temps mais c’est parce qu’il n’y avait pas de rampe d’accès.


Yazzid Assoumani

6 avril – 21h15

Théâtre du Point-Virgule


https://www.lepointvirgule.com/event-pro/yazid-assoumani

Description

C’est avec un phrasé exceptionnel que Yazid vous perlera d’un quotidien pas si différent du vôtre, à quelques exceptions près.

Dans son spectacle, il vous garantit des rires du début à la fin. Peut-être même (sûrement) que les rires viendront de lui, mais l’essentiel c’est que ça rigole.

Après avoir joué au Point Virgule depuis 2019 en faisant les premières parties de ses confrères du standup (Panayotis Pascot, Sulo, Merwane Benlazar, Louis Chappey) et après avoir fait des premières parties en tournée dans toute la France (✨Paul Mirabel✨), il revient au Point Virgule, mais cette fois pour vous présenter son propre spectacle, et sa propre première partie : Sylvain DK.

Alors prenez vos places !


Marionettes

Le Mouffetard


Min el Djazaïr

Samedi 15 mars 2025 – 18h00

Le Mouffetard


https://lemouffetard.com/saison-2024-25/spectacles/min-el-djazair

Description

Alger, début des années 50. Babeth et Simone, jeunes soeurs complices, issues d’une famille de marchands de tissus depuis cinq générations, coulent des jours tranquilles. Au moment où elles endossent les responsabilités de l’âge adulte, le monde se fissure autour d’elles. Juives de confession, françaises de nationalité mais algériennes depuis toujours, elles font partie d’une communauté que la guerre d’indépendance déchire. À l’heure de faire des choix, leurs chemins divergent.

Pour écrire Min el Djazaïr – qui signifie « Depuis l’Algérie » – Nicole Ayach, responsable de la compagnie Hékau, s’est associée à Sarah Melloul, chercheuse spécialiste de l’Afrique du Nord. Elles se sont inspirées d’archives historiques et des souvenirs de leurs aïeux pour raconter, sous la forme d’une fiction, un épisode souvent oublié de l’histoire collective : le départ forcé des Juifs d’Algérie qui habitaient ces terres depuis l’Antiquité. Les ombres colorées créées sous nos yeux par les deux marionnettistes se marient à la projection de documents visuels et nous font naviguer entre passé et présent, entre mémoire et réalité.

À la force onirique de ces images fragiles, s’ajoute la puissance émotionnelle des compositions électro-acoustiques et de la musique judéo-arabe, jouées en direct par Jina di Najma. Un récit d’exil vibrant qui s’adresse à tous.


Opéra

Théâtre des Champs-Elysées


Opéra Werther

Samedi 22 mars 2025 – 19h30

Théâtre des Champs-Elysées


https://www.theatrechampselysees.fr/saison-2024-2025/opera-mis-en-scene/werther-2

Description

On le sait depuis longtemps… Les histoires d’amour à l’opéra ne sont pas toujours heureuses. Lorsque Goethe publia ses Souffrances du jeune Werther, l’histoire de Charlotte et de son prétendant connut un succès tel qu’elle provoqua ce que l’on appela la « fièvre werthérienne », causant les suicides de jeunes gens prêts à tout pour imiter les héros romanesques. Plus d’un siècle plus tard, en plein romantisme français, Massenet s’inspira de l’histoire de cet amour impossible et signa avec elle son œuvre majeure. Tout en utilisant les ressources du grand orchestre symphonique, il crée une atmosphère intime et pénétrante dont la meilleure illustration est sans nul doute le magnifique air « Pourquoi me réveiller, ô souffle du printemps… »… véritable « tube » du plus sensible des opéras de Massenet. Benjamin Bernheim et Marina Viotti seront les amants malheureux de la soirée entourés d’interprètes français bien connus du public de l’avenue Montaigne (Jean-Sébastien Bou, Marc Scoffoni, Rodolphe Briand) rejoints par Sandra Hamaoui et Yuri Kissin. En fosse, Les Siècles dans un répertoire que les musiciens pratiquent avec un bonheur « historique ».

COUP DE COEUR ❤️ DE JULIETTE

Théâtre splendide, on est installé confortablement, les décors sont incroyables tout est fait pour apprécier cet opéra. Place en catégorie 3!
Bref foncez les yeux fermés et le coeur ouvert !


Opéra Comique


Samson

Dimanche 23 Mars – 15h00

Opéra Comique


https://www.opera-comique.com/fr/spectacles/samson

Description

Avec une intrigue simple et forte, ce spectacle total conjugue des musiques saisissantes et restitue pour le public d’aujourd’hui le tragique édifiant rêvé par Voltaire.

On connaît la force surhumaine de Samson et sa passion fatale pour Dalila. Mais Samson, c’est aussi une naissance annoncée par un ange, une élection divine qui fait de lui un libérateur et un juge. Et c’est encore l’impossible maîtrise de soi, l’aveuglement au propre comme au figuré, les écueils amoureux. Le héros est marqué par la fatalité.

Sur ce personnage issu du Livre des Juges, Voltaire ambitionnait d’offrir à Rameau un livret d’opéra plus philosophique qu’académique. Mais les censeurs royaux refusèrent de voir l’histoire sainte traînée sur la scène profane. Rameau renonça donc et recycla sa partition dans ses œuvres ultérieures.

S’il ne peut être reconstitué à la lettre, ce projet de 1734 inspire à Claus Guth et Raphaël Pichon une perspective plus large et plus collective. Sur un scénario parcourant la vie du héros s’ajuste un montage musical idéal, aussi proche que possible de l’original. Avec une intrigue simple et forte, ce spectacle total conjugue des musiques saisissantes et restitue pour le public d’aujourd’hui le tragique édifiant rêvé par Voltaire.


Comédie musicale

Philarmonie de Paris


Gypsy – Une fable musicale

Description

Porté à la scène pour la première fois en France en format semi stage, Gypsy est un chef-d’oeuvre de la comédie musicale de Broadway, signé des géants Jule Styne et Stephen Sondheim. Une fable sur le destin pathétique d’une mère dévorée par son rêve de célébrité, incarnée par la soprano Natalie Dessay.

Fin des années 1920, la Grande Dépression s’abat sur les États-Unis tandis que Rose et ses deux filles sillonnent le pays pour présenter leur numéro de vaudeville. La mère voudrait faire de ses jeunes enfants des stars du music-hall, mais les temps changent et les exigences du public aussi, au moment où le burlesque s’impose. Et les deux jeunes filles ont leurs propres ambitions, isolant bientôt leur mère comme rarement. Inspirée de la biographie de Gypsy Rose Lee, strip-teaseuse devenue célèbre, cette fable musicale est portée par la partition aux accents jazzy de Jule Styne et les paroles de Stephen Sondheim, spirituelles et douces-amères. Le metteur en scène Laurent Pelly, grande figure de l’opéra et du théâtre, qui s’est déjà penché sur la comédie musicale, confie à Natalie Dessay le rôle sublime et tragique de cette mère submergée par son irrésistible désir de célébrité, qui se heurte au réel à une époque charnière où naît l’entertainment moderne.